LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Fruits et légumes : Des opportunités d’affaires pour des producteurs

Publié le mardi 10 avril 2007 à 07h37min

PARTAGER :                          

Justin Bayili

Des journées nationales des fruits et légumes se tiennent du 5 au 7 avril 2007 à la Maison du peuple de Ouagadougou. Organisées par le ministère en Charge du commerce, ces journées ont pour thème "La problématique de la commercialisation des fruits et légumes du Burkina" et visent à relancer la filière.

Le Burkina regorge surtout dans sa partie Sud-Ouest d’énormes potentialités en matière de fruits et légumes. Une richesse agricole qui a du mal à trouver ses lettres de noblesse tant des difficultés existent : inorganisation des producteurs, manque de réseaux adéquats d’écoulement, absence d’unités de transformation...

C’est conscient de ces handicaps, qui entravent l’économie locale que le ministère en charge du commerce a initié les journées nationales des fruits et légumes. Elles ont pour objectifs, selon le président du comité national d’organisation M. Justin Bayili, de sensibiliser les producteurs sur la nécessité de s’investir activement dans la production de qualité.

Une condition première remarque-t-il, pour susciter non seulement la consommation locale, mais également pour conquérir des parts de marchés à l’exportation. Elle permettra aussi aux exposants de réaliser des ventes directes et de nouer des contacts avec les distributeurs nationaux et importateurs de la sous-région. Ainsi les 5, 6 et 7 avril 2007, la soixante dizaine de producteurs venus des treize régions du Burkina montreront à travers une exposition-vente que la filière fruits et légumes regorge de potentialités.

Aussi, les acteurs de cette filière, comme l’a indiqué leur représentant Nebnoma Sawadogo, veulent en faire une agriculture de marché. Et la création de la Société burkinabè des fruits et légumes (SOBEFEL) et l’observatoire des fruits et légumes en Afrique de l’Ouest en décembre 2006 à Conakry en Guinée, augure des lendemains meilleurs pour le secteur.

Pour sa part, le ministre délégué en charge de l’Agriculture Bonoudaba Dabiré, a déclaré que le gouvernement burkinabè conformément à la stratégie de développement rural à l’horizon 2015 adoptée en 2003 envisage ceci : "Un monde rural moins pauvre, jouissant d’une sécurité alimentaire durable grâce à l’accroissement des productions agricoles,...à une augmentation des revenus due à une plus grande intégration de l’économie de marché et à une diversification des activités économiques en milieu rural".

La contribution de la filière fruits et légumes à l’économie nationale équivaut à 5% du produit intérieur brut (PIB). C’est un secteur pourvoyeur d’emplois et de revenus. Les producteurs dans le domaine sont estimés à environ 64 000 personnes.
Autant de raisons qui méritent que des actions soient posées dans le sens du renforcement de la filière.

Des défis à relever

Les difficultés liées à la production, la commercialisation, la conservation et le financement restent à surmonter.
Les exportations de haricot vert ont fortement reculé passant de 3 000 tonnes en 1998 à moins de 500 tonnes en 2005. D’une manière générale, déplore M. Bonoudaba Dabiré, le volume des exportations des fruits et légumes n’a guère franchi 5 000 tonnes en 2005 contre environ 17 100 tonnes en 2002 soit une chute de 72% au cours de ces trois dernières années.

Face à une telle situations outre la création de la SOBEFEL, du terminal fruitier, de la réhabilitation des chambres froides de l’aéroport de Ouagadougou, l’acquisition de camions frigorifiques pour le transport des produits, les autorités burkinabè ont lancé en début 2007 le Programme d’appui aux filières agro-sylvopastorales (PAFASP).

D’un coût global de 46 milliards de francs CFA, ce projet vise entre autres, à l’amélioration de la compétitivité de certaines filières ciblées sur les marchés nationaux sous régionaux et internationaux. Avec ses partenaires financiers le gouvernement a, d’une part, initié un projet pilote pour le renforcement des capacités productives et commerciales dans les filières agricoles, notamment le haricot vert.

Il a d’autre part soumis à la Banque d’investissement et de développement communautaire (BIDC) de la CEDEAO pour financement, un projet de réalisation d’une usine de transformation de tomates d’un montant de 10 millions de dollars US soit environ 5 milliards de francs CFA.

Ceci dans le but d’assurer aux producteurs un débouché sûr et "de les mettre à l’abri des spéculateurs véreux".
Une délégation ghanéenne est présente à ces journées nationales de fruits et légumes. Elle signera certainement avec la partie burkinabè un partenariat commercial fiable pour un meilleur écoulement des produits. Le Ghana est un potentiel acheteur de tomate et d’oignon et ce marché qui lui est ouvert lui permettra sans doute de faire de bonnes affaires au bonheur des producteurs burkinabè. L’inauguration des présentes journées a connu la présence de plusieurs membres du gouvernement.

Aline Verlaine KABORE


Des fruits et légumes attendent "preneurs"

Du 5 au 7 avril 2007 sur le site de la Maison du peuple de Ouagadougou de 9 h à 19 h, les vaillants producteurs des treize régions du Burkina dévoilent au public burkinabè tout le potentiel de la production fruitière et maraîchère : la pomme de terre, du manioc, de la banane, des choux, de la carotte, des aubergines, des noix de palm, des oignons, de la tomate, des légumes séchés, des produits transformés tels le couscous et les sirops,... Toutes les potentialités fruitières et maraîchères se trouvent exposées et valorisées.

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)