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Etalons : l’affaire est grave !

Publié le vendredi 6 avril 2007 à 07h26min

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"Saboteur" et les Etalons

Au lendemain du match des Etalons du Burkina face aux Mambas du Mozambique (1-1), comptant pour les éliminatoires de la CAN 2008, beaucoup de commentaires sont faits. Ce qui est important aujourd’hui, c’est de faire le constat de la situation de l’équipe à l’issue de la 3è journée, afin de se donner les moyens d’une possible qualification.

Les Etalons du Burkina ne sont pas encore écartés de la route qui mène à Ghana 2008. Tout est encore jouable dans ce groupe 7 où le Sénégal trône certes en favori. Mais, cette qualification est possible si et seulement si l’équipe nationale s’en donne les moyens. Pour certains par contre, l’avenir des Etalons dans ces éliminatoires est sombre. Ainsi, chacun y va de son analyse pointant du doigt, les dirigeants de notre football, les joueurs ou l’encadrement technique. Il est encore temps de tirer les enseignements de ces 3 journées, à mi-parcours des phases éliminatoires, afin que chacun puisse assumer ses responsabilités.

La situation actuelle révèle que l’encadrement technique des Etalons dirigé par Malo Drissa Traoré dit Saboteur a aligné depuis le début des éliminatoires, 22 joueurs comme titulaires, soit une moyenne de 2 équipes pour les 3 matchs. Par rapport aux choix des joueurs et leur utilisation, nous avions attiré l’attention des uns et des autres dès la 1re journée.

En effet, à Dar-Es-Salam, face à la Tanzanie, les observateurs avisés n’ont pas compris par exemple, selon quels critères Idrissa Kaboré, un joueur qui n’était pas titulaire dans son club le RCK, le fut ce jour, comme milieu de terrain en équipe nationale. L’entraîneur s’est défendu la veille du match face au Sénégal, faisant savoir que ce joueur a été meilleur que Mahamoudou Kéré.

Pourtant, le jeune Idrissa a été remplacé à la pause, pendant que Kéré terminait le match, permettant au milieu burkinabè d’enrayer plusieurs offensives tanzaniennes. Face au Sénégal, lors de la 2è journée, on a eu droit à une équipe de jeunes, montée à quelques jours du match. Qui ne s’est pas dit que les Etalons se feraient bouffer par des Lions sénégalais au grand complet ? Mais ces Etalons ont dominé et survolé la partie, avec panache.

Des méthodes révolues

La grande interrogation est de savoir combien de fois pareille situation peut se reproduire. Il y a encore très peu de hasard dans le football actuel. La preuve est que devant le Mozambique, c’est notre équipe qui a perdu son football. Le coup de poker n’a pas marché. Qui de l’entraîneur des Mambas, Mart Nooij ou du Burkinabè Saboteur s’est fait prendre à son propre piège ? Le second avait fait comprendre avant le match que le premier, qui croit connaître le football burkinabè se ferait prendre à son piège.

Même l’explication de Saboteur selon laquelle "nous avons compliqué notre match en prenant un but dès la 2e minute" tient difficilement, puisque nous avons eu 88 autres minutes pour revenir au score et prendre le dessus, si les joueurs étaient disponibles tactiquement. De nos jours d’ailleurs, c’est là qu’on voit la force et la capacité des entraîneurs à retourner le match en faveur de leur équipe, en mettant tout de suite en place un dispositif tactique à même de dérouter l’adversaire.

Lors de la rencontre de presse d’avant match, le coach national nous a même fait comprendre que la toute dernière sélection était plus performante que celle qui a affronté le Sénégal. Alors que, sans vouloir nous ériger en technicien, il y a des joueurs qui ne méritaient pas cette sélection.

Auparavant, il y a eu des impairs tel que ce match amical des Etalons face à l’EFO (0-3) à la date FIFA du 7 février 2007. Un match qui n’avait pas sa raison, puisque les Etalons ont aligné ce jour-là une équipe quelconque. Pourquoi ne pas avoir disputé un match amical international ?

