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Arts : On ne s’improvise pas musicien

Publié le vendredi 16 mars 2007 à 07h52min

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Le Burkina Faso connaît actuellement un printemps des dédicaces d’albums d’artistes-musiciens. Il ne se passe plus une semaine sans au moins trois cérémonies de dédicaces d’albums. C’est peut être mieux, diront certains, pour l’affirmation de la musique burkinabè.
La palme d’or revient surtout aux artistes féminins.

Rien que ces deux derniers mois, on note des sorties d’albums de Adèle Rouamba, Lissa, Sonia Carré d’As, Youmaly, Oumou Pooda, Awa Melone et Soninké dans la compile "Réalité". Ajoutons à cette liste, Daisy, Rovane et Yili Nooma si l’on recule un peu encore dans le temps. Cette "fécondité" nous interpelle cependant.

La quantité dans la production, nous ne sommes pas contre, mais nous préférons d’abord la qualité. A voir les dédicaces se succéder chaque jour, on a l’impression que certains, après avoir vu un clip ou écouter un titre de leur voisin, copine ou parent à la radio ou la télévision, peuvent être piqués sur le champ par le virus de la musique. Le cas patent, ce sont ces choristes qui se déclinent rapidement en musiciennes, tout en oubliant que l’on peut savoir faire le chœur et ne jamais avoir le talent d’un auteur-compositeur, d’un lead vocal et j’en passe.

La musique est avant tout un art dont certains ont le talent, d’autres non. Et dans ce dernier cas, il s’apprend à force de travail. L’on ne s’improvise pas musicien à plus forte raison artiste dans ce domaine. C’est un travail de longue haleine : savoir ce qu’est la musique, avoir une voix pour chanter, les capacités de composer un texte, etc.

L’un des handicaps de nos parvenus en musique, c’est d’oublier que le travail se partage et qu’il y a des gens qui sont mieux dans la composition des textes, d’autres pour occuper le rôle de lead vocal ou encore la composition en duo pour éviter la monotonie sonore que l’on constate dans la plupart des albums qui nous sont proposés. Il importe donc que chacun sache qui il est et ce dont il est capable dans le domaine de la musique. Notre show-biz se porterait encore mieux car nous aurons des produits vendables et consommables.

A force de vouloir coûte que coûte chanter, on n’oublie que le choix des mélomanes est avant tout porté sur la qualité du produit. En musique, il n’y a pas de patriotisme dans la médiocrité. A bon entendeur, salut !

Ismaël BICABA

Sidwaya

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