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Situation de la nation : Le Burkina économique se porte bien

Publié le jeudi 5 avril 2007 à 08h45min

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Conformément à l’article 109 de la Constitution, le chef du gouvernement, Paramanga Ernest YONLI est passé devant les élus du peuple pour exposer, sur la situation de la nation. On retiendra de son discours que le Burkina économique se porte bien, et que les fruits de la croissance iront améliorer le panier de la ménagère car à compter de ce 1er avril, une augmentation des salaires de 5% a été décidée.

« Le cheminement vers la société de l’espérance pour le Burkina Faso sera parsemé d’obstacles, mais les objectifs à atteindre sont à notre portée... Entre la pleine conscience que nous avons toujours eue des défis du développement et les limites des ressources de notre pays, il n’y a que l’abnégation au travail, l’ingéniosité de nos populations et la bonne gouvernance pour forcer les portes du progrès... Je souhaite dans l’accomplissement de mon programme, ne laisser aucune force sociale sur le bord de la route... ».

Ces extraits du discours d’investiture du président du Faso le 20 décembre 2005 à Ouaga 2000, traduisent, si besoin en était, sa volonté de faire du Burkina Faso un pays émergent. C’est pourquoi, il avait alors invité les Burkinabè au travail. Une invite reçue 5/5 avec pour conséquence des progrès économiques notables « malgré la crise ivoirienne, la chute du dollar, la flambée du prix du pétrole et la chute vertigineuse du prix du coton ».

Ainsi sur le plan économique, le Burkina n’a rien à envier aux autres pays de l’UEMOA. L’économie du Burkina s’est donc bien comportée durant l’année 2006 avec une augmentation du taux du produit intérieur brut de l’ordre de 6,4% contre 7,1% en 2005 et 4,6% en 2004 : « Cette bonne performance est non seulement imputable aux réformes engagées par le gouvernement et à la bonne gestion des chocs exogènes mais aussi à la consommation finale privée dont la croissance est passée de -2,5% en 2005 à 10,1% en 2006 et à la forte croissance des exportations de 24,5% en 2006, due en partie à l’augmentation des exportations du coton de 36,1%. Le taux d’inflation a été maîtrisé à un niveau de 2,4% en 2006 contre 6,4% en 2005... ».

Si croissance économique, il y a, il faut bien partager ses fruits, d’où l’augmentation de 5% des salaires. D’ailleurs, le président du Faso dans son essai « Les voies de l’espérance » s’était bien posé la question : « Pour la majorité des Burkinabè, qu’est-ce qu’une économie en croissance et des fondamentaux bons s’il n’y a pas une traduction concrète en acquis visibles et palpables au regard des immenses sacrifices qu’ils ne cessent de consentir ?C’est pour juguler ce paradoxe que nous avons placé la lutte contre la pauvreté, pour l’emploi au cœur de l’équation du développement ».

En définitive, on peut dire que le Burkina avance. Les efforts du gouvernement conjugués à ceux des populations portent des fruits au profit de tous. Mais le chemin vers l’espérance est long et parsemé d’obstacles comme l’a dit le président du Faso.

Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter, nous enseigne la sagesse chinoise. Alors avançons, même lentement.


Croissance et développement : Les chiffres parlent d’eux-mêmes

Les indicateurs économiques étaient au vert au cours de l’année 2006 avec une croissance de 6,4%. Cette performance est la résultante des réformes engagées depuis une décennie assorties d’une bonne gestion des chocs exogènes à une forte croissance des exportations de 24,5% due en partie au bon comportement du marché cotonnier. Le taux d’inflation a été, lui maîtrisé à un niveau de 2,4% en 2006 contre 6,4% en 2005.

Il est heureux de constater que la croissance économique est traduite par des investissements conséquents dans le monde rural et les secteurs sociaux. Ainsi, au niveau de l’agriculture, les producteurs ont bénéficié des moyens diversifiés de productions agricoles : 348 tracteurs, 400 motopompes, 200 moulins à grains, 3 000 pompes à pédales, 15000 matériels aratoires. Pour la campagne 2007-2008, ce sont 700 tracteurs équipés et 1200 motopompes qui seront mis à la disposition des producteurs à travers le projet TEAM MINE (TEAM9) d’un coût de 15 milliards.

Dans le cadre de la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, il a été élaboré en décembre 2006, un vaste programme national d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement du Burkina Faso à l’horizon 2015. Ce programme vise à terme en milieu rural, la fourniture de l’eau potable à 4 millions de personnes. En milieu urbain, l’ONEA dans son opération « 50 000 branchements » a satisfait 27 654 demandes dont 21 809 à Ouagadougou. Il a été réalisé 12 barrages et 7 ouvrages hydro-agricoles sont en instance de démarrage.

