“Faire face à la pénurie d’eau”, c’est le thème qui a été consacré à l’édition 2007 de la Journée mondiale de l’eau. Au Burkina, chose rare, des actes concrets ont marqué cet événement. En guise de manifestation inaugurale, l’ONEA a procédé au lancement des travaux du projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable (AEP) de la ville de Kaya, à partir du lac Dem. La cérémonie y relative, qui s’est déroulée sur les berges dudit lac, situé à 14 Km au nord-ouest de Kaya, était placée sous l’égide du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo.

C’est une activité qui vient à point nommé, car pour un besoin réel de 1623 m3 par jour, le centre ONEA de la capitale du Sanmatenga, créé depuis 1963, avec actuellement 16 forages et 3 puits à grand diamètre, ne fournit que 900 m3 d’eau par jour ; soit un déficit journalier de 723 m3. Le projet est cofinancé par le Royaume du Danemark et l’ONEA à plus de 4 milliards de FCFA.

Il comprend 4 lots dont l’installation des ouvrages de captage, de traitement et de stockage d’eau, l’extension du réseau de distribution de plus de 40 km et la construction de 8 bornes-fontaines plus un château de 800 m3. Au dire du ministre de tutelle, le projet permettra de combler, à long terme, les besoins en eau potable de Kaya, avec une production horaire de 200 m3, soit 2000 m3 par jour. Salif Diallo a toutefois prévenu les bénéficiaires que l’autosuffisance ou l’abondance ne devra pas les “inciter au gaspillage, car la ressource eau devient de plus en plus rare et chère dans cette partie du Burkina”. Il a clairement indiqué au maire de Kaya que l’entretien du réseau hydraulique reviendra en partie à sa cité.

M. Diallo a en outre rassuré les maraîchers que le projet n’entravera pas la poursuite de leurs activités autour du lac. Pour ceux dont les champs sont affectés par le projet, des mesures compensatoires ont été prévues. Il a été symboliquement remis, pendant la cérémonie, une enveloppe de plus d’un million de francs CFA, en guise de dédommagement, à un producteur dont l’exploitation a été touchée par le projet.

Signalons qu’en plus des objectifs de l’ONEA d’accroître les capacités de production et de distribuer suffisamment d’eau potable, cette activité vise aussi à améliorer les habitudes des populations en matière d’hygiène et d’assainissement. Le représentant de l’ambassadeur du Royaume du Danemark au Burkina à cette cérémonie, Marianne Kress, premier conseiller, chef de la coopération danoise, a, à son tour, insisté sur le respect de ce dernier aspect. Quant au gouverneur du Centre-Nord, Fatimata Legma, elle a profité de l’occasion pour plaider en faveur de sa région en général et particulièrement du chef-lieu de la province du Namentenga, Boulsa, qui vit une situation de pénurie d’eau.

Des berges du lac Dem, cap sur Ziniaré, la capitale de l’Oubritenga, où la majeure partie de la série de manifestations, prévues dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, se sont déroulées. Entre autres activités : exposition sur les savoirs et savoir-faire des acteurs de l’eau et de l’assainissement ; signature de la convention constitutive de l’Agence de l’eau du Nakanbé ; installation officielle des commissaires de la 2e mandature du Conseil national de l’eau à la tête duquel Mamadou Lamine Kouaté a été reconduit ; pose de la première pierre du siège du Projet petits barrages et de l’Agence de l’eau du Nakanbé d’un montant de plus de 45 millions de FCFA ; lancement de la campagne mondiale “Eradiquer le manque d’eau - assainissement et eau potable pour tous”.

Hamidou Ouédraogo

Observateur Paalga