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Situation alimentaire au Sahel : une campagne agricole 2006/07 excédentaire

Publié le mardi 3 avril 2007 à 08h48min

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La réunion régionale de suivi de la sécurité
alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest
tenue du 20 au 22 Mars 2007 à Mbodiène au
Sénégal, a confirmé une situation alimentaire
globalement satisfaisante pour la campagne
2006-07.

1. Confirmation du bilan alimentaire
globalement satisfaisant

La production céréalière totale des pays du
CILSS, révisée en mars 2007 en tenant
compte des cultures de contre saison
(irriguées et de décrue) se chiffre à 15 102
134 tonnes. Elle est en hausse de 3% par
rapport à celle de 2005-2006 et de 19% par
rapport à la moyenne des cinq dernières
années. Par rapport à l’année dernière, les
productions sont en hausse pour tous les
pays sauf en Mauritanie et au Sénégal où il
a été enregistré une baisse de production
respectivement de 27% et de 29%.

Ainsi, le Sahel connaît une production
céréalière brute par habitant supérieure à la
moyenne des cinq dernières années (10%).
Cette situation est valable pour l’ensemble
des pays à l’exception du Sénégal et de la
Mauritanie où la production par habitant
accuse une baisse par rapport à la moyenne
respectivement de 17% et 8%.

Globalement, il se dégage un excédent net
régional de 1 901 323 tonnes. Ce surplus
céréalier prend en compte les intentions
d’importations (commerciales et aides)
estimées à 1 369 700 tonnes pour le riz et à
à 809 400 tonnes pour le blé. Cette situation
des disponibilités céréalières est favorable à
la reconstitution des stocks nationaux de
sécurité, des stocks commerçants et surtout
des stocks paysans.

Dans les pays côtiers non sahéliens, la
production céréalière est globalement bonne
avec les estimations suivantes : Bénin (1
095 505 tonnes), Guinée Conakry (2 117
858 tonnes) et Togo (888 984 tonnes).

Au Nigeria, la production céréalière de la campagne
2006-07 révisée est de 28 871 000 tonnes contre
26 942 000 tonnes en 2005-06, soit une hausse de 7%.
Les marchés de produits vivriers demeurent
globalement bien approvisionnés, avec des prix (en
février) généralement à la baisse ou à la stabilisation,
exception faite de la Guinée, de la Mauritanie et du
Tchad pour diverses raisons. Globalement, les prix du
mois de février sont inférieurs à ceux de l’année
dernière au même moment.

2. Mais les poches d’insécurité alimentaire
demeurent

En dépit de la production céréalière globalement
satisfaisante au Sahel, il existe de nombreuses poches
d’insécurité alimentaire, même dans les pays ayant
enregistré des excédents céréaliers.

Ainsi, au Niger, les zones extrêmement
vulnérables sont constituées de villages qui sont
en situation de déficit céréalier important et qui ne
possèdent que faibles capacités d’ajustement. 26
communes totalisant une population de 376
830 habitants répartis dans 459 villages
seraient extrêmement vulnérables.

Quant au Tchad, il compte 9 départements
structurellement déficitaires où on dénombre des
populations vulnérables dans les zones en
conflits à l’Est du pays ainsi que les celles
ayant connues des inondations.

Dans les zones des conflits à l’Est du pays, plus de
115000 personnes déplacées vivent dans une
situation alimentaire très précaire. Les
populations vulnérables des zones inondées
représentent près de 79 000 personnes.
3. Quelles mesures prendre ?

Comme cela a été largement réaffirmé au cours de
cette campagne, les mesures nécessaires à prendre au
plan général devraient être focalisées autour du
renforcement des mécanismes de stockage et d’un suivi rapproché des populations les plus vulnérables,
notamment celles déplacées de l’est du Tchad.

Au regard des populations les plus vulnérables, des
stratégies appropriées devraient également être
développées, en combinant à la fois des actions
d’urgence là où la situation est très critique comme à
l’Est du Tchad, mais surtout des actions de
développement visant le renforcement des moyens
d’existence des communautés vulnérables.

Ainsi, suite aux travaux de la récente réunion régionale
de suivi de la sécurité alimentaire, chacun des pays
concernés a proposé un plan d’action visant à
anticiper et atténuer une éventuelle crise
alimentaire. Ces mesures envisagées sont les
suivantes :

a. Burkina Faso et Niger : Mobilisation et
renforcement des stocks et des banques
de céréales en particulier dans les zones
à risques pour contribuer à la stabilisation
des prix dans les zones identifiées à
risque.

b. Niger, Tchad, Mauritanie et Guinée
Bissau :

• Mise en place mécanisme « Food for
work » ou « Travail contre nourriture », la
vente à prix modéré, « Cash for Work »,
ainsi que la prise en charge des enfants
malnutris ;

• Surveillance des prix des marchés

• Surveillance des prix d’acajou, produit jouant
un grand rôle dans le revenu des ménages
bissau-guinéens

c. Gambie : Appui à l’approvisionnement en
intrants, à la mise en place de banques
céréalières ainsi que le recours aux
importations pour stabiliser les prix.
Tirant également les leçons de la campagne
2006-07, quelques mesures ont également été
proposées :

a. Mali : Mise en place d’un mécanisme
concerté Mali-Mauritanie de lutte contre
les oiseaux granivores comme c’était le
cas entre le Sénégal et la Mauritanie..
Cette recommandation tient au fait que
la lutte contre les oiseaux granivores au
Mali ne peut être efficace que si la
Mauritanie fait de même.

b. Sénégal : Renforcement des
mécanismes d’accès et
d’approvisionnement en intrants et de
distribution des semences. Ces deux
problèmes ont été à l’origine de la forte
baisse de la production (29% par
rapport à l’année dernière).

OCDE/Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest
Web : www.oecd.org/sah


Sécurité alimentaire : le CILSS lance un site Web

Les crises et l’insécurité alimentaires restent un défi majeur pour les pays et les populations du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

C’est pour mieux répondre aux causes structurelles de ces crises qu’a été créé voici plus de 20 ans le Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA) co-animé par le CSAO/OCDE et le CILSS (avec l’appui des partenaires du Nord bilatéraux et multilatéraux).

Dans le souci de devenir une source reconnue, crédible et écoutée, le réseau vient de se doter d’un site Web, le premier du genre en Afrique dédié à la sécurité alimentaire.

www.cilss.bf

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