Le secteur des ressources animales a connu des transformations avec la sécurisation des espaces et des aménagements pastoraux. En effet, 8 zones pastorales ont été balisées ainsi que 1500 km de pistes à bétail, 65 couloirs d’accès, 70 puits et forages, 19 boulis. Plus de 20 000 personnes ont été sensibilisées sur la gestion des conflits qui opposent généralement les éleveurs aux cultivateurs. Il a été également mobilisé près de 3000 tonnes d’aliments de bétail au profit des éleveurs. Pour améliorer les performances des animaux, il a été diffusé dans les élevages plus de 200 animaux de races, 119 vaches ont été inséminées avec de la semence de races exotiques.

Au niveau des infrastructures routières, 14 161 km de routes ont connu un entretien courant pour un coût de 8,85 milliards. De nombreux travaux de bitumage des routes nationales ont été achevés en 2006. Notamment les axes Ouagadougou. Léo-frontière Ghana et Kaya-Dori. Cinq villes moyennes (Ouahigouya-Banfora, Koudougou, Kaya et Dédougou) ont chacun bénéficié de 15 km de rues bitumées. Les travaux de renforcement ont porté sur 2 173 km de routes en terre.

Le social en ligne de mire

L’une des grandes préoccupations dans les secteurs sociaux a été de garantir des prix rémunérateurs aux producteurs ruraux tout en conservant les capacités d’accès des ménages vulnérables aux ressources alimentaires locales. Par ailleurs, la promotion et la protection de l’enfant et de l’adolescent, la protection sociale de la famille ainsi que des groupes spécifiques ont été au centre de l’action gouvernementale.

Dans le domaine de la santé, on note le renforcement de la couverture sanitaire et l’accès aux médicaments à travers la construction de 5 CSPS, de 6 CMA, de 20 dispensaires, de 13 maternités, de 23 dépôts MEG, de 21 forages positifs. Le programme élargi de vaccination (PEV) a été renforcé par l’introduction de deux nouveaux vaccins (hépatite B et hémophylus influenzae). Le nombre de centres de dépistage volontaire/ VIHsida est passé de 93 en 2005 à 114 en septembre 2006. Les malades sans ARV sont passés de 8136 à 12 842 sur 22 500 justifiables de traitement dont 534 enfants sous ARV, le nombre de structures de prise en charge étant 60.

Au niveau de la protection des groupes spécifiques, 48 677 personnes victimes de crises humanitaires et de catastrophes ont été enregistrées et 11570 victimes ont été secourues en vivres et matériels de survie d’un coût de 600 millions.

Dans le secteur de l’éducation de base, l’effectif des nouveaux inscrits au CP1 est passé de plus de 51 000 en 2002 à plus de 300 000 en 2006, portant ainsi le taux brut d’admission de 46, 9% à 70, 74%. Le taux de scolarisation est passé de 45% en 2001-2002 à 60,2% en 2005-2006. Le nombre total d’écoles est passé de 5 131 en 2000-2001 à 7 579 en 2005-2006. Le taux de couverture des écoles en cantines a été porté de 56,64% en 2000-2001 à 61% en 2005-2006. Il convient de souligner la généralisation progressive de la distribution gratuite des fournitures et manuel scolaire à travers tout le pays.

Au niveau de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle le nombre d’inscrits en alphabétisation initiale est passé de 182 323 en 2003-2004 à 188 475 en 2005-2006 avec une hausse de la participation des femmes qui représentent 57,7% des effectifs ; en formation complémentaire de base, le nombre d’apprenants est passé de 31 433 en 2001-2002 à 117 477 en 2005-2006. Sur la même période, le nombre de Centres de promotion en alphabétisation fonctionnelle (CPAF) a triplé, passant de 4601 à 12 110. Il en est de même pour les Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) dont le nombre a atteint 3 131 en 2006.

Au niveau de l’enseignement secondaire général, l’accroissement des capacités d’accueil s’est traduite par l’ouverture de 24 nouveaux CEG publics et l’érection de 9 CEG en lycées départementaux. En ce qui concerne l’enseignement technique et professionnel, il est prévu la construction et l’équipement de 4 lycées professionnels régionaux et 13 Centres provinciaux de formation technique et professionnelle grâce à un financement de 30 milliards par Taïwan.

Par Drissa TRAORE

L’Opnion

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