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Elections législatives : Quelle majorité pour le président du Faso ?

Publié le jeudi 19 avril 2007 à 07h59min

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Ce samedi 14 avril à 0 heure, la campagne pour les élections législatives du 06 mai prochain sera officiellement ouverte. 47 partis sont en compétition pour ravir les 111 postes de députés. Une élection qui sera très disputée avec néanmoins des favoris eu égard aux résultats des dernières municipales.

En effet, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’actuel parti majoritaire a beaucoup de chances de se succéder à lui-même. Il ne manque pas pour cela d’atouts notamment en personnel politique et l’expérience d’un grand parti rompu dans les batailles électorales. Le remue-ménage des mécontents du parti dont les candidatures n’ont pas reçu un écho favorable est resté au stade des complaintes en cercle fermé.

Aucun des déçus n’a franchi le rubicond de quitter officiellement le parti. Pourtant Dieu seul sait qu’un peu partout à travers le pays des langues ne manquent pas d’être amères contre les listes du parti majoritaire. Des critiques virulentes qui émanent de militants ou sympathisants qui digèrent mal que leurs champions ne figurent pas sur les listes des candidats CDP ou qu’ils ne soient pas en bonne position.

En vérité, on est quelque peu coutumier de ces récriminations et le parti majoritaire a déjà fait la preuve qu’il n’en a pas été handicapé outre mesure lors des scrutins antérieurs. C’est pourquoi l’inconnu de ces législatives est moins de savoir qui va gagner mais plutôt avec quel score le CDP va l’emporter.

L’emportera-t-il avec un large score ou devra-t-il compter avec des alliances pour avoir une majorité confortable ? Ce dernier cas de figure est le plus plausible car le CDP est non seulement victime de l’inéluctable usure du pouvoir mais en outre certains de ses cadres mécontents de la façon dont leur candidature a été gérée ne feront pas le maximum pour assurer un triomphe à leur parti.

Mieux ou pire, c’est selon, certains partis alliés du CDP chasseront dans le même vivier électoral que lui, tout en se prévalant de ses succès sans ses échecs. On pense notamment à des partis comme l’ADF/RDA, le PAI ou l’UPR. Alliés encombrants mais qui pourraient se donner les moyens d’être davantage désirés au sortir du scrutin du 06 mai.

De fait, le CDP doit se préparer à des alliances politiques de plus en plus incontournables comme en témoignent les résultats des législatives de 2002 ou sa victoire de 57 élus contre 54 pour les autres partis concurrents avait annoncé comme la fin du « touk guili ». Les résultats de la reprise des élections municipales dans la commune de Pô ne sont pas des plus rassurants pour le « touk guili ». Au contraire, on constate que la suprématie du parti majoritaire est de plus en plus contestée en ville comme en campagne.

Une invite des électeurs au parti majoritaire à être plus regardant dans le choix des hommes et des femmes pour les mandats électifs. En d’autres termes les Burkinabè ne votent pas les yeux fermés les listes du CDP parce qu’il est le parti présidentiel. Ils sont de plus en plus critiques avec des repères de proximité, d’appartenance communautaire, de qualités individuelles appliquées à chaque candidat pour un mandat électif. Il est vrai que ces critères ne sont pas seulement valables pour les candidats CDP. Mais pour sûr les électeurs sont plus exigeants avec le CDP parce que c’est le parti présidentiel.

A travers ses candidats, ses élus, ses ministres, etc, on spécule sur les attentions et\ou intentions du premier des Burkinabè. Il s’en suit alors un vote d’adhésion, de circonspection ou de rejet.
Tenir compte de toutes ces successibilités pour gérer des milliers de cadres, voilà qui n’est pas chose facile pour la direction du CDP !

A l’aune des couleurs de la présente campagne, on mesurera une nouvelle fois la capacité du parti majoritaire à cicatriser les meurtrissures personnelles de certains de ses cadres pour aller à l’essentiel, une bonne majorité parlementaire pour donner plus de chance à la réalisation du programme présidentiel : un développement solidaire pour une société d’espérance.

Djibril TOURE

L’Hebdo

P.-S.

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Vos commentaires

  • Le 19 avril 2007 à 10:41, par Frédéric Lejeal En réponse à : > Elections législatives : Quelle majorité pour le président du Faso ?

    Bonjour,
    Quel poids donnez-vous à l’UNDD dans cette campagne et aux sankaristes ?
    MErci
    F.LEjeal
    Journaliste France.

  • Le 21 avril 2007 à 13:53, par Le Gonze En réponse à : > Elections législatives : Quelle majorité pour le président du Faso ?

    La "vérité" du pouvoir de la IVème République se trouve à l’Assemblée, et non à la Présidence du Faso. Le jour où il y aura une alternance de majorité avec la même personne à la Présidence, ce sera le blocage institutionnel avec un fort risque de coup d’état. En effet, comment choisir et nommer un Premier Ministre qui ne soit pas de la nouvelle majorité parlementaire sans courir le risque que celui-ci ne puisse jamais avoir l’investiture des parlementaires et former un gouvernement ? Et dans un tel cas, comment ce dernier appliquera-t-il la politique déterminée constitutionnellement par le chef de l’Etat qui n’en répond pas devant les députés, alors que lui et ses collègues députés ont été élus sur un programme différent ?..

    Notre constitution n’a pas vraiment tiré toutes les conséquences de nos trois premières Républiques, sans compter celle des régimes d’exception. Or, cette alternace de majorité finira un jour par arriver au Parlement, et nous risquerons alors d’avoir à "tout recommencer" si rien n’est fait dès à présent !

  • Le 23 avril 2007 à 02:40, par KGB En réponse à : > Elections législatives : Quelle majorité pour le président du Faso ?

    Il faut etre un Vaurien pour disposer des moyens de l’Etat, tous les moyens ( ses prefets, son argent, sa TNB et sa Radio, ses 4X4...) pour ne pas toujours avoir une majorite ecrasante. Heureusement que la democratie a une version tropicale that we enjoy.

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