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Ministère des Affaires étrangères-syndicat : Le bel exemple des diplomates du Burkina Faso

Publié le mardi 10 avril 2007 à 07h45min

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Désiré Boniface Somé, Secrétaire général du SAMAE

La diplomatie est par excellence l’art de la négociation et du dialogue. Ainsi, la résolution de toute crise ou de tout conflit, quel qu’il soit, s’obtient toujours par la négociation et le dialogue. N’est-il pas vrai que la force brutale et impopulaire et même le fusil ou le canon ne peuvent qu’imposer provisoirement la paix, sinon qu’un semblant de paix ?

Au Burkina Faso, les diplomates de carrière ont de tout temps travaillé à respecter et à faire respecter leur corporation. Toujours discrets et professionnels, ils n’ont jamais été au-devant de la scène nationale dans un quelconque mouvement de revendication ou de contestation. Ainsi, au plus fort des heures chaudes du syndicalisme burkinabè, ils ont toujours pris part aux différentes luttes dans les règles de l’art.

Pour preuve, suite à la promulgation de la loi 013/98/AN/du 28 avril 1998 abrogeant les statuts particuliers, plusieurs corps de l’administration publique ont engagé des luttes syndicales qui ont favorablement abouti au réexamen de leur situation particulière. Mais de tout cela, les diplomates de carrière et travailleurs du département des Affaires étrangères, même disposant d’un syndicat à l’époque (SAMAFET) n’ont pas réussi à ce que la spécificité de leur corps soit aussi prise en compte.

A la faveur de la création le 21 avril 2006, du Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE), les agents ont vite contacté leur premier responsable, le ministre d’Etat, car de plus en plus disent-ils, il y a maintenant une urgente nécessité a améliorer substantiellement les conditions de vie des travailleurs et des militants.

Usant du dialogue et de la négociation, le personnel représenté par le bureau syndical du SAMAE a soumis le mardi 7 novembre 2006, ses doléances au ministre d’Etat, Youssouf Ouédraogo. A cette rencontre, les responsables du SAMAE ont remis de façon symbolique et directement, au ministre d’Etat, leur plate-forme revendicative ; ils ont par ailleurs, fait comprendre au ministre d’Etat que leur syndicat est finalement né pour faire face aux nouvelles donnes et aux préoccupations sociales des travailleurs.

Après avoir salué cette démarche positive, le ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo a invité les uns et les autres à se mettre ensemble pour regarder les problèmes et y trouver ensemble les solutions, car poursuivra-t-il, « il y a nécessité de faire en sorte que malgré les difficultés, la maison puisse garder ses forces qui sont entre autres, l’excellence, la discipline, la souveraineté ». Il a par ailleurs, demandé au bureau national du SAMAE de développer davantage sa capacité d’écoute, mais aussi de s’adresser désormais directement à son cabinet pour tout besoin d’audience. Il a enfin, instruit son directeur de cabinet afin qu’il constitue une équipe qui engagera sans délai, une série de rencontres avec le SAMAE aux fins d’examiner sa plate-forme revendicative. Il a également saisi cette occasion pour rappeler les efforts déployés et les initiatives prises par le gouvernement pour améliorer les conditions de travail au sein du département.

Cinq journées de concertations (15 novembre 2006, 31 janvier 2007, 7 février 2007, 28 mars 2007 et 5 avril 2007) ont été suffisantes aux deux parties pour examiner et faire des propositions concrètes par rapport à la plate-forme revendicative du SAMAE ainsi constituée :
- conditions matérielles et salariales : (indemnités de logement, de sujétion, spécifiques, traitement salarial des agents rappelés d’ambassades ou de consulats généraux, politique de logement au profit des travailleurs) ;
- conditions de carrière : statut particulier du cadre des personnels diplomatiques et consulaires et des interprètes-traducteurs ; revoir les modalités et conditions d’affectation aussi bien en ambassade qu’à la centrale ; adopter un plan de carrière ; relever le taux des diplomates de carrière à 75% des ambassadeurs dans les représentations diplomatiques ;
- conditions du fonctionnement institutionnel : rationaliser les missions et les rendre plus accessibles à tous, instituer des frais de route pour tout agent admis en stage.

A l’issue de ces journées de concertations, un procès verbal final incluant un bon nombre de propositions concrètes, réalistes et réalisables a été rédigé, approuvé et signé par les deux parties, le 5 avril 2007. Il sera transmis sans délai au ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo à toutes fins utiles.

Les deux parties se sont félicitées du bon climat de travail et de la compréhension mutuelle qui a régné tout au long des concertations mais aussi des résultats auxquels elles sont parvenues. Cette preuve de collaboration saluée par les uns et les autres vient confirmer une fois de plus l’assertion selon laquelle, le dialogue et la négociation rapprochent davantage les parties tout en instaurant un climat de confiance et de paix mutuelles.

Le SAMAE a, pour ce faire, remercié l’administration pour sa disponibilité et pour le dialogue franc et direct qu’elle a instauré avec lui. Le SAMAE a enfin, demandé à M. Maxime SIB, directeur du cabinet de transmettre ses sincères remerciements au ministre d’Etat, Youssouf Ouédraogo car « les grands hommes ne manquent jamais les grandes occasions ».

Ouagadougou le 6 avril 2007

MAE/CR

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