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Magistrature : Le SBM invite les magistrats de service à se ressaisir

Publié le mardi 3 avril 2007 à 09h00min

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Le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM) a tenu le 30 mars 2007 à Ouaga sa 8e Assemblée générale ordinaire. A l’ordre du jour de celle-ci : l’amendement et l’adoption des rapports moral et financier, l’examen du projet de mémorandum et l’élaboration d’un calendrier d’actions.

La cérémonie d’ouverture de l’Assemblée générale a été marquée par un discours sans concession du Secrétaire général (SG) du SBM, René Bagoro, à l’endroit de magistrats qu’il qualifie de "magistrats de service" ou de "représentants agréés des puissances politiques et financières dans les Palais de justice". Pour lui, ce sont ces magistrats qui sont la cause de la détérioration de l’image jadis noble de la Justice.

Le secrétaire général, comme écoeuré par la situation actuelle de la magistrature, a pointé du doigt ces magistrats de service qui "sont devenus les véritables fossoyeurs de l’intérêt du corps au profit d’intérêts personnels ou pour s’assurer une protection contre leur indélicatesse vis-à-vis de la déontologie".

Quitte à se faire traiter d’aigri, de défaitiste et d’éternel insatisfait, le premier responsable du SBM ne s’est pas encombré de fioritures en se posant des questions qui, à ses yeux, illustrent le malaise de la magistrature burkinabè.

En effet, il dit ne pas pouvoir s’empêcher de parler de malaise quand "les postes de responsabilité ne sont plus le reflet de la compétence mais celui du degré d’allégeance au souverain et à ses représentants locaux au sein des juridictions". Selon toujours le SG, il lui est aussi difficile de ne pas parler de malaise quand "l’obtention d’une simple mutation, d’une participation à un séminaire ou d’un stage à l’extérieur dépend du bord syndical".

Idem lorsque "la promptitude des autorités judiciaires ou leur volonté délibérée de sanctionner ou non est fonction du degré de soumission du magistrat en déphasage avec la déontologie". Mais tout n’est pas irrémédiablement perdu, de l’avis du SG, pour peu que ces magistrats de service se ressaisissent. D’où d’ailleurs son appel dans ce sens à ces derniers afin qu’ils ne connaissent pas le sort réservé au président du tribunal révolutionnaire du temps de Saddam Hussein en Irak.

Le magistrat Bagoro a exhorté les militants et militantes du SBM qui "ont choisi de continuer à s’inscrire dans la ligne d’une magistrature digne, républicaine, indépendante et libre de toute relation compromettante" à aller jusqu’au bout. Pour lui, c’est le seul moyen de redorer le blason d’une justice en qui le citoyen ne croit plus, car "ayant suffisamment montré son caractère partisan, sa partialité, sa légèreté et son inféodation".

Avant de donner le coup d’envoi des travaux de l’AG, le SG du SBM a rendu hommage aux 2 membres fondateurs du syndicat qui ont démissionné après la 7e AG de la magistrature : Guy Hervé Kam et Séraphin Somé.

Par Séni DABO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 avril 2007 à 08:38 En réponse à : > Magistrature : Le SBM invite les magistrats de service à se ressaisir

    Vivement que ce appel du Syndicat soit entendu.
    Les Burkinabe n’ont pas confiance en la Justice parce que la majorite des magistrats qui ont des postes de responsabilite se laisse apater par le gain facile. Mieux meme leur premier responsable encourage par un silence coupable toutes les derives et les manquements graves a la deontologie.
    Les procureurs ne poursuivent que les gens qui ont des problemes avec ou qui critiquent la gestion du pays par Blaise Compaore, le petit president et leur entourage. Tant pis pour les reste des citoyens !
    Notre pays a besoin d’etre mieux gouverne.

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