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Listes électorales : Les grands absents du CDP

Publié le mercredi 21 mars 2007 à 08h32min

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Véronique Kando, éliminée des listes du CDP

Comme d’habitude, il est certain que le choix des candidats du CDP pour les législatives de mai prochain n’a pas été un parti de plaisir. Ce n’est vraiment pas étonnant pour un parti au pouvoir et qui compte en son sein toutes sortes de militants guidés pour certains par des intérêts souvent aux antipodes de l’idéal du parti.

Comme d’habitude, il est certain que le choix des candidats du CDP pour les législatives de mai prochain n’a pas été un parti de plaisir. Ce n’est vraiment pas étonnant pour un parti au pouvoir et qui compte en son sein toutes sortes de militants guidés pour certains par des intérêts souvent aux antipodes de l’idéal du parti.

Le CDP il faut le dire a mal à son « gigantisme », et gérer tout ce beau monde n’est pas aisé. Dans un tel contexte, il serait illusoire de penser que le CDP pouvait choisir ses candidats sans faire des « recalés » et surtout des mécontents. Faut-il pour autant jeter la pierre à X ou Y ? Assurément non. Puisque la règle nous recommande qu’il y ait beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Comment ces militants qui se croyaient investis d’une aura populaire et détenteurs d’un certain pouvoir vont-ils interpréter leur mise à l’écart ? Vont-ils l’accepter avec fair-play, comme on le dit en sport et continuer à travailler pour le parti ou vont-ils simplement aller voir ailleurs ou travailler contre leur propre parti » ?
La suite du processus électoral nous donnera certainement la réponse.

En attendant, on retiendra en tout cas, que sur la liste CDP, il y a de grands absents. Est-ce effectivement l’expression de la volonté de base ou est-ce un dicktat du sommet ?
Parmi donc les absents, on peut citer Pierre TAPSOBA, Oubkiri Marc YAO, premier vice-président de l’Assemblée, Moussa BOLY, le questeur, les députés Véronique KANDO, Emile KABORE, GUEY Béli Étienne (centre Ouest), Madeleine BONZI (Mouhoun), Bana OUANDAOGO (Soum) ... bref , ils sont bien nombreux à ne pas être retenus pour cette course vers l’hémicycle. Quelles peuvent en être les conséquences pour Roch Marc Christian KABORE et son parti ?

En principe si les militants qui n’ont pas été retenus et leurs sympathisants sont de « vrais » militants guidés par l’idéal du parti avec en ligne de mire la réussite du programme quinquennal du président du Faso, alors aucune conséquence négative ne devrait être enregistrée. Mais nous sommes au Faso, plus précisément au CDP où souvent, c’est le « moi » ou rien.

Conséquence, l’intérêt du parti est relégué en second zone pour laisser la place à l’intérêt personnel ou « clanique ». De ce fait, il ne faudrait pas s’étonner si dans les jours à venir, on enregistre des démissions ou un travail souterrain anti CDP dans certaines zones. Certains qui n’ont pas été retenus verront la donne comme une « gifle », une honte familiale, un affront qu’il faut laver en mettant les bâtons dans les roues d’un parti qui n’est pas reconnaissant.

Pourtant, si on accepte que tout le monde ne peut pas être député, on peut accepter aussi qu’on ne peut pas être député tout le temps.

En tout cas, c’est au CDP de gérer ses angoisses avant le jour du scrutin s’il ne veut pas compromettre la mise en œuvre du programme du président du Faso. Une éventuelle cohabitation serait sans doute un plomb dans l’aile du « progrès continu pour une société d’espérance ».

Par Ben Alex BEOGO


Eviter les erreurs de 2002

A l’issue des élections législatives de 2002 le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui, la législature précédente, avait presque la quasi-totalité des sièges à l’Assemblée nationale a dû subir un régime forcé d’amaigrissement. Le « Tuuk Guili » avait donc cédé la place au partage, l’opposition ayant fait une entrée remarquable. Une nouvelle page venait d’être ouverte qui montre qu’en démocratie, rien n’est jamais définitivement acquis et que les certitudes personnelles peuvent être lourdes de dangers. Le CDP l’aura-t-il compris pour s’éviter des désillusions le scrutin à venir.