On a l’impression que l’encadrement technique veut reconstruire l’équipe nationale, alors qu’il aurait pu bâtir sa formation sur la base de l’ossature des Etalons qui ont terminé les éliminatoires de la CAN 2006. Nous n’avons peut-être pas des joueurs de la trempe de ceux du Cameroun, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire ou encore du Maroc, mais il y a des joueurs sur lesquels on ne saurait mettre un trait définitif alors qu’ils sont toujours en forme.

Et l’un des points qui ont créé le différend entre la FBF et Saboteur, c’est la première liste des joueurs convoqués pour le match contre le Mozambique et parvenue au ministère des Sports et des Loisirs, où ne figuraient pas des garçons comme Moumouni Dagano, Yahia Kébé, Moussa Ouattara dit Bouffe-tout et bien d’autres et où on retrouvait des joueurs locaux combattifs sans doute, mais de moindre gabarit technique et physique.

S’il est vrai que sur le plan national des joueurs de valeur évoluent dans notre championnat, il n’en est pas moins réel que ceux-ci sont handicapés par le niveau de ce championnat.

On ne saurait non plus occulter que de nos jours, bon nombre des onze nationaux africains ont pour charpente, les joueurs évoluant à l’extérieur, la France pour la plupart. De ce fait, ils se connaissent assez bien et c’est un acquis de taille. En plus, cela facilite inéluctablement les regroupements d’avant match et l’organisation de rencontres et de stages dans des conditions presqu’idéales en matière d’infrastructures.

Menaces de destruction de biens

On se rappelle que pour éteindre le feu entre la FBF, l’employeur et le sélectionneur national, le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm, a rappelé à Saboteur, qu’il n’est pas venu pour bâtir une nouvelle équipe. Cela est lourd de sens et Saboteur avait été invité dans ce sens à revoir sa copie. Avec le match du 24 mars dernier contre le Mozambique, on a eu l’impression que les incompréhensions persistent. La paix des braves, tant voulue par le ministre Jean-Pierre Palm, se dessine avec peine.

Pire, depuis un certain temps, des dirigeants du football burkinabè reçoivent des menaces graves selon lesquelles leurs biens, notamment leurs domiciles seront incendiés si, " ils osent faire partir Saboteur ". Bluff ou réalité ? C’est dire que l’affaire prend des tournures graves. Est-ce pour empêcher l’employeur, qui l’a recruté, de se séparer de son employé ?

Si ce genre de menaces continuent, c’est à n’en point douter, des méthodes terroristes qui vont s’installer dans un Burkina dont le football qui cherche encore ses marques n’a point besoin. A 2 mois du début des matchs retour des éliminatoires de la CAN, il est temps que chacun assume ses responsabilités pour que le football burkinabè retrouve très vite sa sérénité.

L’autre signe d’inquiétude est le fait que des joueurs évoluant à l’étranger exhibent des certificats médicaux, qui semble-il sont faux, pour ne pas venir défendre les couleurs nationales alors qu’ils jouent pour le compte de leur club. Le signe est très troublant et assez évocateur du malaise qui règne au sein des Etalons. Ce serait la conséquence des clans nés des dissenssions entre l’ex-capitaine des Etalons, Mahamoudou Kéré et Saboteur. Il urge de travailler à assainir le milieu, car ces " faux-blessés" comme le disait un collègue, font cruellement défaut à la sélection nationale.

Mais, pourquoi ne pas crever l’abcès en provoquant un cadre d’échanges entre les joueurs expatriés et l’encadrement technique, afin qu’ils règlent définitivement leurs problèmes, parce qu’il y en a, en famille ? C’est donc alors que le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm ne soit pas content des Etalons et il l’a dit de vive voix à des journalistes, suite à une rencontre qu’il a eue avec la Fédération burkinabè d’aviron le jeudi 5 avril dernier.

