Au cinquième jour (18 avril 2007) de la campagne électorale des élections législatives dans le Kourittenga où deux sièges de député sont en jeu avec 17 partis politiques en compétition, l’on a l’impression que la campagne électorale n’est pas encore lancée à Pouytenga. La population continue de vaquer tranquillement et indifféremment à ses activités.

Quant aux partis politiques, ils sont pratiquement invisibles. En dehors de l’Union pour la république (UPR) et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), les 15 autres partis politiques sont difficiles à retrouver sur le terrain. Qu’à cela ne tienne, le secrétaire général communal de l’UPR, Iréné Diatin, rencontré seul au siège dudit parti, le 18 avril 2007, demeure confiant.

"Nous avons de l’espoir quant à l’issue des élections législatives du 6 mai prochain, car sur le terrain, nos éléments sont motivés", soutient-il. Depuis le début de la campagne, l’UPR n’a pas encore fait de meeting à Pouytenga.

Selon M. Diatin, leur stratégie consiste à faire des animations dans les secteurs et villages de Pouytenga pour inciter les électeurs à retirer leurs cartes d’électeur tout en leur indiquant comment voter. "Présentement, il est difficile de trouver les militants au siège, ils sont sur le terrain. Nous commençons les meetings à partir du 21 avril 2007", a souligné Iréné Diatin. Une inquiétude réside cependant chez le secrétaire général communal de l’UPR à propos des électeurs. "Les gens ne s’intéressent pas trop à la campagne. On ne sent pas une motivation", dit-il.

Pourquoi ? "Est-ce à cause des nombreuses promesses non tenues, des bagarres entre familles en politique qui expliquent cette démotivation ?", s’est-il interrogé. En tous les cas, l’UPR entend mettre l’accent sur la sensibilisation a précisé Iréné Diatin. A l’opposé de l’UPR, le CDP a déjà fait un meeting d’ouverture de campagne à Pouytenga.

Selon le secrétaire général départemental du CDP à Pouytenga, El hadj Boureima Sana, le méga parti procède par des assemblées générales et des sensibilisations de porte-à-porte à Pouytenga et dans les villages environnants. "Nous sensibilisons les gens afin qu’ils sortent massivement pour retirer leurs cartes d’électeur, car il est inutile d’avoir beaucoup de militants sans cartes", a affirmé M. Sana.

"L’objectif du CDP est de remporter les deux sièges de député en jeu dans le Kourittenga", a confié El hadj Boureima Sana. Pour le moment, sur le terrain à Pouytenga, le combat semble donc engagé essentiellement entre l’UPR et le CDP. Les autres partis politiques, quant à eux, sont pratiquement invisibles !

Ali TRAORE

A Pouytenga, la CECI est sans domicile fixe

Les électeurs ne se bousculent pas pour le retrait de leurs cartes à Pouytenga, dans le Kourittenga, où sur 25120 personnes inscrites à la Commission électorale communale indépendante (CECI), seules 7 595 ont retiré les leurs à la date du 17 avril 2007, soit un pourcentage de 30,25%.

Quatre jours après le début de l’opération de retrait des cartes d’électeur à Pouytenga, dans le Kourittenga, à une trentaine de kilomètres de Koupèla, l’affluence n’est pas au rendez-vous. En effet, selon la Commission électorale communale indépendante (CECI) de Pouytenga, sur les 25 120 inscrits, à la date du 17 avril 2007, 7 595 seulement avaient retiré leurs cartes d’électeur.

Et le vice-président de la CECI de Pouytenga, Mathieu Oubda d’évoquer les difficultés : "les gens ne comprennent pas le bien-fondé et l’utilité de la carte d’électeur". Aussi, selon M. Oubda, la CECI n’a que 50 000 F CFA de frais de fonctionnement et 60 000 F CFA de frais de carburant pour couvrir 17 villages et cinq secteurs à Pouytenga.

Pire, la CECI de Pouytenga est sans domicile fixe, d’autant plus qu’elle a été "renvoyée de la mairie", selon son président Jean Claude Kafando. Ce qui explique la situation des bureaux de vote sur le terrain où les agents sont installés sous des hangars et des manguiers pour distribuer les cartes d’électeur. Conséquence, suite à la pluie du 19 avril 2007, l’opération a démarré avec un retard de deux à trois heures, selon les bureaux, car il était impossible de distribuer les cartes, de peur de les mouiller et se mouiller soi-même.

Néanmoins, le vice-président de la CECI a indiqué que dans les villages comme Dassanbin (155 inscrits, tous ont retiré leurs cartes), à Gorkassinghin (102 inscrits, deux ne les ont pas encore retiré) et Gorbilin (119 inscrits, cinq ne les ont pas encore retirées), l’opération se déroule bien. Sur l’ensemble des 59 bureaux de vote couverts par la CECI de Pouytenga, environ dix inscrits n’ont pas trouvé leurs noms sur les listes. Ces noms auraient été recensés et envoyés à Ouagadougou pour vérification.

En tous les cas, le vice-président de la CECI de Pouytenga a souligné" : "les agents distributeurs de cartes d’électeur de notre zone doivent être à leur poste à partir de 9 heures. Dès que cette heure sonne et que l’agent n’est pas là, il est automatiquement remplacé". Pour le moment, la CECI de Pouytenga a élu domicile à la préfecture dans un local qu’elle trouve exigu pour les opérations de dépouillement à venir, le 6 mai prochain.

Ali TRAORE

Sidwaya