A l’issue des élections législatives de 2002 le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui, la législature précédente, avait presque la quasi-totalité des sièges à l’Assemblée nationale a dû subir un régime forcé d’amaigrissement. Le « Tuuk Guili » avait donc cédé la place au partage, l’opposition ayant fait une entrée remarquable. Une nouvelle page venait d’être ouverte qui montre qu’en démocratie, rien n’est jamais définitivement acquis et que les certitudes personnelles peuvent être lourdes de dangers. Le CDP l’aura-t-il compris pour s’éviter des désillusions le scrutin à venir ?
En 2002, le choix de candidats CDP aux élections avait tellement fait de bruits qu’on a eu l’impression que ce parti était le seul à compétir.

Le constat était que pour une raison ou pour une autre, dans certaines localités, le choix des premiers responsables du parti était diamétralement opposé à celui de la base. A l’époque, les « aigris » et autres recalés faute d’alternative interne, avaient « tranquillement » préféré aller s’inscrire dans d’autres partis ou battre campagne contre leur parti « originel », le CDP. Cela a d’ailleurs permis de mettre à nu le « degré » de militantisme des uns et des autres.

Face à une telle situation et dans un contexte où pour une des rares fois, l’opposition habituée au boycott, avait décidé de compétir, il était certain que le CDP allait perdre des plumes. Le résultat a été sans appel. L’opposition avait effectivement fait une entrée fracassante à l’Assemblée nationale, certains partis pour la première fois (PAREN, UNIR/MS...).

Des responsables du parti au pouvoir avaient, à l’époque, accusé le mode de scrutin, d’autres avaient même parlé de fraude... Mais, en réalité, le CDP était le seul responsable de ce que certains avaient considéré comme une défaite parce que ne concevant pas que le parti puisse perdre pied dans quelque localité que ce soit, l’opposition étant squelettique et manquant de crédibilité auprès des populations.

La leçon va-t-elle servir ?

Certes la percée de l’opposition en 2002 n’a pas véritablement menacé la main-mise du parti majoritaire sur le parlement mais l’effet induit donne matière à inquiétude car si la tendance se poursuit le risque devient grand. Voilà pourquoi les législatives à venir seront un derby pour le CDP atteint dans son orgueil.
Perdre encore des sièges au profit de l’opposition ne serait pas du tout bien pour la santé du parti.

Ce qui veut dire que le CDP a intérêt à bien dégager les raisons objectives ayant provoqué son trébuchement en 2002 plutôt que de tabler que les innovations intervenues dans le mode de scrutin. Il faut donc éviter de verser dans cette attitude que décrie Bernard GRASSET qui soutient que « l’homme ne perd jamais ce besoin de chercher hors de lui les responsables à ses infortunes ». C’est dire que les résultats des législatives 2002 doivent amener à comprendre que les choses ont changé et qu’il va falloir en conséquence revoir les stratégies.

Le CDP a-t-il fait son introspection interne ? De bonnes leçons ont-elles été tirées pour les législatives à venir ? La sérénité est-elle de mise ? Autant de questions qui auront certainement leurs réponses dans les jours à venir maintenant que les listes de candidatures ont été arrêtées.

Dans tous les cas, parti au pouvoir, le CDP a intérêt à ne pas hypothéquer la mise en œuvre du programme du président du Faso « Le progrès continu pour une société d’espérance », d’où l’obligation de résultats positifs. Ce qui suppose une forte majorité, pour ne pas dire une majorité absolue après le 6 mai 2007. Le président du CDP, Roch Marc Christian KABORE, le vice-président Salif DIALLO et le secrétaire général, Simon COMPAORE sont donc prévenus.

