Ils sont une douzaine de partis politiques dits extraparlementaires à avoir rallié le parti libéral, l’ADF/RDA. Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans cette coalition de circonstances, il y a beaucoup de non-dits. Et l’on se demande si cette alchimie, cette alliance que d’aucuns qualifieraient de contre nature donnera comme résultats escomptés au soir du 6 mai prochain.

Et pour cause, il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur la liste des partis coalisés avec l’ADF/RDA : le COPAC (Conseil du peuple pour l’action), la Ligue nationale pour la démocratie / les Mouvements coalisés pour l’alternance démocratique (UNAD/MOCLAD), le Rassemblement démocratique populaire (RDP), le Parti national des patriotes (PNP), l’Alliance pour la démocratie et le progrès social (ADPS), qui est formé de trois partis que sont l’ADDP, le PNA et le PDDS, l’Union des forces démocratiques (UFD), le Rassemblement pour la prospérité populaire, Gwassigui, (RPP-Gwassigui), l’Union pour la démocratie et le développement.

C’est donc sur la base de ce regroupement que l’ADF/RDA a établi ses listes pour la compétition électorale. Dans ce fourre-tout où se côtoient libéraux, socialistes, Sankaristes, etc., l’on se demande quel a pu être le compromis trouvé. La composition de cette coalition laisse perplexe et l’on se demande s’il y a encore une logique en politique. Comment Me Gilbert arrivera-t-il à expliquer à ses militants le ralliement d’un parti comme le RDP de Tibo NANA ?

Que dire, quand on entend Me Gilbert Noël OUEDRAOGO affirmer : « Nous nous sommes entendus, tous les députés qui seront élus, quelle que soit leur bannière sont ADF/RDA »... A l’hypothèse que Tibo, pour ne prendre que l’exemple de ce dernier, soit élu au soir du 6 mai, Quelle garantie Me Gilbert OUEDRAOGO a pour retenir ce dernier s’il veut rejoindre par exemple l’UPS (Union des partis sankarist) où il se sentirait le mieux par idéologie ? Rien.

Et les cas de défection de députés ont été assez illustratifs au cours de cette législature pour ne pas nous laisser dubitatifs sur ces sortes d’alchimies politiques surtout que le plus souvent beaucoup cherchent à quoi s’agripper pour se faire élire député.

Le PAREN de Laurent BADO qui a perdu tous ses élus à l’hémicycle en dehors du père fondateur, et même l’ADF/RDA avec le départ de Me Hermann YAMEOGO pour ressusciter l’UNDD avec ses fidèles lieutenants l’ont déjà éprouvée, cette valse de députés.

C’est dire donc qu’en l’absence de textes réglementaires régissant le nomadisme politique dans notre pays, l’ADF/RDA n’est pas à l’abri de surprise, de la part de ses « amis » d’aujourd’hui. Certes, pour l’heure, ce n’est que de simples spéculations. Mais comme tous les coups sont permis en politique, attendons de voir ce qui va se passer après le 6 mai prochain.

ParFrédéric ILBOUDO

L’Opinion