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Limitation des partis politiques : La « sélection naturelle », une alternative

Publié le mercredi 21 mars 2007 à 08h07min

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A lire la liste des partis et formations politiques ayant déposé leurs dossiers de candidatures à la CENI pour les élections législatives de mai prochain, un constat s’impose : environ une trentaine n’a pas été capable de se présenter dans au moins dix (10) provinces.

Sur 45 provinces que compte le pays, il faut dire que le minimum de représentativité ne serait-ce que dans _ de ces provinces demeure un effort herculéen pour certains. Ainsi, la question de la limitation des partis ne trouve-t-elle pas sa réponse ? Laisser faire la sélection naturelle.

En plus du CDP, l’UNDD de Me Hermann YAMEOGO et l’ADF/RDA de Gilbert Ouédraogo, de même que l’UNIRMS de Me SANKARA ont été les seuls à couvrir les 45 provinces.

La « barre raisonnable » de 10 provinces n’a donc pas été franchie pour certains partis et parmi eux, on en compte de « vieux » et de « jeunes ». C’est là une constat qui remet sur la table l’épineuse question de la limitation du nombre de partis politiques. Il faut avoir le courage de l’aborder si on veut vraiment assainir le jeu politique national. Le nombre élevé de partis politiques pose de nombreux problèmes à la CENI et à l’Etat.

La CENI est inutilement submergée dans un travail de gestion de dossiers et même d’humeurs de partis qui pertinemment se savent hors course mais viennent là faire le show pour donner l’illusion qu’ils comptent. Et pourtant, la corvée allégée, cette CENI peut être plus efficace dans la conduite des opérations électorales parce que moins sujette à ce stress qui lui est imposé.

On voit comment chaque fois à quelques heures de la clôture des dépôts de dossiers de candidatures, dans ses quartiers, c’est le pied de grue et comment, quand sonne l’heure fatidique de minuit, on se rue poussant un ouf de soulagement sur le portique de la bâtisse pour mettre la barrière entre soi et les éventuels gros retardataires qui n’ont pu tout le temps qu’ils ont eu regrouper leurs « papiers ». C’est en tout cas ce qu’on dit mais l’on sait aussi que la constitution des listes chez certains relevait de l’impossible.

Hormis le travail de la CENI, il y a que l’Etat qui doit aider les partis politiques à financièrement faire face à leurs obligations ne peut prétendre distribuer des sommes consistantes à la centaine que comte le microcosme politique du Faso. Les moyens ne suivant pas, il faut libérer des initiatives d’où l’option de ne financer les partis prenant part au scrutin. Et là encore, la cagnotte pour certains est comme une goutte d’eau dans la mer mais à qui la faute s’il y a toujours la moitié de la centaine à financer ? Si à l’image de l’Union des partis sankaristes (UPS) beaucoup liguaient les forces en se regroupant, il est certain que la cagnotte serait un peu plus consistante. Mais, le constat est que chacun veut avoir son parti pour garder son « naam » et ses dividendes.

La liste des partis ayant déposé leurs dossiers donne à réfléchir. Par exemple, ils sont plus de 10 partis à avoir présenté de liste dans une seule province (PPRN, UNDP, UPD, MACENPOL, VFP, LCB, PLB, MUPD, MPF, RPN, VDF...) certains sont présents dans 2 ou 3 provinces (CNC, PFID, CNR/MS, PPE/CN, VDF, MTP, ODT, ADR, NDS, PSV), d’autres entre 4 et 6 provinces... Ceux qui ont franchi la barre de 10 ne sont pas nombreux.

Ceux qui sont dans au moins 30 provinces se comptent sur le bout des doigts (CDP (45/45), RDEB (45/45) PARIS (32/45), PDS (37/45), ADF/RDA (45/45), UNDD (45/45) UPS (33/45), UNIR/MS (45/45). Au regard de ce qui précède, ce ne serait faire injure à personne ni léser personne si le législateur pour trancher de la question de limitation des partis politiques se fondait sur la théorie Darwinienne de la « sélection naturelle » pour permettre la décantation et ainsi doter de façon conséquente notre pays de partis dignes de ce nom.

Si par exemple, on exigeait aux partis politiques de se présenter dans au moins 10 provinces pour être retenus, il est certain qu’on n’aurait pas eu les 49 partants à la CENI pour les législatives prochaines et ce serait déjà de gagné car on réduirait indubitablement de 2/3 la centaine de partis existants. Et si l’on part de ceux qui ont effectivement déposé des dossiers de candidatures un calcul rapide donne une bonne trentaine sur le 49 qui n’ont pas pu déposer dans au moins 10 provinces. En soustrayant ceux-ci de la liste, on se retrouverait avec 15 partis ou moins.

Alors le jeu serait plus fluide et la CENI n’aurait pas eu de difficultés à confectionner les bulletins et les partis retenus auraient plus de chance d’avoir une cagnotte consistante pour leur campagne. Ah, s’il pouvait inspirer le monde politique du Faso, ce génie de DARWIN.

Par Ben Alex BEOBO

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