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Commercialisation des mangues : A la conquête du marché nigérien

Publié le vendredi 30 avril 2004 à 09h54min

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Les mangues sont produites en grande quantité au Burkina.
Mais la filière est confrontée à d’énormes problèmes
d’écoulement. Les producteurs se tournent vers le Niger.

Durant les 4 mois que dure la campagne des mangues, c’est
plusieurs centaines de camions chargés de mangues qui
prennent la direction du Niger.
Banfora n’est pas la seule ville à commercialiser les mangues.
Bérégadougou, Toussiana, Sindou, Samogo-yiri et Orodara sont
également de grandes localités de ravitaillement. Mais "nous
n’avons pas de contact entre nous", soutiennent les
commerçants de Banfora. La conséquence selon le
vice-président de ACFP (Association des commerçants de fruits
et plants), Lakia Barro , est de tomber sur les mêmes clients".

Des mangues pourrissent ainsi suite à de tels embouteillages.
Les commerçants de fruits disent pourtant privilégier les
commandes de Ouagadougou dès que celles-ci sont
signalées.
Sur les retombées de ce trafic, les commerçants estiment le
contenu du camion en moyenne à 1 300 000F CFA au Niger
contre 900 000 F CFA à Ouagadougou. Du reste, les prix varient
en fonction des 7 variétés de mangues commercialisées ainsi
que la période (début, milieu ou fin) de la campagne.

Des difficultés dans la filière

Des difficultés sont légion dans la commercialisation des
mangues et sont évoquées par les commerçants de fruits qui
disent avoir déposé des demandes auprès des autorités. "Mais
elles ne nous ont rien dit d’abord", s’empressent-ils d’ajouter.
L’année passée, grâce à l’APIPAC, l’ACFP à bénéficié d’un prêt
de 2.500.000F CFA. Ces commerçants veulent du matériel de
séchage de mangues et les regards sont toujours tournés vers
l’APIPAC en attendant de solder le premier prêt.

Au titre des
difficultés, le manque d’organisation entre commerçants de
différentes localités. D’autres difficultés restent liées aux arrêts
suite à la saturation du marché nigérien. "On ne peut pas
passer dix jours sans qu’il y ait un arrêt", se plaint un
commerçant. A notre passage le 20 avril dernier, les
commerçants observaient déjà 4 jours d’arrêt.
Par ailleurs, le trafic des mangues ne se fait pas sans
tracasseries. "Il n’y a pas de taxes douanières.

Mais si nous
arrivons à la frontière, on nous impose un papier", soutient O.Z,
un chargeur habitué à ce trafic. Ce papier n’est autre que la
"lettre de voiture inter-états". A O.Z de préciser que le prix qui est
sur le document et ce que les chauffeurs déboursent, n’est pas
le même.

Sur le document exhibé, on peut lire 2500 F CFA, mais
aux dires de O.Z, les chauffeurs seraient obligés de débourser 5
500 F CFA et cela sans le moindre reçu. Ils disent avoir des
difficultés avec leurs employeurs. Toujours aux dires de ce
chauffeur, une fois en territoire nigérien, des contrôles sont
opérés par des transitaires. En absence de ladite pièce, les
cartes d’identités sont retirées et les chauffeurs soumis au
payement de 50 000 F CFA toujours sans reçu.

Les chauffeurs et commerçants de fruits ne comprennent pas
ces tracasseries. En attendant, "ce n’est pas un travail
organisé", conclu un commerçant.

Par Luc OUATTARA
Le Pays

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