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Irrégularités à la fédération de rugby : Le ministre Palm appelé au secours

Publié le mercredi 18 avril 2007 à 06h26min

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L’quipe nationale de rugby

Après avoir fait le constat que la discipline rugby se portait mal au Burkina, compte tenu notamment de dysfonctionnements au sein de sa fédération, et convaincu que quelque chose pouvait être fait pour sauver ce sport, Gildas Halma, président du Campus rugby club (CRC), sollicite l’intervention de Jean Pierre Palm, le ministre des Sports et des Loisirs. Pour des raisons d’éthique et de déontologie, nous avons éliminés certains passages du texte.

"Monsieur le ministre,

Edmund Burke disait : "Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien." Ainsi, j’ai décidé de donner de la voix afin de dénoncer une situation malsaine, et de me démarquer d’une structure sportive aux rendements mitigés. Avant tout propos, permettez-moi, M. le ministre, de saluer votre dynamisme, voire votre ardeur au service du développement du sport burkinabè. Le rugby burkinabè ne m’est pas étranger, cela depuis l’avènement de cette discipline au Burkina Faso.

J’ai posé mes premiers pas dans le rugby depuis mon secondaire en Côte D’Ivoire. A Ouaga, j’ai rejoint le "Pilanou" (premier club burkinabè de rugby) qui connaissait malheureusement des difficultés organisationnelles. Cette situation est née après que les expatriés ont confié la gestion du rugby aux nationaux. Il y eut des malversations financières dont certains des auteurs sont aujourd’hui à la tête de ladite fédération. Ce sont les raisons qui ont concouru à disloquer le premier club burkinabè de rugby.

Puis suivront la mort du "Pilanou" et la naissance de l’ORC (Ouaga Rugby Club), dont je fus l’un des fondateurs. Il m’est important de faire état de mon cursus sportif afin qu’on puisse comprendre ma position et, donc, mon degré d’attachement à ce sport. Après l’ORC, j’ai personnellement fondé le Campus rugby club (CRC), que je préside actuellement. Ma motivation réside dans la volonté de développer la discipline au Burkina, l’objectif étant d’aboutir à une fédération burkinabè de rugby qui serait, pour nous, un moteur réel de développement de ce sport.

M. le ministre, je suis pratiquant depuis un certain temps et j’ai répondu à tous les appels visant à monter une équipe nationale de rugby afin de relever les défis des compétitions. Mon combat a toujours été celui d’un sportif passionné de sa discipline. L’histoire du rugby burkinabè, de nos jours, se subdivise en deux périodes majeures, selon ma vision : la période antéfinancement IRB /CAR et celle postfinancement IRB/CAR.

Périodes anté et post-financements

Pendant la période anté-financement IRB/CAR, on pratiquait le rugby sur la base du volontariat, et nos ressources provenaient essentiellement des cotisations des membres. A ce moment, certaines personnes, aujourd’hui présentes, avaient curieusement raccroché. Puis survint la période postfinancement IRB/CAR. Ainsi, depuis un certain temps et sous l’égide des structures internationales de rugby, une politique de développement de rugby en zone Afrique a été initiée. Il s’est agit pour la CAR (Confédération africaine de rugby) et l’IRB (Institut rugby board) d’aider les pays africains dits émergents à consolider leur rugby.

C’est à ce moment précis que nous assistâmes au retour des sieurs qui avaient volontairement assassiné le "Pilanou". A propos de la fédération, son installation a été marquée par des irrégularités et fraudes monstrueuses. Nous avons été manipulés et pris en otages à travers le retrait et la détention frauduleuse de nos récépissés de reconnaissance. Nos accusations sont fondées et peuvent être vérifiées auprès du haut-commissariat du Kadiogo.

Un monsieur a réussi à retirer de façon frauduleuse nos récépissés du service chargé de nous les délivrer (haut-commissariat). Notons que, conformément aux textes concernant les retraits de documents de cette nature, seuls les premiers responsables de la structure concernée sont habilités à le faire. Comprenez la situation de prise en otage et de chantage qui s’en est suivie !

Ainsi en possession de nos documents, ces personnes nous ont contraints à les suivre dans leur démarche cavalière. Notons également la démission spectaculaire d’une fédération pour une autre de ces individus, ceci à la veille de l’installation de la fédération de rugby. Comment comprendre ces démissions auprès d’autres fédérations au profit de la nouvelle fédération de rugby ? Il est vrai qu’il faut fédérer les efforts dans l’intérêt supérieur de la nation, mais ayons le courage de dénoncer ceux qui viennent au sport pour d’autres raisons.

