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Conférence africaine sur le développement humain : Rabat sonne le réveil des énergies assoupies

Publié le mercredi 11 avril 2007 à 08h29min

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Mohamed VI

Des ministres des Affaires étrangères et ministres en charge des questions, de développement humain de 45 pays africains et une vingtaine d’observateurs dont des ambassadeurs, des représentants d’ONG, de partenaires financiers, du système des Nations unies étaient du 6 au 7 avril 2007 à Rabat (au Maroc) pour la conférence africaine sur le développement humain.

Les réflexions, débats et échanges d’expériences sur le thème « Coopération de proximité : enjeux et perpectives » ont accouché d’une déclaration : « La Déclaration de Rabat ». Un répertoire de bonnes intentions.

Après la conférence tenue en juillet dernier à Rabat au Maroc sur le développement et la problématique des migrations, le royaume du roi Mohamed VI a été de nouveau (du 6 au 7 avril 2007), le point de convergence d’éminentes personnalités d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique.

Convaincues que le développement humain constitue une priorité, de nature à répondre aux besoins essentiels et aux aspirations des populations, notamment africaines, elles se sont retrouvées pour un échange constructif sur leurs expériences nationales en matière de développement humain.

La rencontre a été un espace essentiel de concertation et de partage des expériences dans la perspective de bâtir un partenariat plus solidaire et plus dynamique, autour des politiques et stratégies de développement humain centrées sur les trois articulations que sont : « politiques de développement et réduction de la pauvreté », « égalité genre et développement humain » et « convergence pour une meilleure allocation et une gestion efficiente des ressources ».

Les analyses et les réflexions de la conférence de Rabat ont fait ressortir les insuffisances et les faiblesses qui caractérisent le développement humain en Afrique. Le constat dégagé n’est pas du tout reluisant. Du moins pour certains pays.

En effet, la plupart des pays africains figurent parmi les pays présentant les Indices de développement humain (IDH) les plus faibles. Plusieurs raisons et facteurs expliquent cette situation. Au plan de l’éducation, l’Afrique est loin de réussir l’objectif de « l’éducation pour tous ». Quand bien même des progrès sont réalisés, l’écart entre les garçons et le filles est criant dans certaines zones. L’analphabétisme touche encore plus de 60% de la population et elle affecte plus les femmes que les hommes.

En matière de santé, les indicateurs sont en-deçà des performances recommandées. Le VIH/Sida, la mortalité infanto-juvenile font ravage. Les conditions d’hygiène et d’assainissement sont très précaires, avec comme conséquence la dégradation de l’état de santé des populations. Dans beaucoup de pays africains, la pauvreté est persistante et galopante, avec une prévalence élevée chez les femmes, et plus en milieu rural qu’en milieu urbain.

Nombreuses sont les populations qui vivent avec moins d’un dollar par jour. La faiblesse ou l’inexistence d’un système de protection sociale constitue également en Afrique, un handicap à la promotion du développement humain. Si dans certains pays, les performances macroéconomiques sont appréciables, dans d’autres, la mauvaise gouvernance est source de multiples déprimes.

La dégradation de l’environnement, les guerres fratricides, le chômage des jeunes, la mauvaise gestion des ressources, le poids de la dette, la corruption à outrance sont autant de soubresauts qui troublent la quiétude de nombreux pays africains. Et la liste est bien longue !

Face à un tel diagnostic, la conférence de Rabat propose comme thérapie, une dynamique nouvelle pour l’inversion de la détérioration des indicateurs du développement humain. Selon ses géniteurs, cette dynamique nouvelle constitue une chance sans précédent pour l’éradication de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations africaines. Elle s’articule autour de plusieurs points à savoir :
- l’identification et le renforcement des initiatives et capacités productives de tous les segments des populations (renforcement des capacités des organisations communautaires de base, promotion de la démarche participative) ;
- la promotion de l’accès aux micro-finances/crédits, à travers la multiplication des caisses sociales d’épargne et crédits dans les zones rurales ;
- la création de fonds d’appui aux initiatives locales ;
- la protection de la biodiversité ;
- le renforcement des capacités en matière de planification et de programmation ;
- la consolidation de l’Etat de droit ;
- l’incitation à la scolarisation des filles ;
- la promotion de la bonne gouvernance...

La vision à long terme du développement humain des participants à la conférence de Rabat invite les Africains à mettre l’accent sur la promotion des réformes économiques et sociales, la promotion du secteur privé, la transparence de l’exécution des dépenses, l’avènement des contrôles citoyens, la prévention et la gestion des risques et des catastrophes, la promotion du développement décentralisé et participatif.

L’enjeu majeur réside dans la consolidation de la coopération, le développement de l’esprit d’initiative, de partenariat, d’amitié, de solidarité, gage d’un épanouissement et d’un développement local certain.

Il s’agit, pour ce faire, d’assurer une bonne intégration des méthodes participatives dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre des projets et le suivi-évaluation au niveau local. Bref, être encore plus à l’écoute des populations locales dans l’expression et la définition de leurs besoins.

Mus par la conviction que l’effort de développement demeure la responsabilité première de chaque pays et que les pays africains se doivent, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, d’optimiser les potentialités et partager les compétences afin de promouvoir le développement humain du continent, les participants à la conférence de Rabat ont élaboré un ambitieux plan d’action destiné à réduire la pauvreté en Afrique. Il s’agit pour l’essentiel, de promouvoir l’émergence d’une dynamique de développement à travers la participation des populations et leur adhésion au processus de développement.

Sita TARBAGDO

Sidwaya

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