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2007 à 18:40 En réponse à : > Listes électorales : Les grands absents du CDP

    VERONIQUE KANDO, UNE VRAIE GRANDE ABSENTE EN PENSANT AUX FEMMES !!
    S’il est vrai qu’il faut accepter sportivement l’alternance, il est tout aussi vrai que pour une bonne gestion et pour une préservation des fondements et de la notoriété d’un parti, il faut compter avec ceux qui ont été et sont encore des portes drapeau de la souveraineté, de la respectabilité et de l’honorabilité du parti dans la confection des listes électorales.
    Ainsi, au CDP, il serait inacceptable de ne pas trouver des forces motrices comme Salif Diallo, Roc Marc, Simon Compaoré, Achile Tapsoba, Véronique Kando, Clément Sawadogo, Léonard Compaoré etc. Et voila que comme par surprise générale Véronique Kando, ancienne trésorière nationale du parti, ancienne vice présidente de l’Assemblée nationale, ancienne présidente de commission, et député de l’UEMOA, cette grande battante et « débatteuse » hors paire ne s’y retrouve pas inscrite.
    Sûr que les autorités du parti, ont des raisons d’avoir agi ainsi, mais c’est difficile pour le commun des mortels de comprendre cette décision à priori.

    • Le 3 avril 2007 à 21:03 En réponse à : > Listes électorales : Les grands absents du CDP

      La grande absente Véronique KANDO, il faut le dire. En reprenant la génèse de l’ODP/MT je crois que c’est la seule femme politique avec Son Excellence Béatrice DAMIBA qui faisait parti des 16 membres du bureau Exécutif National. Aujourd’hui, Salif DIALLO, Simon COMPAORE, Roch Marc Christian Kaboré et bien d’autres de moindre envergure sont les barons du CDP parce que ce sont des hommes. Béatrice DAMIBA a été écarté depuis belle lurette. La seule femme qui devait faire parti des barons vient d’être écartée à son tour après 20 ans de lutte politique. C’est aussi la seule femme qui politiquement et intellectuellement pouvait espèré être Commissaire Régional. Après tout cela on veut nous faire croire que le CDP veut l’émancipation des femmes. Au délà de sa province du Sanguié tout le peuple Burkinabè connait les mérites de cette grande battante. Espérons bien que le Président du Faso sera reconnaissant en vers cette Dame qui a toujours su se battre pour des causes justes.

      • Le 4 avril 2007 à 16:54 En réponse à : > Listes électorales : Les grands absents du CDP

        Que l’on cesse de nous ensenser avec l’émancipation des femmes. Pour le CDP, elle sont juste du bétail électoral. Comment comprendre que les quelques rares femmes telle que Véronique KANDO qui faisaient honneur aux femmes ne soient pas sur les listes électorales. On nous dira que c’est de l’alternance mais cette alternance n’existe pas pour Simon COMPAORE, Roch Christian KABORE, Naboho KANIDOUA. Je réjoinds le deuxième intervenant qui estime que Madame KANDO est la seule femme qui méritait de figurer parmi les barons du régime. La législature prochaine comptera moins de femmes à l’assemblée, nous en sommes sûr. Comment comprendre aussi que Bobo Dioulasso n’ait pas une seule femme parmi les députés titulaires. Nous croyons que les hommes aux CDP et surtout les Commissaires régionaux ont peur des femmes. Les femmes battantes sont écartées aux profit de celles qu’ils peuvent manipuler et en faire ce qu’ils veulent. La parité tant chantée par le méga parti n’est pas pour demain.

  • Le 5 avril 2007 à 11:18 En réponse à : > Listes électorales : Les grands absents du CDP

    Les femmes burkinabè à ce que l’on dit, représente plus de 50% de la population, ce qui a poussé en toute logique le prémier magistrat du pays à émettre le voeu de les voir à plus de postes de responsabilité. Mais c’était sans compter avec les misogynes et les fallocrates qui l’entourent. Sinon comment comprendre le placement des femmes sur les listes CDP. Seules quelques femmes ont des réels chances d’être élues. La législatures passée a montré que les femmes députées étaient les plus actives. A l’image de Véronique KANDO, Cécile BELOUM, Madéleine BONZI et Fatou DIENDERE, elles ont marquées leur présence aux côté des populations. On a usé de tous les stratagémes pour écarter certaines d’entres elles parce que simplement elle faisaient de l’ombre aux hommes. Le bilan de leurs actions est largement au dessus de celui des hommes. Une fois encore le suffrage des femmes sera un sous produit de celui des hommes.

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