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Ministère des Affaires étrangères : Quand des diplomates protestent dans la rue

Publié le mercredi 11 avril 2007 à 08h32min

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Animation particulière devant le ministère des Affaires étrangères dans la matinée du 10 avril. A l’appel du Syndicat autonome des agents de ce département ministériel (SAMAE), les travailleurs ont organisé une marche de protestation et remis une déclaration revendicative au secrétaire général du ministère.

A 10h, le 10 avril 2007, une foule de travailleurs du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale sort des locaux à coups de sifflets, de tam-tam et de slogans ravageurs. C’est le début d’une marche organisée par le SAMAE, pour réclamer des indemnités sur le salaire des agents du département.

Les diplomates ont pour une fois abandonné leur discrétion légendaire et les salons feutrés pour battre le pavé entre le rond-point de la paix et celui de la radio nationale. Les vestes, les cravates et les souliers bien cirés ont fait place à des tenues plus détendues. Au bout de la marche, le secrétaire général, Alain Francis G. Ilboudo reçoit les marcheurs devant l’entrée du ministère. Ceux-ci lui remettent un pli contenant le motif de leur démarche. Ce dernier promet de le transmettre à qui de droit pour traitement

Le motif de la grève est lié à une revendication des travailleurs du ministère qui demandent qu’il leur soit servi des indemnités. En dehors de leur salaire, soutient un marcheur, ils n’ont rien. Le syndicat exige donc un traitement indemnitaire et un statut particulier pour le corps de diplomates et d’interprètes-traducteurs. Le message adressé au ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères annonce des actions plus déterminantes si rien n’est fait. Une première date butoir avait été arrêtée au 27 mars dernier. Face au "silence" des autorités, le syndicat a décidé de sortir et de manifester de cette façon. Pour le secrétaire général du SAMAE, Désiré Boniface Somé, la question des indemnités doit être traitée sans délai.

Autre grief du syndicat, "que l’on laisse la diplomatie aux diplomates". Pour les travailleurs, il n’y a que 6% de diplomates dans les représentations à l’étranger. Le taux serait de 75% au Bénin et un peu plus au Mali et au Sénégal. Le Syndicat dit cependant ne pas être contre le recours à d’autres compétences. Ici, c’est la proportion qui inquiète le syndicat, alors que des écoles comme l’ENAM et l’IDRI forment des agents spécialisés pour ce corps.

Sur cette question, le secrétaire général du ministère, estime que ceux qui sont affectés dans ces postes-là sont des Burkinabè et ils y sont parce qu’on a besoin d’eux. Il se dit ouvert au dialogue pour trouver des solutions. Pour lui, la concertation a déjà commencé avec le syndicat. Et c’est ensemble, selon lui, que les problèmes vont être réglés.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 avril 2007 à 21:54, par TTB En réponse à : > Ministère des Affaires étrangères : Quand des diplomates protestent dans la rue

    Le problèmes que vivent les diplomates soulèvent un réel problème de la gestion à la va-t-asseoir en "jouant aux sapeurs pompiers" dans notre pays : Les diplomates constituent un corps reconnu pas seulement au Burkina mais dans tous les pays au même titre que les magistrats, medécins, militaires, etc. J’ai vu le bulletin de salaire d’un ami du ministère des Affaires étrangères et il n’y avait aucune indemnité quand bien même il travaille très souvent en dehors des heures de service et les week-end - nécessité de service oblige. On dira certes qu’ils ont des missions mais sachez qu’en dehors de leur ministre, les agents des Affaires étrangères ont moins de missions que les agents de certains ministères qui cumulent toutes les indmnités possibles. En plus, un agent peut passer une, voire plusieurs années sans aller en mission. Est-ce parce qu’un corps n’avait pas de syndicat, qu’il devait être systématiquement écarté dans l’attribution des indemnités aux différents corps ? Peut-on affecter n’importe qui en ambassde alors qu’il y a des techniciens que l’État a recruté sur concours et formé pour ? Regardez le personnel de nos ambassades et vous verrez qu’elles sont bourrées de personnes :

    - qui n’ont rien à voir avec la diplomatie ;
    - qui ont été affecté on ne sait sur quel critère ;
    - dont on peut douter de la compétence ;
    et qui ne font pratiquement rien comme travail.

    C’est trop flagrant : dans certaines ambassades, parmi le personnel pléthorique, vous ne verrez qu’un seul agent qui est réellement du ministère des Affaires étrangères.

    Le SG dudit ministère dit que ces gens sont dans les ambassades parce qu’on a besoin d’eux mais lui-même sait que beaucoup d’entre eux n’ont pas été nommés à ces postes parce qu’ils sont compétents ou parce qu’on a besoin d’eux mais parce qu’ils sont passés par des bras longs ou parce qu’on a voulu leur donner une récompense politique. Les intéressés eux-mêmes savent pourquoi ils sont à ces postes.

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