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Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

Publié le lundi 23 avril 2007 à 08h12min

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Bakary Sanou

C’est finalement une vie bien peu banale, ponctuée de va-et-vient entre le Burkina et l’Autriche, qu’a menée Bakary Sanou. Son désir de s’établir dans son pays et de réussir quelque chose s’est vite heurté à la terrible réalité du manque de moyens.

C’est décidé, Vienne sera le dernier point de chute de ce « Monsieur énergie solaire », qui n’en pouvait plus de jouer au yo-yo entre la patrie de Mozart et la terre des « Hommes intègres ». Voici le fin mot de l’histoire de ce fils de Bobo-Dioulasso, que Fasozine a rencontré pour vous, dans la capitale autrichienne...

Toute sa vie, il aura dû se battre pour réussir, vaincre les obstacles, surmonter les écueils. « J’avais à peine 3 ans quand mon père, Brahima Sanou, est décédé. Je ne l’ai pas vraiment connu. C’était un cultivateur qui devait travailler dur pour nourrir toute la famille. »
Papa parti très tôt, reste maman, Sogokabo Sanou, ménagère, qui ne ménagera pas sa peine pour élever ses huit enfants.

Très vite, le jeune Bakary choisit sa voie et décide d’embrasser une filière technique qui pourrait lui permettre d’être rapidement opérationnel et de subvenir à ses besoins. « Apres mon école primaire de Diarabougou à Bobo-Dioulasso, je me suis inscris au centre de formation artisanal rural de Nouna pour suivre une formation d’une année en maçonnerie... » Manuel et cérébral à la fois, le minot natif de Bobo-Dioulasso décide de migrer dans la capitale, Ouagadougou, pour densifier son cursus. « Après la maçonnerie, je voulais désormais faire des études de mécanique générale. Toutes les questions liées à l’énergie me passionnaient. »

La capitale lui ouvre ses bras : Bakary Sanou est admis, en 1972, au centre austro-burkinabè de Ouagadougou (fruit de la coopération entre l’Autriche et le Burkina), d’où il sort nanti d’un certificat d’aptitude professionnel en mécanique générale quatre années plus tard. A 21 ans, il bénéficie d’une bourse et s’envole pour Vienne. Sur place, l’ancien étudiant du « centre austro » opte pour une formation qui le destine à la profession d’enseignant en technique, option mécanique.

Désillusions

Puis, vint le temps de se lancer dans la vie active. Bakary Sanou décide de rentrer au bercail où la Société de production d’alcool (Sopal), construite par l’Autriche, lui offre le poste de chef de production. Malheureusement, l’expérience tourne court au bout de six mois « pour des raisons d’orientation stratégique ». Le jeune cadre burkinabè décide alors de retourner à Vienne pour approfondir son cursus universitaire. Une décision qui aurait provoqué l’ire des autorités autrichiennes. « Tout sera fait pour m’empêcher de rentrer. Ma bourse sera bloquée. Le consulat fera obstacle pour la délivrance de mon visa. Ma vie deviendra alors un parcours du combattant... »

Bon an mal an, Il finira, à force de persévérance et d’entêtement, à regagner l’Autriche où l’attendait sa fiancée, Bintou, enceinte de leur fille aînée, Mariam, aujourd’hui âgée de 21 ans et étudiante en médecine. Quelques années plus tard, naîtra Ismaël, 15 ans, étudiant en design graphique et en communication.

Epanoui en famille en Autriche, mais nostalgique de son Burkina natal, Bakary Sanou décide une fois de plus, en 1992, de rentrer avec son petit monde dans le pays de ses aïeux. Il s’installe avec sa « nassara », Bintou, et les deux enfants, à Bobo-Dioulasso. Sur place, il crée l’Association pour la promotion et l’exploitation de l’énergie solaire (Apees). « Au début, ça marche fort, mais au bout de deux ans, mon partenaire allemand ne veut plus injecter des fonds. Du coup, le projet bat de l’aile, le pouvoir d’achat de la famille en pâtit ».

Faisant mauvaise fortune contre bon cœur, Bakary Sanou se résoudra à nouveau à retourner dans le pays de Mozart. C’est là, à Vienne, au cœur de l’Europe, qu’il a calé sa barque. Pour combien de temps ?

Par Samori Ngandè
Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2007 à 12:12 En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

    Il faut toujours garder la meme perseverance, au bout de l’effort, il ya toujours du succes.

    • Le 23 avril 2007 à 19:42 En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

      de quel succes parlez vous. Il en a deja, en dehors de la nostalgie. Il serait plus utile la-bas que de rentrer de salir et se voir annihiler par ces petits politiques apatrides qui font la pluie et le beau temps ici, et qui confondent le developpement avec leurs comptes bancaires ’expatries’.

      • Le 24 avril 2007 à 10:13 En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

        Mon frere , reste la bas car ici au pays c’est la galere et le soleil chaud à n’en pas finir.
        et tout cela est aggravé par des apprentis politiciens qui sont au pouvoir depuis des années meme si rien n’avance eux ils sont toujours la et contents de la situation de leur pays.

        Pauvres de nous.

