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Amélie Wouabéï : « Ma priorité, c’est la joie ! »

Publié le mardi 10 avril 2007 à 07h39min

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Amélie Wouabéi

Inconditionnelle « copine » de Clémentine dans la célèbre série télévisée « Ma famille », Amélie Wouabéï - « Notre chérie » en bété - de son vrai nom Amélie Wouabéï Zadjé, est une comédienne accomplie qui a illuminé de son immense talent des millions de foyers à travers le monde grâce à la lucarne du petit écran.

De passage à Ouagadougou à la faveur d’une création théâtrale, « Dragonnier », dans laquelle elle a tenu l’un des rôles, elle a bien voulu ouvrir son cœur dans un entretien décapant avec notre reporter. Le théâtre, le cinéma, sa vie de tous les jours... tout y passe. Entretien.

Fasozine : On connaît beaucoup plus la Amélie de la série télévisée « Ma famille ». Et voilà qu’on vous découvre au théâtre...

Amélie Wouabéï : C’est vrai. A côté du cinéma, Amélie Wouabéï est une comédienne de planche. Je fais donc du théâtre et je suis au Burkina dans le cadre d’une création, « Dragonnier », que nous avons monté ici et dont les représentations se poursuivront en Afrique et en Europe.

Le théâtre est d’ailleurs votre première passion puisque vous l’avez embrassé depuis l’école primaire. Qu’est-ce qui vous a amené sur les planches ?

J’étais une grande timide et n’imaginais pas que je pouvais faire du théâtre un jour, m’exprimer devant un grand public. C’est peut-être pour corriger cette timidité que je me suis lancée. J’ai effectivement commencé depuis l’école primaire. J’ai fréquenté une école protestante où, chaque fin d’année, il fallait présenter des extraits de la bible en spectacle. C’est ainsi que, déjà en classe de CE2, j’ai incarné le rôle de Sarah, la femme d’Abraham. Et je me suis surprise en train de jouer ce rôle à la perfection. Tout le monde m’a applaudie et j’ai remporté un prix ce jour-là. C’est ainsi qu’est venu le déclic...

De tous les rôles que vous avez interprété au théâtre, lequel vous a-t-il le plus marqué ?

Tous les rôles m’emballent. Sinon, je ne saurais pas comment m’exprimer sur scène. Quand on confie un rôle, je fais tout pour l’aimer, l’épouser, le camper... afin de le jouer comme il se doit.

Arrive-t-il que votre cœur balance entre le théâtre et le cinéma ?

Mon cœur ne balance pas du tout ! C’est une question de choix. Si par exemple je suis distribué au cinéma, j’essaie aussi d’apporter ma touche. C’est peut-être quand les programmes se chevauchent qu’il peut y avoir problème. Donc, j’essaie d’aménager mon temps et de m’organiser pour que les deux ne se chevauchent pas.

Comment faites-vous, Amélie Wouabéï, pour dégager tout ce punch et être aussi naturelle dans l’interprétation de vos rôles, aussi bien au cinéma qu’au théâtre ?

Ah, vous trouvez que je suis naturelle (rires) ? Bon... Ainsi que je l’ai déjà dit, j’essaie de me battre pour pouvoir bien camper mes rôles. Un acteur doit d’abord aimer ce qu’il fait, épouser le personnage qu’on lui confie, répéter, travailler pour donner le meilleur de lui-même. C’est ce que je fais. C’est à force de travail, de répétition que j’essaie de sortir ce qu’il y a en en moi. Maintenant, si vous trouvez que c’est naturel, alors c’est tant mieux !

On connaît les sautes d’humeur de Amélie Wouabéï dans la série télévisée « Ma famille ». Etes-vous ainsi dans la vie ?

Non. Dans « Ma famille », je joue un rôle. Et cette Amélie-là est différente de celle qui est à côté de vous et qui vous parle...

Dites-nous tout ! Votre alter ego dans la série, Clémentine, est-elle aussi acariâtre dans la vie ?

Non, pas du tout. Elle ne fait que jouer son rôle...

Mais alors, comment est-elle dans la vie de tous les jours ?

C’est une femme extrêmement gentille. On s’entend bien, elle est ouverte et directe...

Elle ne terrorise donc pas son mari ?

Mais non ! Clémentine est une femme aimante. « Cléclé » n’est pas du tout ce personnage qu’elle montre à l’écran. Alors là, pas du tout !

Cela ne vous joue-t-il pas des tours dans la vie, d’interpréter ainsi les « Madame Terreur » dans des films ?

C’est vrai que cela nous joue des tours. Les fans et certaines personnes n’arrivent pas à dissocier la comédienne de la femme qu’on est réellement dans la vie. Et cela se dépeint souvent sur notre environnement, notre quotidien. Des gens pensent effectivement qu’on est ainsi dans la vie et ils ont vraiment peur de s’approcher de nous. Pourtant, quand une actrice incarne, par exemple, le rôle d’une Première dame dans un film, on ne la prend pour autant pas pour la Première dame du pays quand elle passe dans la rue !

Hors des planches et des plateaux de cinéma, qui est vraiment Amélie Wouabéï ?

C’est difficile de parler de soi. Mais ce que je sais, c’est que de nature, Amélie Wouabéï est une femme ouverte, qui essaie d’être gentille, de faire plaisir à ceux qui l’entourent... J’essaie de me faire comprendre, je suis aimante, douce. Je n’aime pas du tout la violence...

Comment faites-vous plaisir à votre entourage ?

Quand quelqu’un m’approche, se déplace et vient me voir à la maison, je fais tout pour le mettre à l’aise. Je raconte des histoires, etc. Moi, ma priorité, c’est la joie ! J’aime être entourée de joie, je veux être en joie tout le temps... La vie est tellement dure qu’il faut la prendre du bon côté, c’est-à-dire essayer de peindre cette vie monotone, morose, en une vie de couleurs de l’arc-en-ciel. Et c’est ce que j’essaie toujours de faire. Quand je me lève, j’essaie de sourire du début jusqu’à la fin de la journée...

Que détestez-vous le plus dans la vie ?

L’hypocrisie. Je ne supporte pas qu’on me poignarde dans le dos. Car, moi, quand je me donne, je me donne entièrement. En amitié comme en amour. Et quand je sais que suis trompée, cela me fait très mal et me désole.

Est-il déjà arrivé qu’on vous poignarde dans le dos... en amour ?

Oui, cela arrive tout le temps...

Vous tombez donc amoureuse tout le temps ?
Non. Le poignard dans le dos. Cela arrive tout le temps...

Et comment faites-vous ?

Quand cela arrive, j’essaie de faire la part des choses. Je me dis que je suis peut-être de trop et je me barre...

Comme avec Decauthey dans la série télévisée « Ma famille » ?
Non (...). Je pense que Decauthey, c’est vraiment le personnage négatif que je n’ai jamais connu dans la vie : un gigolo, un escroc... C’est un peu ce qui se passe actuellement dans la société. Je ne dis pas que tous sont comme ça, mais la plupart des hommes cherchent des femmes qui font quelque chose, qui sont accomplies... Et si cette femme ne s’en sort pas, elle n’a pas de mari, elle n’a pas d’ami, pas de petit copain...

Mais vous, vous vous en sortez... Donc vous avez un mari, un copain, tout...

Au cinéma ?

Dans la vie...

Il y a bien un homme qui partage ma vie mais je ne suis pas mariée légalement avec lui.

Comment l’avez-vous rencontré et qu’est-ce qui vous plaît chez lui ?

Je l’ai rencontré dans mes multiples voyages et j’ai été frappée par son intelligence. Son regard m’a attirée et je pense que le mien l’a attiré aussi...

C’est lui qui a fait le premier pas ?

Ce sont toujours les hommes qui font le premier pas. Quel que soit ce que je ressens pour un homme, je ne ferai jamais le premier pas !

Pourquoi ?

C’est mon avis. Et puis, j’ai été éduquée comme ça.

Grande actrice au théâtre comme au cinéma, Amélie Wouabéï est donc une femme riche !

C’est possible. Riche dans le travail, les idées, les relations humaines, en tout... mais pas en argent.

En ce début d’année, quels sont vos vœux pour 2007 ?
Je souhaite du fond de mon cœur que la paix revienne dans mon pays, en Afrique et dans le monde. Personnellement, j’ai compris l’importance de la paix depuis qu’elle n’existe plus en Côte d’Ivoire. Sans la paix, un enfant qui vient de naître ne peut pas grandir, les artistes ne peuvent pas se livrer à leur art, le fonctionnaire ne peut pas aller au travail... la vie s’arrête ! Du coup, c’est la mort totale. C’est pourquoi je souhaite ardemment que la paix revienne et qu’il y ait la stabilité partout, en Afrique et, pourquoi pas, dans le monde.

Propos recueillis par Serge Mathias Tomondji

Fasozine

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