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Fusillades dans des écoles américaines : Enrayer le cycle infernal

Publié le jeudi 19 avril 2007 à 07h22min

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Matinée de terreur à Blacksburg aux Etats-Unis, où Cho Seung Hui a tué, lundi dernier dans la matinée, lors d’une fusillade, 31 d’étudiants et blessé une vingtaine d’autres, à l’université de Virgina Tech, avant de se donner la mort. Il s’agit de la fusillade la plus meurtrière de l’histoire dans un établissement scolaire américain, et comme il fallait s’y attendre, tout le pays est sous le choc.

Auteur de ces meurtres, Cho Seung Hui est un Sud-Coréen, âgé de 23 ans et étudiant en dernière année de licence d’Anglais. Il est décrit par les enquêteurs comme un jeune homme solitaire et morbide. En sortant ces fusils ce lundi matin, une chose est sûre, c’est qu’il était animé d’un grand désir, celui de tuer le maximum d’étudiants et de professeurs.

C’est d’ailleurs pour cela qu’il a pris le soin de cadenasser les portes pour empêcher la fuite de ses camarades sur lesquels ils tiraient aveuglement. Et ce n’est pas pour rien qu’il portait deux pistolets de 9 et 22 mm et qu’il s’était muni de beaucoup de munitions.

Cette tragédie repose une fois de plus la question des armes de façon globale aux Etats-Unis où la Constitution donne le droit à chaque citoyen de posséder et de porter une arme. C’est donc en vertu de cette disposition que Cho Seung Hui a pu « acheter légalement » ses deux pistolets.

Cet accès facile aux armes et aux munitions est un réel danger, une menace sérieuse sur la sécurité d’autrui surtout qu’il s’agit d’un pays où la violence est insidieusement cultivée à travers les bandes dessinées, les films de violence et autres jeux vidéo.

Ces productions ont forcément une nuisible influence sur les hommes surtout sur les enfants et les jeunes. L’enregistrement de temps à autre de fusillades dans les établissements scolaires en est la macabre illustration.

Est aussi responsable de cette situation, l’industrie de l’armement dont le lobby a une forte ascendance sur les politiques. Ce lobby ne s’est jamais dit favorable à l’amendement constitutionnel visant une restriction draconienne de la vente et du port d’arme.

Un tel amendement occasionnerait une perte importante pour ces industriels car avec près de 250 millions d’armes détenues par des individus, on ne peut pas dire que le marché américain, n’est pas florissant.

Dans l’histoire lointaine et même récente de ce pays, on a souvent vu ce lobby peser de tout son poids pour inciter sinon accompagner le gouvernement américain dans sa croisade à travers le monde. Ce fut le cas en Afghanistan pour casser du taliban et ça le fut aussi en Irak contre Saddam Hussein.

Et ce n’est pas sur ce lobby qu’il faut compter pour décourager la Maison-Blanche d’aller guerroyer en Iran, au pays des Ayatollah. Evidemment, tout ses deals politico-financiers ont pour soubassement une histoire de gros sous.

La balle est réellement dans le camp des parents et des mêmes politiques qui doivent apprendre à tenir tête à ces industriels des engins de mort sinon on va continuer à se lamenter de temps en temps sans pourtant prendre des mesures pratiques pour arrêter le massacre.

D’ailleurs, pas plus tard que mardi, lors de la cérémonie d’hommages aux victimes à l’université de Virgina Tech, George Bush a soutenu que « les écoles devraient être des sanctuaires ». Mais malheureusement, on déplore qu’il n’ait pas dit concrètement ce qu’il fallait faire pour que l’espace scolaire soit vraiment un lieu de sécurité où élèves, étudiants et enseignants peuvent se consacrer essentiellement à exercer leur matière grise.

Il faut à notre sens profiter de l’émotion présente pour faire évoluer les choses en interdisant les armes à feu sur les aires scolaires ; mieux décourager l’acquisition facile des armes. C’est vrai qu’il y aura des gorges chaudes du côté des marchands d’armes mais la sécurité de quelques innocents est aussi à ce prix. Nous pouvons aller plus loin en suggérant aux pouvoirs publics du pays de l’oncle Sam de développer quelques stratégies supplémentaires pour garantir efficacement la sécurité.

C’est seulement à ce prix qu’on pourra mettre sous éteignoir et ce de manière définitive ces fréquentes fusillades sur les campus et établissements scolaires. La tâche ne sera certes pas aisée, mais il va falloir s’y mettre et pour cela, il faut déjà commencer à faire les premiers pas.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 avril 2007 à 01:14, par kgb En réponse à : > Fusillades dans des écoles américaines : Enrayer le cycle infernal

    Belle analyse. Mais au lieu de rester au loin la bas pour s’inquieter de la mort de 33 Americains, quelle reforme proposez vous pour mettre fin a des accidents de ces cimetieres roulants sur nos routes ? 33 morts ce beaucoup. Mais combien font nos accidents de Bus ? souvent plus de 50 en un coup. J’attends donc vos propositions de reform. Vos propositions aussi sur le Banditism qui tue, et qui tue toujours au Faso... il parait qu’avant de s’occuper de l’oeil du voisin, il faut se rassurer que son eoil est clean.

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