Comment expliquer cette « honteuse » situation quand on sait que les responsables politiques ont eu suffisamment de temps pour se préparer ?

En tous cas, on ne peut pas accuser la CENI pour n’avoir pas tenu compte du temps. De ce fait, les seules explications qui tiennent sont l’amateurisme et l’inorganisation au sein de bon nombre de formations politiques burkinabé.

Préoccupés par leurs propres affaires, certains responsables politiques oublient ou ne savent pas qu’un parti politique c’est tout une organisation. C’est même à l’image d’une entreprise. Et comme l’entreprise, le parti politique n’est qu’un cas particulier d’organisation avec des méthodes de gestion bien appropriées où la planification tient une place de choix.

Malheureusement, ici au Faso, certains partis politiques ressemblent plus à un « bien familial ». Conséquence, l’organisation fait défaut et l’orthodoxie dans la gestion reste le dernier souci. Sinon, comment comprendre que des partis politiques dignes de ce nom ne soient pas capables de bien ficeler des dossiers pour un scrutin aussi important que les législatives.

Si déjà au niveau du cadre plus ou moins restreint du parti politique, on n’arrive pas à bien s’organiser, à bien planifier, on se demande qu’elle sera la situation si ces responsables arrivaient un jour au pouvoir, puisqu’ils prétendent tous compatir la conquête du pouvoir.
L’invalidation des listes par la CENI relance une fois de plus la question sur la nécessité d’assainir le milieu politique national soit par la limitation des partis soit par l’obligation pour eux de se regrouper.

La nécessité de réfléchir sur la question s’impose. Même des partis dits sérieux comme le PAI, le PDP/PS, l’UNIR/MS... ont vu certaines de leurs listes invalidées. Que vont-ils dire à leurs militants qui avaient leurs noms sur les listes rejetées ? Des militants qui n’auront certainement que leurs yeux pour pleureur et cela à cause de la négligence ou de l’incompétence de leurs responsables.

Tant que l’inorganisation et l’amateurisme continueront de guider nos partis politiques, c’est la démocratie qui continuera de subir, donc de chanceler.
Il importe donc d’assainir le milieu politique, si tant est que les partis politiques constituent un maillon essentiel de la démocratie.

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion