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Législatives 2007 : Ambiance contrastée dans 5 états-majors de partis politiques

Publié le mardi 17 avril 2007 à 08h27min

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Le Burkina est entré depuis le 14 avril dernier en campagne électorale pour les élections législatives du 6 mai 2007. Durant 3 semaines, les politiciens qui rêvent de porter l’écharpe de député et de siéger, de ce fait, à l’Assemblée nationale vont faire une cour assidue aux électeurs.

Trois jours après le début de cette fièvre électorale, nous avons fait hier, en fin de matinée, la ronde des sièges de partis politiques basés à Ouaga pour nous imprégner de l’ambiance.

Le siège de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) dans les 1200 logements est celui par lequel nous avons débuté notre ronde. A notre arrivée à 10h 30 passées, tout ce qu’il y avait comme monde était rassemblé dans la salle de séjour de la villa qui sert de siège au parti de l’Oeuf. Un poste téléviseur allumé du côté de la porte.

Pour les informations sur la campagne proprement dite, c’est le président du bureau national de campagne, Massadiamou Sirima, assisté du chargé de communication dudit bureau, Ousmane Ouédraogo, qui nous reçoit au milieu de ses camarades de parti. "Tout est en place avant l’ouverture de la campagne", nous fait-il savoir avant d’évoquer la "tactique de combat" du parti, qui consiste en la tenue de meetings à la carte, d’assemblées générales, de campagne de proximité.

Mais c’est le contact direct avec l’électorat, autrement dit la proximité, qui est privilégié, toujours selon le président du bureau de campagne. Si les différentes activités n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière, M. Sirima assure que le tramage est fait et que les différents états-majors du parti sont au travail.

Le président du parti, Me Bénéwendé Sankara, est sur le terrain, plus précisément dans la Boucle du Mouhoun d’où il devrait, en principe, être rentré dans la soirée d’hier pour ressortir aujourd’hui pour d’autres destinations, nous a-t-on fait savoir au siège du parti où, par ailleurs, le responsable de la campagne se dit confiant et satisfait.

Concertation au siège du MPS/PF

Du siège de l’UNIR/MS, nous avons mis le cap sur le 1024 de la rue Zoom-kom, quartier général du Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF). Dans ce bastion de Emile Paré, les gens se concertaient sous un arbre dans la cour. Quelques instants d’attente dans le salon dégarni de la maison du parti et le secrétaire général, Jean-Baptiste Zoungrana, vient s’entretenir avec nous. La concertation en question, nous fait-il savoir, est une séance d’explication aux candidats du parti (en lice dans 27 provinces plus la liste nationale) de la façon dont il faut aborder la campagne.

Au moment où nous nous apprêtions à prendre congé, il nous informe que les têtes de liste du parti sont convoquées à 11h au siège pour entrer en possession de la stratégie de la campagne et de la feuille de route du futur député. "Chacun va rentrer et commencer sa campagne", nous apprend le secrétaire général du parti, qui nous a par ailleurs confié que rien n’avait été organisé comme meeting ou assemblée générale depuis l’ouverture de la campagne.

Ainsi se présentait l’ambiance en ces lieux en fin de matinée d’hier. Le chef du parti, Emile Paré, en concertation restreinte un peu plus loin dans la maison, nous invite à repasser nous imprégner d’une autre ambiance, sans doute lorsque la machine du parti se sera emballée. Le quartier Bilbalgho a été notre 3e destination. Nous nous y sommes retrouvé à 11h 25 au siège du Parti africain de l’indépendance (PAI). C’est un siège désert que nous avons trouvé.

La porte de la maison était ouverte avec un spécimen PDS sur l’un des battants et des chaises de jardin entassées se occupaient la terrasse. Nous n’aurons donc personne pour nous informer sur la campagne. Du siège du PAI, nous nous déportons à celui du PDP/PS, non loin du stade municipal de Ouaga. Là-bas, pas grand-monde non plus : une devanture immédiate déserte, une Peugeot bâchée garée de l’autre côté de la route, arborant des spécimens du parti.

A l’intérieur, une télévision en marche dans une vaste pièce sans meubles. L’unique téléspectateur à qui nous nous sommes adressé nous introduit chez le coordonnateur national de la campagne, Ernest Lengani. Du bref entretien avec lui, il ressort que les activités n’ont pas encore commencé. Donc pas de meetings, ni d’assemblées générales pour le moment, seulement des contacts avec les candidats du parti, qui passent et repassent au siège pour les derniers réglages et consignes.

150 000 Cdpistes sur le terrain

Le dernier siège de parti visité est celui du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Pratiquement pas âme qui vive dans la cour. Par contre, il y a des gens dans les bureaux comme, par exemple, au département communication du parti où nous avons été conduit en attendant de rencontrer le directeur national de la campagne législative, Jean Léonard Compaoré.

On se croirait à la fois dans une salle de rédaction et de saisie, avec les ordinateurs alignés et les exemplaires du "Journal des législatives" posés sur une longue table. Normal, puisque c’est à ce niveau que se prépare le journal en question, un gratuit, édité par le parti et consacré exclusivement aux activités de la campagne.

Une campagne qui, selon le directeur national Jean Léonard Compaoré, a commencé à être organisée depuis la fin du scrutin précédent, à savoir les municipales du 23 avril 2006. Ladite campagne, selon le secrétaire chargé des grandes consultations du bureau exécutif du parti, et actuel responsable de la campagne des législatives, a démarré sans tarder. Les activités se mènent partout, le parti va directement à l’électorat et les programmes sont décentralisés, fait-il savoir.

Déjà, une dizaine de meetings ont été organisés dans les chefs-lieux de province. Pour la cour à l’électorat, le parti au pouvoir, toujours selon son directeur national de la campagne, a sorti la grosse artillerie, avec un total de 150 000 personnes déployées sur le terrain pour l’organisation de la campagne qui, du reste, est placée sous le thème "Une majorité parlementaire pour l’édification d’une société d’espérance faite de progrès continu".

Par Séni DABO

Le Pays

P.-S.

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