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Discours sur la situation de la Nation : Un moment fort de dialogue démocratique

Publié le vendredi 30 mars 2007 à 08h10min

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Pour la 7ème fois consécutive depuis novembre 2000, date de sa nomination, le Premier ministre M. Paramanga Ernest Yonli, a prononcé hier jeudi 29 mars 2007, une heure durant, son discours sur la situation de la Nation, devant l’Assemblée nationale.

Si le fait est devenu comme un rituel répété chaque année devant les députés lors de la première session de l’Assemblée, la particularité cette fois-ci est frappante. En effet, l’exposé sur la situation de la Nation du chef du gouvernement intervient cette année à la fin d’une législature marquée du sceau du pluralisme et du débat démocratique, riche et ouvert à tous les courants de pensées politiques. La composition plurielle de la représentation nationale l’atteste.

Comme l’a si bien souligné le Premier ministre, « c’est dans un contexte marqué par la fin de mandat de la troisième législature de la IVème République et de la préparation des élections législatives » du 6 mai prochain, que ce traditionnel discours est prononcé. Comme la loi le permet, le discours sur la situation de la Nation est suivi d’un débat, mais ne donne pas lieu à un vote.

La période pré-électorale aidant, les débats qui ont suivi le discours sur la situation de la Nation ont été d’une intensité exceptionnelle, traduisant la vitalité de notre processus démocratique. Car si ce discours est le reflet de l’action gouvernementale de l’année 2006, sa portée politique est évidente parce que traduisant le premier bilan de la mise en œuvre du programme quinquennal du Président du Faso « le progrès continu pour une société d’espérance ».

Quant à l’exposé lui-même, le chef du gouvernement a fait un large tour d’horizon de l’ensemble des secteurs vitaux de la Nation, en relevant les acquis et les insuffisances, tout en traçant les perspectives visant à améliorer les conditions de vie de l’ensemble des Burkinabè.

Les grands secteurs abordés concernent la défense, la diplomatie, la justice et les droits humains d’une part, l’économie, les finances, le commerce, les mines, les carrières et l’énergie d’autre part, auxquels s’ajoutent l’information, les postes et les technologies de l’information, ainsi que le domaine du développement rural, de l’aménagement du territoire et enfin, les secteurs très sensibles du social, à savoir la santé, l’action sociale, la promotion de la femme, l’éducation, la jeunesse et l’emploi, le travail, la sécurité sociale, les sports et loisirs, la culture, les arts et le tourisme.

Réaliste, le chef du gouvernement n’a occulté aucun aspect de la situation de la Nation. Faisant le point sur les difficultés vécues par la communauté nationale, il a relevé tout de suite le cas de l’épidémie de méningite qui, comme chaque année, touche notre pays, avec une plus grande ampleur cette année. Rassurant, il a affirmé que dès son déclenchement le gouvernement, conformément à son plan de riposte, a pris les mesures idoines, telles que l’organisation de campagnes de vaccination, le suivi de l’évolution de la situation épidémiologique, le renforcement des stocks de médicaments pour la prise en charge gratuite.

A propos des événements des 20 et 21 décembre derniers, qui, à son sens, ont entaché la crédibilité de nos forces armées et de sécurité et laissé un souvenir traumatisant pour les populations, le chef du gouvernement appelle à l’action pour que cela ne se reproduise plus dans notre pays.

L’affaire de la chaîne des bars Kundé qui a secoué la capitale les 16 et 17 mars derniers a également retenu l’attention du Premier ministre qui a déploré cette violence « injuste et expéditive » d’une vindicte populaire, contraire à la volonté du gouvernement d’édifier un Etat de droit démocratique fort, à même de garantir la liberté, la sécurité et la justice pour tous.

Pour être exhaustif, un député de la majorité, dans son intervention, a également relevé les meurtres de Boulporé en 2005 et de Piéla en octobre 2006, sur lesquels des soupçons pèsent sur les forces de sécurité nationale.

Le souci de partager les fruits de la croissance

Pour le reste, le discours du Premier ministre donne à voir une Nation en progrès, en matière d’enracinement de la démocratie et dans le domaine du développement économique et social. « Malgré la crise ivoirienne, la chute du dollar, la flambée du prix du pétrole et la chute vertigineuse du prix du coton », le Premier ministre a donné l’assurance que l’économie burkinabè s’est bien comportée durant l’année 2006, avec un produit intérieur brut de l’ordre de 6,4% en 2006 contre cependant 7,1% en 2005 et 4, 6% en 2004.

Et dans le souci sans doute de rassurer davantage et de partager équitablement les fruits de la croissance, le chef du gouvernement, pour la première fois et contre toute attente, a annoncé une augmentation générale des salaires de l’ordre de 5% pour toutes les catégories salariales pour compter du 1er avril prochain. Pour contribuer à améliorer le fonctionnement des organisations syndicales, la subvention de l’Etat est portée de 100 à 150 millions de Francs cette année.

La jeunesse n’est pas en reste puisque le gouvernement met en place le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) doté d’un budget de 5 milliards de Francs sur cinq ans, en vue d’élargir l’accès des jeunes au financement des micro-projets. Enfin pour clore le chapitre des engagements financiers, une augmentation significative du financement des partis politiques qui passe de 300 à 500 millions de Francs pour l’exercice budgétaire 2007 est annoncée.

Le souci de garantir la sécurité, d’assurer une justice indépendante et crédible dans un Etat de droit véritable, d’instaurer la qualité, la transparence et le renforcement des finances publiques, de favoriser les investissements, d’accompagner le processus de décentralisation, de développer les technologies de l’information et des télécommunications, de sécuriser la production alimentaire, de développer le réseau routier, de renforcer la couverture sanitaire et l’offre éducative, de promouvoir l’emploi, de stimuler les activités sportives et culturelles, est perceptible à travers ce bilan du chef du gouvernement.

A la lumière des derniers développements de l’actualité sous régionale, la diplomatie de notre pays, incontestablement, aura été marquée par l’action personnelle du chef de l’Etat. Le Premier ministre l’a souligné ; il a ainsi relevé que « grâce aux qualités exceptionnelles du Président du Faso, notre pays a conforté sa position de leadership régional ».

Ayant le programme quinquennal du Président du Faso comme boussole, Paramanga Ernest Yonli a pris l’engagement de poursuivre les efforts pour faire du Burkina un pays émergent à l’horizon 2015.

Moment fort de dialogue démocratique voulu et organisé par la Constitution entre le gouvernement et la représentation nationale, le discours sur la situation de la Nation du Premier ministre a tenu véritablement son pari. Les questions et les interventions des députés, nombreuses et diverses, sont venues comme pour renforcer ce dialogue, indispensable pour l’émergence d’une Nation riche dans sa diversité et son pluralisme.

Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

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