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L’ADF-RDA dans le Houet : « L’Eléphant arrive avec un pied cassé »

Publié le mardi 24 avril 2007 à 08h28min

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Une semaine après l’ouverture officielle de la campagne électorale, Bobo-Dioulasso n’avait toujours pas connu de grands mouvements politiques. Mais le week-end qui vient de s’achever y a été marqué par un important ballet des leaders politiques, venus à la conquête de l’électorat. Parmi eux, maître Gilbert Ouédraogo dont le séjour a été des plus brefs en dépit de la crise profonde que traverse son parti dans le Houet.

Toujours considéré comme le deuxième fief électoral du pays, Bobo-Dioulasso, pour ceux qui s’y présentent, est incontestablement un passage obligé pour les leaders politiques engagés depuis le 14 avril dernier dans la course pour les législatives du 6 mai 2007.

Le climat de morosité qui a régné durant toute la première semaine de la campagne électorale a fait place ce week-end à un défilé de présidents de partis ; chacun à la rencontre de ses militants pour des meetings ou de simples campagnes de proximité. De tous, le plus attendu était sans doute maître Gilbert Ouédraogo dont le parti se trouve dans une situation difficile dans le Houet avec cette lutte de leadership qui mine la section provinciale de l’ADF/RDA et qui pourrait lui valoir quelques soucis électoraux.

L’urgence pour le président du parti lors de cette sortie à Bobo était donc d’aplanir les divergences et de ressouder les morceaux en vue d’accroître les chances de succès du parti. "Tout a été dit sauf l’essentiel", nous a laissé entendre un des militants de l’ADF/RDA au sortir de cette rencontre avec le président, pour signifier que la crise que traverse le parti de l’éléphant dans la province a été occultée par le premier responsable au grand dam de certains militants qui disent ne rien comprendre de cette attitude de leur président.

Et certains d’affirmer qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une fuite en avant de maître Gilbert Ouédraogo qui serait dans une situation embarrassante. "Mais qu’aurait-on voulu qu’il dise ?" s’interrogent d’autres militants pour qui ce genre de crise ne se résoud pas toujours sur la place publique, surtout que rien n’interdit de penser que dans les coulisses, il n’a pas tenté de rapprocher les positions des uns et des autres.

Toujours est-il que dans le Houet, il y a deux tendances ADF/RDA. D’un côté les partisans du vieux Balamine Diané, qui n’ont toujours pas digéré le positionnement de l’ex-maire de la ville et démissionnaire du CDP comme tête de liste, et de l’autre, les « koussoubistes » qui trouvent en cette candidature une certitude d’avoir au moins un siège pour le parti. Surtout que ce dernier a une revanche à prendre sur ses anciens compagnons du parti majoritaire.

Pourtant, personne n’aurait imaginé un tel scénario il y a quelques mois, vu l’espoir qu’avait suscité l’arrivée de Célestin Koussoubé au sein de la section provinciale. Et comme au Burkina les échéances électorales ont toujours mis à nu les rivalités internes au sein des partis, l’ADF/RDA dans le Houet ne fait pas exception à la règle.

Le silence de maître Gilbert Ouédraogo lors de son passage samedi à Bobo est donc vu par des militants comme une fuite de responsabilité. Qu’il rebrousse chemin si tôt après sa rencontre avec les militants, sans se prononcer sur le mal qui gangrène son parti, pourtant classé parmi les favoris dans cette province, fait dire aux plus sceptiques que cette année, l’éléphant arrive à ces élections dans le Houet avec un pied cassé.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur

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