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Réconciliation nationale au Togo : Les choses évoluent normalement

Publié le vendredi 13 avril 2007 à 07h01min

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Faure Gnassingbé et Blaise Compaoré

La Ve session du comité de suivi de l’Accord politique global togolais s’est tenu à Ouagadougou, jeudi 12 avril 2007 sous la présidence de facilitateur Blaise Compaoré. Le comité a noté des avancées significatives dans le processus de réconciliation nationale au Togo, dont le point d’orgue sera l’organisation des élections législatives le 24 juin prochain.

Le fait majeur que l’on retiendra de cette session, c’est que les négociations pour l’entrée de l’Union des forces du changement (UFC) au gouvernement n’ont pas abouties. Pour autant, l’UFC demeure parti prenante du processus de réconciliation nationale, ainsi que le stipule le communiqué ayant sanctionné les travaux.

Ainsi, le comité « se félicite de l’engagement de l’UFC à demeurer dans le processus électoral et à continuer de participer activement à la mise en œuvre de l’Accord politique global. On peut donc dire que la « canicule » politique a fortement baissée au Togo où l’on s’active à l’organisation pratique des élections du 24 juin 2007.

Dans cette optique, des mesures telles l’instauration de réunions hebdomadaires entre le gouvernement et la CENI, la signature avec le gouvernement de la RD Congo d’un protocole d’accord portant sur l’emprunt de 3000 kits opérationnels et fonctionnels déjà disponibles depuis le 31 mars 2007 en vue de la confection des cartes d’électeurs sécurisées avec photos numérisées ont été prises.

Par ailleurs, la signature de deux accords tripartites avec le Ghana, le Bénin et le HCR dans le cadre du rapatriement des réfugiés et des personnes déplacées viennent renforcer la paix et la cohésion nationale au Togo.

Ce d’autant, que les avantages de ces accords s’étendent aux bénéficiaires de la loi d’amnistie de 1994. Autres avancées significatives, les concertations en cours entre la CENI et un opérateur technique en vue de l’harmonisation du projet de chronogramme élaboré par la CENI et le planning des prestations de cet opérateur sur le recensement électoral, ainsi que le processus de recomposition de la Cour constitutionnelle.

On note aussi, que le Comité a pris note du « renforcement des engagements pris par le gouvernement dans le traitement de l’importante question de l’impunité et l’encourage à tout mettre en œuvre pour activer les mécanismes prévus par l’Accord politique global ». On peut donc souligner avec le facilitateur qu’il « existe un esprit nouveau dans le cadre des rapports à la fois humain et politique entre les partis prenantes au dialogue intertogolais ».

La non entrée de l’UFC au gouvernement ne ressort donc pas d’une frilosité obsessionnelle comme on pourrait le penser, mais traduit quelque part la maturité et l’esprit d’ouverture de cette formation politique. Il n’est en effet pas facile de faire une croix sur le lourd contentieux politique et des droits humains qui a jalonné l’histoire politique du Togo depuis le 13 janvier 1963 jusqu’à la dernière élection présidentielle d’avril - mai 2005.

Il convient donc de saluer cet esprit qui participe au renforcement de la paix sociale et la cohésion nationale qui constituent « l’essentiel selon le facilitateur Blaise Compaoré ». Lequel a rappelé que le respect des règles démocratiques devra habiter les uns et les autres afin que « la compétition politique déterminante » que constitueront les législatives du 24 juin se tiennent dans la sérénité et la transparence.

« Le parlement va créer les conditions du renouveau » a indiqué Blaise Compaoré qui s’est dit « persuadé » que le processus sera conduit à son terme sans heurts majeurs. C’est donc dire qu’à l’instar de la crise ivoirienne, qui est en passe de connaître un aboutissement heureux, le contentieux politique togolais va relever désormais du passé.

Un bon point pour la diplomatie burkinabè sous la houlette du premier « diplomate » Blaise Compaoré et qui prouve l’attachement du Burkina Faso à l’intégration sous-régionale et africaine. Le Comité de suivi a décidé de tenir sa prochaine session le vendredi 11 mai 2007 à Ouagadougou.

Boubacar SY

Sidwaya


« Le processus est sur les rails », déclare le Président Blaise Compaoré

La 5ème session du Comité de Suivi de la mise en œuvre de l’Accord politique global inter-togolais s’est réunie le 12 avril 2007 à Ouagadougou sous la présidence du facilitateur du Dialogue, le Président du Faso, Monsieur Blaise Compaoré.

Dans une déclaration publiée à la fin des travaux, le Comité se félicite des progrès accomplis par le gouvernement togolais et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la mise en œuvre du processus électoral. Il s’agit de la signature avec le gouvernement de la République démocratique du Congo d’un protocole portant sur l’emprunt de 3000 kits opérationnels, de la signature de deux accords tripartites avec le Ghana, le Bénin et le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) dans le cadre du rapatriement des réfugiés et des personnes déplacées, l’adoption par la CENI de son budget global, l’achèvement de la mission exploratoire de l’Union européenne, etc.

Les élections législatives étant fixées au 24 juin 2007, le Comité a invité la CENI à finaliser, dans un délai d’une semaine, le chronogramme des opérations électorales. La prochaine session du Comité aura lieu le 11 mai 2007.
Le Président Blaise Compaoré apprécie les résultats de la session.

Blaise Compaoré (BC) : Cette déclaration exprime très bien à la fois notre satisfaction pour le travail accompli jusque-là à travers les institutions, à travers la coordination, à travers les relations entre les institutions togolaises et les partenaires au développement, à travers aussi l’esprit nouveau dans le cadre des rapports à la fois humains et politiques entre les parties prenantes.

Je crois qu’il y a aussi la certitude que le processus est sur les rails, qu’il est pleinement engagé et qu’il ne nous reste aujourd’hui qu’à évaluer le dispositif dans le temps, notamment dans le chronogramme qui va nous être proposé d’ici la semaine prochaine.

Question : Y a-t-il des espoirs qu’on arrive à cette date ?

BC : Il y a certainement encore entre la CENI et l’opérateur technique des accords à créer et à organiser. Nous espérons que la conformité va être faite afin que nous puissions avoir une visibilité plus nette. Selon les premiers éléments d’information que nous avons, le recensement électoral, la formation des agents, le déploiement du matériel, les délais qui nous sont impartis ne sont pas très courts si nous avançons comme ça a été le cas jusque-là.

Question : L’Union des Forces du Changement(UFC) n’est pas au gouvernement ; est-ce une épine dans l’application correcte de l’Accord ?

BC : L’important, c’est la paix sociale au Togo. L’objectif central, fondamental pour le processus actuel, c’est d’aller vers ce qui est essentiel pour une République, pour une démocratie, de désigner librement, de façon transparente, des représentants du peuple togolais pour siéger au parlement.

Bien sûr, nous avons regretté que les discussions entre l’UFC et la partie présidentielle n’aient pas abouti, mais nous avons aussi noté que l’UFC est disponible à continuer à appuyer la mise en œuvre de ce processus et surtout pour aller avec les autres parties vers cette compétition qui va être déterminante pour l’avenir politique du Togo..

C’est cela qui nous paraît important et nous saluons cette disponibilité renouvelée de l’UFC, pas seulement à accompagner le processus, mais à être partie prenante de ce processus, à s’assumer pleinement avec les autres parties togolaises à la mise en œuvre de cet Accord.

www.presidence.bf

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