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Banque mondiale : le bilan satisfaisant de l’IDA au Burkina depuis 1994

Publié le mercredi 25 avril 2007 à 07h54min

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Le taux brut de scolarisation primaire est passé de 42% en 2001 à 60% en 2006

En dépit de sa pauvreté en ressources naturelles, de son économie basée sur l’agriculture de type traditionnel, du fait que le coton dont le cours est en baisse sur le marché international depuis quelques années alors qu’il représente la principale source de revenus, le Burkina est néanmoins « parvenu à maintenir un taux de croissance annuelle du PIB réel de plus de 5% en moyenne depuis 1994 ».

C’est le principal enseignement d’une étude publiée en mars dernier par le l’Association internationale de développement (IDA), une institution de la banque mondiale créée en 1960 et qui apporte son aide aux pays pauvres en leur accordant des dons et des prêts sans intérêts.

L’option libérale faite par le Burkina depuis 1991 avec la signature d’un programme d’ajustement structurel (PAS) et la politique de privatisation des entreprises publiques auraient eu des incidences positives sur les indicateurs sociaux. Le revenu national brut (RNB) serait ainsi passé de 240 dollars en 1994 à 400 dollars en 2005, le taux brut de scolarisation primaire de 42% en 2001 à 60% en 2006 dans le même laps de temps.

Au secondaire, le nombre d’élèves aurait augmenté de 60% avec une forte scolarisation des filles de 40%. « Cela dit, relativise l’IDA, le Burkina n’atteindra probablement pas les Objectifs de développement pour le Millénaire établis en matière d’éducation ». Entre 1995 et 2005, la mortalité infantile de moins de 5 ans aurait chuté de 204 à 184 pour mille, tandis que l’indice de pauvreté, qui était de 54,6% en 1998 serait passé à 42% en 2006.

Dans le secteur cotonnier, la libéralisation à partir de 1998 s’est traduit par l’arrivée de deux opérateurs privés dans les zones orientales et centrale. Un nouveau mécanisme de fixation des prix a été introduit afin d’assurer une meilleure répercussion des signaux du marché mondial vers les producteurs tout en réduisant les facteurs de volatilité et de risque pour les exploitants.

Toutefois, la chute du cours de l’or blanc sur le marché international et la cherté de l’euro par rapport au dollar depuis trois ans ont considérablement affecté la trésorerie de la Sofitex, laquelle éprouve des difficultés à honorer ses engagements vis à vis des paysans. En 2006, le Burkina est devenu premier pays africain producteur de coton avec une production de 700 000 tonnes. « Cette réussite ne saurait toutefois pas amoindrir les risques que court une économie du fait d’être par trop tributaire d’un seul et même produit comme le coton qui assure 2/3 des recettes d’exportation », souligne l’IDA.

Appliquant scrupuleusement les recommandations des institutions financières internationales dans la gestion de finances publiques, le Burkina a été en avril 2002 « l’un des premiers pays à atteindre le point d’achèvement au titre de l’initiative d’allègement de la dette en faveur des pays pauvres très endettés » (PPTE).

Selon l’IDA, ses engagements en faveur du Burkina depuis 1994 s’élève à 1,2 milliards de dollars, « un chiffre qui inclut dix opérations de soutien budgétaire dont six crédits à l’appui de la réduction de la pauvreté ».

L’appui de l’IDA concerne également la politique de décentralisation, de l’approvisionnement énergétique notamment les interconnexions électriques régionales, la construction de routes rurales ou le soutien au secteur minier « qui est sur le point de devenir la deuxième activité exportatrice du Burkina après le coton, les recettes d’exportations qu’il assure ayant augmenté de 25% ».

Quant à la lutte contre le Sida, les campagnes de sensibilisation à l’usage du préservatif semblent commencer à porter des fruits. Le taux d’infection aurait ainsi diminué de 6% en 1998 à 4% aujourd’hui et de plus en plus d’hommes intègrent l’usage du préservatif dans leurs rapports sexuels à hauts risques, 69% en 2003 contre 59% quatre ans plus tôt.

Relativement optimiste sur les perspectives économiques du Burkina, l’institution de la banque mondiale ne manque cependant pas de souligner que « les indicateurs du bien-être social continuent d’être inférieurs aux moyennes pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, faisant de ce pays l’un des plus mal classés au regard de l’indicateur du développement humain ».

Et de rappeler que le progrès économique et social au « Pays des hommes intègres » passe par la lutte contre la corruption, malheureusement en « hausse » et la capacité du gouvernement burkinabè et non burkinais comme l’écrit l’IDA, à absorber efficacement les aides dont il bénéficie.

Joachim Vokouma
Lefaso.net

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