Trois propositions

M. le ministre, nous pensons sincèrement qu’on est allé vite à la fédération sans une base réelle. C’est comme construire un édifice en commençant par le toit. Ainsi, les cellules de base d’une fédération, les clubs, se portent très mal. La moitié des clubs qui ont permis l’instauration de la fédération sont inexistants, en réalité. En clair, plusieurs clubs n’existent que sur le papier. C’est une machination grotesque qui a permis l’installation de ladite fédération. Elle est sans lendemain si rien n’est fait pour corriger ces erreurs. Le comble est que cette fédération n’a pas les compétences, ni la capacité de mettre en place un programme de développement réel des clubs et du rugby. La seule chose comptabilisable à son actif, ce sont les voyages inutiles de ses membres en Europe. Pour que le rugby soit sur les rails du développement, un aménagement est

nécessaire au sein de cette fédération.

Cela suppose :

- qu’il faut confier la direction de la fédération à un militaire, car nul ne doute de l’intégrité et de la loyauté de ces personnes. Cela va nous permettre de faire d’une pierre deux coups, car il va faciliter la naissance d’équipe militaire de rugby, à l’image d’un pays voisin, le Mali ;

- l’élaboration d’un vrai plan de développement du rugby à la base ;

- que tous les clubs doivent avoir leurs répondants désignés par la direction de leurs clubs au sein de la fédération. Ce n’est pas le cas actuellement.

Mon rôle, en tant que citoyen burkinabè, est de tirer la sonnette d’alarme quant aux dérives certaines de ladite fédération. En effet, elle opère par une gestion partisane et anarchique. L’information est retenue et ciblée. A titre d’exemple, le Campus rugby club n’a pas été invité à la formation récente organisée par la fédération. Elle manque de rencontres ordinaires et on assiste à un dysfonctionnement criard de cet organe. Les décisions sont prises par deux ou trois personnes. Un flou artistique est créé autour de la gestion de cette fédération. Depuis l’avènement de la fédération, rien n’a été fait pour les clubs. Il n’existe aucun calendrier pour le prétendu championnat. Cela corrobore la thèse de l’inexistence d’un projet et d’un plan d’action de cet organe en vue de développer le rugby.

Au regard de certains paramètres, le Campus rugby club décide de se démarquer désormais des actions que posera ladite fédération, jusqu’à nouvel ordre. Nous ne voudrions pas être complices d’une organisation compromettante, dépourvue de visibilité quant à la mission apparente qui lui est assignée. Nous sommes, par conséquent, disposés à oeuvrer pour le bien-être de notre discipline au Burkina Faso dans la dignité, le respect et la légalité.

Nous ne saurions terminer sans tirer notre révérence à ceux qui ont véritablement lutter pour que le rugby soit une réalité au Burkina Faso, notamment Kader Coulibaly, Kadio Bassirou et certains expatriés.

Espérant être compris, je vous prie de recevoir, M. le ministre, l’expression de ma haute considération.

Pour le bureau du Campus rugby club/

Le président,
Gildas Halma
Cel : 76 66 11 67

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 18 avril 2007 à 21:37, par kenzo En réponse à : > Irrégularités à la fédération de rugby : Le ministre Palm appelé au secours

    je pense qu’ il faut a un certain point etre realiste. la proposition de mettre a la tete de cette fede un militaire n,est vraiment pas ce qu’il y a de mieux a faire. il faut creer les bases d’ un dialogue sain sous l’ egide de l’ actuel ministre. la force peut conduire a un boycot de la part de ces personnes. une dissolution deladite fede peut etre envisagee. par aileurs un audit financier pourrait clarifier les zones d’ombres evoquee. la legalite de la fede peut etre remise en question. mais de grace a voir de se retourner vers les militaires, ils pourraient s’impliquer dans d’autres de vos business. get my point ?

  • Le 5 août 2010 à 11:49, par tarasco.geoffroy@gmail.com En réponse à : Irrégularités à la fédération de rugby : Le ministre Palm appelé au secours

    bonjour,
    partis au burkina en 2009, je suis tombé amoureux de la région des cascades ou j’ai séjourné. Rugbyman, j’aimerais avoir des contacts avec la fédération de rugby burkinabé mais je ne sais comment faire, pouvez vous m’aider ??

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