        • Le 24 avril 2007 à 14:54, par cheik En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

          Je profite de l’occasion pour feliciter le sieur Bakai Sanon car il aura au moins essayer de s’installer dans son burkina natal. Je l’encourage a perseverer car le succes se trouve toujours au bout de l’effort. Les realites du terrain burkinabe sont tres dures compte tenu de certains facteurs naturels. Pire, certains hommes politiques vereux et malhonnetes se plaisent a rendre la situations invivable. Mais ce pays est le notre et nous ne pouvons pas les laisser faire. Il faut que nous nous installions quelque soit les difficultes et luttons pour ameliorer la situation. Et Comme l’illustre l’a dit, LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS

    • Le 24 avril 2007 à 14:36, par Théophile En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

      Mon frère,
      Le destin ou la destinée nous donne toujours des pistes pour notre vie. Après ces deux vaines tentatives pour servir ’in vivo’ le Faso et vu que les "gens sont contre les gens", s’il te plaît, reste en Autriche. La nostalgie, c’est un mal nécessaire. Du Faso, tu penseras à l’Autriche, et de l’Autriche, tu penseras au Faso. Tes enfants ne sont-ils pas métis ? On peut toujours servir son pays ’in vitro’ si trop d’éléments nous empêchent d’y vivre. Les Juifs ne le font-ils pas si bien ? De même que les Libanais, les Marocains, les Irlandais, les Algériens, les Sénégalais...
      Bon courage et sois notre digne représentant à Vienne.

      • Le 26 avril 2007 à 21:12 En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

        Bonjour tonton,
        Très content d’avoir de tes nouvelles et de savoir que les enfts st adultes. Il y’a bien longtemps. Je n’ai pas encore abandonné l’idée de passer à vienne avec ma petite famille. Ce message perso aura une suite téléphonique si tes coordonnées sont tjrs les mêmes. Sinon au plaisir de vous recevoir en Belgique.
        Ton neveu D.S

        • Le 29 avril 2007 à 11:46, par Arouna En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

          ciao sanou,si le burkina ne marche pas ,tu a fait du bien de repartire en Autriche !
          Le burkina faso,je l’aime beaucoup,je pense que nous etranger vivant en Europe ou Amerique n’ont pas le courage de faire des projets dans notre Burkina.Parce-que le gouvernement ne fait rien pour nous,le gouvernement pouver camene aider mr sanou de reste,le gouvernement nous encouragent pas de retourner.Burkinabe vivant a l’exterieur cherche des idees pour rentrer dans son pays.Mais que faire au Burkina ? Meme ce qui travaille sont dans la misere. Mieux souffrire en Europe ou cameme tu mange gratuit, que souffrire en afrique. Au Burkina faso on voit que la misere, le peuple ne save plus ce qu’il fait, souffrance metale, souffrance corporelle,toute sorte de souffrance.Mon peuple je vous aimes,mais je ne sais pas quoi faire.Essayer vraiment de vous mettre au travaille !n’emporte quelle travaille !que sa soit travailler la terre ou autre chose.Nous a l’etranger on vous voi souffrire Beaucoup,mais chaque chose a sa fain.Nous ! on vous respecte,parce-que vous le meriter.Je vous remercie et ensemble on va trouver une solution pour un Burkina faso qui acceuille c’est resortissant,Qui aide son peuple,Un burkina qui developpe sur le plant sociale,che sa soi humanitaire,ou autre.!!!!!
          Merci

          • Le 1er mai 2007 à 15:04, par Bakary Sanou En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

            Ce qu’un grand nombre de lecteurs ne savent pas, est que l’association APEES que M. Sanou a créée bat toujours son plein. L’association, qui depuis un certain temps devenue ONG, permet a un certain nombre de Personnes qui y travaillent à gagné leurs pains, sans oublier que les produit de cette ONG permettent à combattre contre la désertification et la pollution de l’air.

  • Le 23 avril 2007 à 15:38, par Jules En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

    Je crois qu’il a intérêt à "rester surplace", ne serait-ce que pour sa famille, notamment ses enfants..

  • Le 25 avril 2007 à 13:15 En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

    Je m excuse mais cet article ne sert absolument a rien. Ou si je comprend bien c est adresser a tous les burkinabes vivant a l exterieur du faso d y rester. Et ca pr dire ke le pays est ceci ou cela. Et ki va se battre pr ke ca change ? A moins ke ca ne dois changer automatikement. C est des histoire ca. Ce mec na absolument rien fait d extraordinaire pour beneficier d un article. Combien sont ceux ki ont vecu cette meme situation et peut etre pire sans se voir octroyer un article ?

  • Le 12 mai 2007 à 10:41, par Burkinabé En réponse à : > Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

    Mais, il faut écrire aussi pour Modibo DIARRA de la NASA !!!!

  • Le 18 mai 2023 à 05:19, par Diarra Moumouni En réponse à : Bakary Sanou : Le plus Autrichien des Burkinabè

    J’avoue que votre parcours tout au long de votre vie sera tjrs le meilleur exemple pour moi et de me dire tout est possible à celui qui croit
    La patrie ou la mort nous vaincrons 👏💪👏

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