Il a fait le constat que ça ne va pas chez les Etalons où on a des joueurs qui ne savent même pas amortir un ballon et un entraîneur national, Saboteur qui a montré ses limites. " J’exige qu’une correspondance soit adressée aux Etalons professionnels, afin que chacun d’eux disent si oui ou non, il va continuer à défendre les couleurs nationales ", a indiqué logiquement, le ministre Jean-Pierre Palm, avant d’ajouter que c’est désormais à son rythme que les choses vont fonctionner.

Fait déplorable qui constitue la gangrène de notre football depuis la nuit des temps, c’est l’option malheureuse qu’ont choisie certains journalistes de se mettre au service de telle ou telle personne, au détriment de la cause nationale. Nous ne saurons nous cacher derrière l’argument trop facile de l’auto-flagellation, pour ne pas reconnaître qu’aujourd’hui, nous travaillons à nuire au football burkinabè en voulant à tout prix prendre la défense d’une telle ou telle partie, au détriment de l’objectivité, noble valeur qui caractérise ce beau métier de journaliste.

A ce titre, nous, journalistes sportifs devons reconnaître nos erreurs et les corriger, afin de faire des critiques constructives pour le football national. Ne travaillons ni pour la FBF, ni pour l’entraîneur national, mais pour les Etalons et au soir des victoires du Burkina, nous serons fiers d’avoir apporté notre modeste contribution. Pour le moment, l’affaire est grave !

Par Antoine BATTIONO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 7 avril 2007 à 12:36 En réponse à : > Etalons : l’affaire est grave !

    Cette Fédération est caractérisée par une succession d’échecs a tous les niveaux (cadets, juniors, seniors, clubs). De plus, on assiste, depuis quelques années, a des début de saison en dents de scie, car cette même fédération n’arrive pas a se décharger de ses obligations financières envers les clubs. Pourtant, c’est une Fédération qui reçoit une bagatelle de la FIFA pour chaque saison. Bref, l’échec du foot au Faso est total et la Fédération, en tant que structure responsable de ce sport, en porte la première responsabilité. Nul besoin de diaboliser Saboteur qui n’a pas encore vu une saison de pluie comme sélectionneur. Avant lui, la valse d’entraîneurs qu’a connu l’équipe nationale n’est pas de nature à nourrir une stabilité, pour travailler sur le progrès. Par conséquent, j’invite la Fédération a constater son échec et a rendre le tablier. On n’a pas le choix que de recommencer. Mais, cette fois-ci, au lieu de recommencer uniquement avec un nouvel entraîneur, on va un cran plus haut, pour marquer véritablement un nouveau démarrage. J’invite aussi le Ministère des Sports a demander un audit sur les comptes de la Fédération. Le Ghana 2008 ressemble de plus en plus à une illusion. Préparons-nous pour les futures échéances. Encore une fois. Aziz.

  • Le 9 avril 2007 à 18:05, par oneal En réponse à : > Etalons : l’affaire est grave !

    C’est dommage la facon dont notre football est gere.le burkina n’est pas une nation de football en terme de dirigeants et de journalistes sportifs.Ils manquent de culture footballistique et d’honnetete.Le burkina a eu une grande opportunite de hisser son football parmi les grands d’Afique apres la Can 98 mais par le manque de competence des dirigeants et journalistes nous ne faisons que regresser d’annee en annee.La generation de la Can 98 a ete sacrifiee qui a bronche ? en tout cas pas les journalistes.Le resultat est la,notre football regresse a chaque annee sur le classement Fifa.Dirigeants arretez de vouloir vendre des joueurs en les appelant sans raison en equipe nationale,arretez de demandez des portables et voitures aux joueurs en echange d’une requisition.Et vous jounalistes n’ecrivez pas d’article en echange de portable ou maillots,informez le peuple de la situation reelle, notre fooball en depend.

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