A l’approche des élections législatives de mai 2007, nous vos pasteurs, venons vous adresser très chaleureusement notre salut cordial en Christ ressuscité, notre paix. C’est l’occasion pour nous de vous livrer ce message dans le but de vous éclairer sur le sens du vote que nous allons effectuer le 6 mai 2007 et de vous inviter à la prière.

En rappel, le 11 juin 2005 et dans la perspective des élections de 2005-2006, nous nous étions adressés à vous dans un message intitulé : « Pour le bien de notre peuple ». Ce message reste valable dans toute son intégralité et pour tous les scrutins, et nous vous invitons à le relire.

1. Le sens du vote du 6 mai 2007

Le 6 mai 2007, le peuple burkinabè est invité à désigner des hommes et des femmes pour le représenter à l’Assemblée nationale. Ces hommes et ces femmes qui seront ainsi élus sont appelés des députés. Mais quel est le rôle du député ?

Contrairement à ce qu’on nous fait croire pendant les campagnes électorales, les députés n’ont pas pour rôle de construire ni des barrages, ni des routes, ni des écoles ou des maternités. Ils n’ont pas non plus pour rôle d’assister ou de financer des baptêmes, des funérailles ou des mariages. Conformément aux dispositions de notre Constitution, le rôle des députés consiste à voter la loi, à consentir l’impôt et à contrôler l’action du gouvernement.

Ne nous laissons donc pas tromper et éconduire par les promesses démagogiques des campagnes électorales. En notre âme et conscience, et librement, choisissons les hommes et les femmes capables de nous représenter dignement et de prendre des décisions courageuses dans le sens du Bien Commun, au plan économique, social et moral.

2. Engagez-vous dans la politique

D’une manière générale, par la faute de nombreux et malhonnêtes citoyens, la politique est souvent perçue de nos jours comme une mauvaise chose. Pour de nombreux chrétiens, la politique est le lieu de la corruption, du mensonge, de la fraude, de la trahison et de tous les coups bas, si bien qu’ils préfèrent se tenir à l’écart pour ne pas se « salir les mains ».

Mais pendant encore combien de temps allons-nous rester indifférents à la chose politique, nous qui devons être le sel de la terre et la lumière du monde ? « L’Eglise tient en grande considération et estime l’activité de ceux qui se consacrent au bien de la chose publique et en assurent les charges pour le service de tous » (Gaudium et Spes n°75 §1) Pour l’Eglise donc, faire de la politique, c’est s’engager pour l’un des meilleurs services que l’on peut rendre à la Nation.

C’est pourquoi, nous invitons et nous encourageons tous les chrétiens à exercer leur devoir politique, et à ceux qui en ont la capacité, à s’y engager. Toutefois, ceux qui osent le faire, doivent avoir le courage de témoigner de leur foi pour promouvoir les valeurs évangéliques d’honnêteté, de sincérité et de justice.

C’est pourquoi, quel que soit notre poste de responsabilité dans le processus électoral : dans les bureaux de vote, au sein de la CENI et à l’intérieur de ses différents démembrements, dans les états-majors des partis politiques, au sein du Conseil constitutionnel ou tout simplement, en notre qualité de citoyen, nous devons être à l’écoute de notre conscience pour combattre et dénoncer les fraudes électorales, la corruption, le mensonge et toutes autres manœuvres de nature à entacher la régularité et la transparence du scrutin.

3. Appel à voter

Les élections sont un moment important dans la vie d’une nation. Par le vote, le citoyen exprime son opinion, sa sensibilité politique, son appréciation des institutions et des hommes. Par le vote, le citoyen prouve qu’il est membre d’une société qui choisit ses dirigeants et non qui les subit. Par le vote, vous avez le pouvoir d’opérer les changements nécessaires pour le bien de chacun et de toute la société.

C’est pourquoi, nous vous invitons à retirer vos cartes d’électeur et à prendre les dispositions utiles pour accomplir votre devoir civique le jour du scrutin en toute responsabilité. C’est à cette seule condition que nous réussirons à construire un véritable Etat de droit démocratique où les droits de chaque citoyen sont respectés et où la dignité de la personne humaine occupe une place centrale.

Chers frères et sœurs, accompagnons le processus électoral de nos ferventes prières. Daigne le Seigneur tout puissant faire descendre ses grâces de vérité, de justice et de paix en abondance sur le Burkina Faso, et puissent les législatives de 2007 se dérouler dans la transparence pour le bonheur de tous.

Fait à Ouagadougou, le 19 mars 2007 en la fête de Saint Joseph.

Vos pasteurs, Archevêques et Evêques du Burkina Faso

1 - S.E.Mgr Philippe OUEDRAOGO, Evêque de Ouahigouya Président de la Conférence épiscopale du Burkina-Niger
2 - S.E.Mgr Jean-Marie COMPAORE, Archevêque de Ouagadougou
3 - S.E.Mgr Anselme SANON, Archevêque de Bobo-Dioulasso
4 - S.E.Mgr Séraphin ROUAMBA, Archevêque de Koupèla
5 - S.E.Mgr Basile TAPSOBA, Evêque de Koudougou
6 - S.E.Mgr Wenceslas COMPAORE, Evêque de Manga
7 - S.E.Mgr Paul OUEDRAOGO, Evêque de Fada-N’Gourma
8 - S.E.Mgr Lucas SANOU, Evêque de Banfora
9 - S.E.Mgr Thomas KABORE, Evêque de Kaya
10 - S.E.Mgr Joseph SAMA, Evêque de Nouna
II - S.E.Mgr Joachim OUEDRAOGO, Evêque de Dori
12 - S.E.Mgr Judes BICABA, Evêque de Dédougou
13 - S.E.Mgr Der Raphaël DABIRE, Evêque de Diébougou.

Sidwaya