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Elections législatives : Gagner la bataille de l’unité

Publié le jeudi 22 mars 2007 à 08h49min

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« Le plus dur sera la gestion de l’après listes », titrait notre confrère L’Observateur Paalga en sa parution du 11 mars dernier dès la publication des listes de candidatures aux prochaines élections législatives. Et comme pour lui donner raison, les remous ne se sont pas faits attendre.

Si à Banfora des militants CDP protestent contre le rejet d’une candidature, celle de Mme HEMA Lotio Laurence, à Ouahigouya la température est montée d’un cran au sein du parti de l’œuf, L’UNIR/MS, où la candidature d’une militante est contestée. Comme quoi, le plus dur commence pour les partis politiques et nul doute qu’il va d’abord falloir batailler contre ses propres « officiers » frustrés et leurs « hommes » avant d’aller au vrai combat des urnes. Dire que le 6 mai, ce ne sera de la tarte pour personne.

Moult partis ne savent à quel saint se vouer aujourd’hui, les listes pour le scrutin du 6 mai pondues non sans douleur leur restant en travers de la gorge. Certains prétendants qui se pensent naturels pour les sièges de députés et qui n’ont pu être retenus sur les listes de leur parti, parce qu’il fallait forcément faire un choix, acceptent difficilement, si ce n’est qu’ils refusent, une telle situation qui est une forfaiture à leur égard.

Si certains préfèrent « digérer » ou « ruminer » leur mécontentement ou leur colère en silence, d’autres le font savoir bruyamment. Ainsi en est-il des situations qui prévalent à Banfora avec le CDP et Ouahigouya avec l’UNIR/MS. Si on part du fait qu’en politique, les militants donnent leurs faveurs, jamais leur confiance, il s’avère nécessaire que les responsables des partis gèrent l’après listes avec doigté.

Même s’il est vrai que par pur calcul politique la majorité des partis ont déposé leurs listes à la CENI le dernier jour pour éviter que des mécontents ne désertent les rangs pour s’inscrire ailleurs, il n’est pas aussi exclu que, des militants mécontents travaillent à nuire à leur parti, comme pour se venger. Le vote sanction est aussi une alternative pour les frustrés.

Et force est de reconnaître qu’ils ne sont pas nombreux les partis politiques qui ont travaillé à éviter ces situations dommageables. La culture du militantisme vrai passe d’abord par la formation des militants à la base.

Malheureusement, dans la plupart des cas, on ne pense à la base qu’à l’approche du scrutin, la rendant vulnérable aux marchandages politiques. Si un militant de l’opposition peut démissionner en un quart de tour pour rejoindre la mouvance présidentielle et vice-versa, c’est l’idéal politique, s’il en a, qui se retrouve prostitué. Nombreux sont ces militants de partis politiques qui ne connaissent même pas l’idéal politique qu’ils sont censés défendre.

On a vu certains militants et pas des moindres courir à l’approche de la confection des listes se mettre à jour de leurs cotisations. C’est tout dire. En tout cas, si on n’y prend garde, que la gestion des mécontents risque d’être déterminante. Elle pourrait bien jouer de sales tours le 6 mai prochain.

Le CDP, parti au pouvoir sait certainement qu’il n’a pas droit à l’erreur. Parti au pouvoir, il sait aussi qu’il a fait des mécontents dans certaines localités. Refuser de voir la réalité en face en adoptant la politique de l’autruche c’est se faire hara-kiri.

Le temps presse, la précampagne et la campagne devront donc servir à calmer les uns et les autres en faisant prévaloir l’intérêt général et l’idéal politique. Ce n’est certainement pas une partie de plaisir, mais le mieux, c’est de toujours essayer. Il ne sert à rien de se livrer à des déclarations tapageuses où se côtoient la suffisance et l’autosuffisance, pour après regretter d’avoir mal géré les situations « conflictuelles ».

L’exemple venu du Nahouri avec la gestion maladroite de la question du contrôle de la mairie de Pô est encore frais dans la mémoire collective pour que le CDP se permette des erreurs. Eviter « les erreurs de 2002 », avons nous titré la semaine dernière comme pour interpeller le CDP qui doit grandement faire attention s’il veut sereinement poursuivre dans la dynamique du « progrès continu pour une société d’espérance », le programme quinquennal qui retiendra pour les années à venir l’attention du peuple Burkinabé.

Le président du CDP, Roch Marc Christian KABORE l’a si bien dit : soit son parti confirme sa suprématie soit il sera obligé de cohabiter, avec ce que cela peut représenter comme épines.

D’une manière générale, sauront donc tirer leur épingle du jeu les partis qui s’inscriront dans la dynamique du rassemblement par des actes et discours d’apaisement des cœurs des militants mécontents et autres déçus. Il ne devrait plus y avoir de place pour les querelles intestines et des propos susceptibles de mécontenter. A bon entendeur.

Par Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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