Il est 16 h à Ziniaré ce mardi 17 avril 2007. Dans les locaux du Centre de lecture et d’animation culturelle (CLAC) qui fait office de siège pour la Commission électorale provinciale indépendante et la Commission électorale communale indépendante (CEPI et CECI), aucune âme humaine n’est perceptible. “C’est ici le siège de la CEPI et de la CECI mais comme vous le constatez vous-même, il n’ y a personne.

En général, c’est le matin qu’ils viennent travailler”, explique notre accompagnateur. Un mouvement de véhicule, et voici un bureau de vote. C’est le bureau de vote n° 2, situé au secteur n° 1 de la ville de Ziniaré. Ici, c’est Mme Rosalie Tiendrébéogo qui en est la responsable. Son rôle principal, distribuer les cartes aux électeurs.

Il y a au total cinq cent vingt quatre (524) inscrits. Mais seulement cent neuf (109) d’entre eux ont retiré leurs cartes. D’un geste machinal, elle sort une liasse de cartes roses d’un sachet en plastique et nous les montre. “Les gens ne se bousculent pas pour venir prendre leurs cartes”, déplore Mme Tiendrébéogo. Attendent-ils la dernière minute comme le font de nombreux Burkinabé ? Mme Tiendrébéogo l’espère. En tous les cas, ici, les cartes d’electeurs cherchent des preneurs. “Nous souhaitons surtout que les gens viennent prendre leurs cartes le plus tôt. Mais nous ne savons comment faire”, avoue-t-elle.

Aucune liste d’électeurs n’est affichée pour permettre aux inscrits de répérer facilement leur bureau de vote ni ici ni aux sièges de la CEPI et de la CECI. Mais où sont les candidats à la députation et les partis politiques pour laisser le terrain aussi “vierge” ?

Il y a exactement onze formations politiques qui sont en compétition : l’UPR, le CDP, l’ADF/RDA, l’UNDD, le PLB, l’ACP, le RDEB, le MPS/Parti fédéral, le PARIS, le PAREN et l’UDPS. Chacune d’elle veut arracher les deux sièges de député en jeu. Sur le terrain, dans un bâtiment délabré qui fait officiellement office de siège pour l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), les responsables locaux sont injoignables.

Cap maintenant à l’imposant siège du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès. Dans la grande cour, un groupe de quatre femmes descendent d’une bâchée. Trois d’entre elles sont identifiables par leurs tee-shirts frappés aux couleurs du parti. Un quadragénaire nous accueille à la porte. “Bienvenu au siège du CDP de Ziniaré”.

Trésorier chargé de la logistique, Dieudonné Zakyalma explique que l’ancien parti majoritaire, a installé un état-major provincial de quinze personnes dirigé par le candidat tête de liste, François Xavier Konseibo. “Pour cette campagne, le CDP évite les meetings. Il privilégie la campagne de proximité, autrement dit, le porte-à-porte.

Les meetings, ça amasse les foules mais, c’est juste pour intimider l’adversaire. Ça ne convainc pas toujours l’électeur”, explique M. Zakyalma précisant que les candidats du CDP n’ont de programme que celui pour lequel le président Blaise Compaoré a été réélu en novembre 2005.

Visiblement, personne ici ne souhaite déballer les grandes batteries pour rassembler les électeurs. Pour l’instant, les “djandjobas” sont aux oubliettes, chacun ayant trouvé une stratégie pour dribbler l’adversaire et arracher les deux postes de député le 6 mai à Ziniaré.

Romaric Ollo HIEN

Sidwaya