LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

L’UNDD dénonce "L’arrogance tranquille du pouvoir"

Publié le mercredi 4 avril 2007 à 08h47min

PARTAGER :                          

Hermann Yaméogo, président de l’UNDD

Le samedi 31 mars 2007, le Bureau exécutif national de l’UNDD était à la rencontre des militants dans le Bazèga, précisément à Kombissiri. A l’ordre du jour, une marche pacifique à travers les artères de ladite ville, suivie d’une réunion à la Maison des femmes Songtaaba. Le compte rendu dans les lignes qui suivent.

Sur demande expresse de responsables politiques et coutumiers du Bazega, et conformément aux recommandations du 1er congrès ordinaire de l’UNDD tenu les 10 et 11 février 2007, le Bureau Exécutif National (convoqué par le président du parti) s’est délocalisé à Kombissiri le 31 mars 2007.

Après une marche remarquée, à laquelle ont pris part des politiques et des coutumiers, et dont l’objet était : « Refonder la démocratie par la lutte active contre la privatisation de la justice et de l’Etat », le BEN s’est retrouvé à 10 h 30 mn, en réunion à la Maison des femmes Songtaba autour de l’ordre du jour suivant :
- Communication des responsables politiques et coutumiers
- Informations du BEN

SUR LA COMMUNICATION DES RESPONSABLES POLITIQUES ET COUTUMIERS

Plusieurs responsables politiques et coutumiers du Bazega ont pris la parole pour féliciter l’UNDD d’avoir laissé jouer la démocratie dans les choix des candidats et ainsi permis qu’un fils de Kombissiri conduise la liste du parti.

Ils ont par ailleurs longuement expliqué pourquoi ils se reconnaissent dans les idéaux que défend le parti et dans la lutte qu’il mène en vue de réorienter la gouvernance nationale vers la satisfaction des intérêts du plus grand nombre. En considération de tout cela, ils ont décidé de rejoindre les rangs du parti et de soutenir par conséquent la liste de l’UNDD dans le Bazega.

Après cette déclaration d’adhésion collective, plusieurs membres du BEN présents, à savoir entre autres les Vice présidents Salif Ouédraogo (Coordonnateur national), Marlène Zebango (Chargée des relations avec les organisations sociales), Martin Bambara (Conseiller spécial), les commissaires nationaux Ousmane Guessrima Ouédraogo, Boureima Kaboré, Ouréra dit Masilmiga Koné, les Conciliateurs Abdou Dem, Noël Yaméogo, la Secrétaire nationale chargée de la promotion de la femme Maryam Ouédraogo, ont tour à tour pris la parole pour encourager les adhérents et exprimer la détermination du parti à servir leur aspiration au changement.

Le président du parti intervenant à son tour, a salué le choix courageux et sincère qui vient d’être exprimé par ces responsables qui auraient pu, s’ils cherchaient la facilité, la protection, les avantages financiers, opter pour la multitude des partis existants et notamment pour ceux de la galaxie présidentielle. En venant à l’UNDD, ils ont, dira-t-il, donné un signal fort au Bazega mais aussi à l’opinion nationale en montrant qu’il ne faut pas faire de confusion entre le pouvoir coutumier et le pouvoir séculier.

SUR LES INFORMATIONS DU BEN

Abordant le deuxième point de l’ordre du jour, le président, Me Hermann Yaméogo, est revenu sur son classement en 15ème position sur la liste nationale. Il a expliqué que sa volonté était de ne pas être candidat afin de se mettre en conformité avec les positions qu’il défend par rapport au dévoiement de la démocratie. Il a fait savoir que cette volonté se justifiait aussi par sa détermination à se rendre plus disponible pour les combats à venir dans le cadre de la refondation démocratique.

Des interventions multiples (guidées par le souci que son absence de toute liste ne soit interprétée négativement) l’ont amené à accepter d’être sur la liste nationale mais à cette position symbolique de 15ème qui lui permettra (pendant que d’autres continueront le combat en interne) de conduire, en dehors de l’Assemblée, l’opposition résistante et la lutte pour une gouvernance plus responsabilisée.

Par rapport aux derniers actes de violence que Ouagadougou a vécus à la suite des meurtres barbares contre Maré Bambo et Bancé Sampandé, des membres du BEN sont intervenus pour critiquer l’impéritie du pouvoir. Ces faits, qui s’ajoutent à de nombreux autres déjà enregistrés, a relevé Maryam Ouédraogo, sont dus à l’encouragement de l’impunité et à la déliquescence de nos mœurs sociales et politiques.

C’ est le signe, soulignera-t-elle, que nous sommes arrivés à un point de non-retour et que seule une politique de rupture peut éviter au pays, le chaos. Revenant sur la campagne « électorale à venir, l’accent a été mis par des intervenants sur sa nature protestataire.

Il s’agit de profiter de cet instant fort pour (au plan médiatique en particulier) dénoncer les dérives multiples qui contredisent l’arrogance tranquille du pouvoir par rapport à cette croissance à tout casser dont il se targue alors que la misère sévit partout et plus que jamais. Ce sera aussi l’occasion pour le parti de montrer en quoi notre démocratie est fausse, tout à fait déconnectée des textes fondamentaux qui la fondent.

Revenant sur le dossier ivoirien, plusieurs membres du BEN ont, après avoir rappelé l’acharnement politique et médiatique dont le parti et ses responsables ont été victimes, exprimé sa satisfaction d’avoir été au final entendu puisque, comme il l’avait toujours demandé, le dossier a connu l’implication personnelle du chef de l’Etat à travers ce dialogue direct dont il a été désigné médiateur.

Il s’agit maintenant, auront relevé les uns et les autres, d’œuvrer par-delà la réconciliation entre Ivoiriens, à celle entre autorités ivoirienne et burkinabé pour préserver les deux peuples des soubresauts politiciens dont ils ont souffert.

Le président du parti a tenu à souligner aux responsables et militants de Kombissiri que l’UNDD n’est ni un parti élitiste ni un parti stalinien. C’est pour cela que se fondant sur la volonté des militants, il compte sur ses listes des candidats qui n’ont pas forcément des diplômes mais qui ont, et c’est le plus important, la confiance du parti et de leurs bases.

A cet égard, Maryam Ouédraogo, dans un tonnerre d’applaudissements, a relevé la contradiction qu’il y avait de la part de certains, à couvrir d’or et d’argent les militants qui ne sont pas allés à l’école, à les inciter à remplir leur devoir de citoyens en votant pour eux aux différentes consultations et qui dans le même temps estiment qu’ils ne peuvent pas être eux-mêmes candidats pour n’avoir pas fréquenté l’école.

C’est une sorte de suffrage censitaire qui ne dit pas son nom. Quelqu’un a fait remarquer qu’à ce rythme-là, il faudrait prévoir deux types d’élections : une élection pour ceux qui sont allés à l’école et une autre pour ceux qui n’y sont pas allés. La perspective de cette République à deux vitesses a provoqué l’hilarité dans la salle.

Après avoir évoqué plusieurs autres points en Divers, le président a clôturé la réunion du BEN en félicitant les responsables politiques et coutumiers, les femmes, les jeunes, qui sont sortis si nombreux pour la marche de protestation, contribuant ainsi à faire vivre l’engagement du parti d’être présent, visible sur le terrain.

C’est dans un climat de satisfaction générale et d’engagement pour les combats à venir du parti que la séance a été levée à 12 heures 30.

Pour le BEN,
Le Secrétaire national chargé des questions politiques de l’UNDD,
Hermann Bazemo

L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique