LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Législatives du 6 mai 2007 : Les bonnes intentions, c’est bien

Publié le samedi 17 mars 2007 à 07h39min

PARTAGER :                          

Ali Lankoandé, président du PDP/PS

Le PDP/PS a sorti une géniale trouvaille lors de ses journées parlementaires. Financer les législatives prochaines par des cotisations spéciales. L’argent est le nerf de la guerre, une maxime encore plus vraie que nature en politique. Aller à la pêche aux voix implique au préalable d’avoir un petit pactole en poche.

Cette idée-là des cotisations ressemble à un vœu pieu, et plus certainement à un manque d’imagination. Autant qu’on puisse se souvenir, jamais au Burkina Faso, une cotisation, fusse-t-elle "spéciale", n’a permis de réaliser un grand dessein.

Mais en revenant sur le fond des choses, le financement politique notamment est une si cruciale question, qu’elle mérite un tout autre traitement. Là-dessus, on peine à saisir comment peut-on à deux mois d’une élection aussi capitale, appeler ses militants et sympathisants à mettre la main à la poche.

Sans préjuger du nombre des cotisants, ni de la profondeur de leurs poches, il aurait valu mieux pour un parti, qui compte quelque chose dans le microcosme politique, ne pas perdre son temps à balancer une telle idée. Autant prêcher dans le désert, puisque c’est attendre Godot et pour n’avoir in fine que ses yeux pour pleurer devant une obole insuffisante à tenir un meeting à Tanghin-Dassouri.

Si réellement le sujet du financement de la politique constitue une priorité, il ne saurait être mis sur le tapis maintenant. Le fait pour les partis politiques de lier les élections aux seuls moments propices aux débats sur les questions essentielles de la construction de la démocratie constitue une limite grave dans leur action.

Tant qu’ils ne vont pas intégrer dans leur fonctionnement d’être présents et de façon plus déterminée tout au long de l’année, électorale ou pas, le mal sera toujours là. Et les problèmes sporadiques ainsi soulevés soulignent leur faillite à peser sur l’orientation de la vie publique. Il est temps qu’ils mettent fin à cette manie de jeter de temps en temps, comme ça, des idées sans prise aucune avec le réel.

S.K.

L’Hebdo

PARTAGER :                              
 LeFaso TV