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Wilfried SANOU de SC Fribourg en Allemagne : « je suis Burkinabé, fier de l’être et prêt à le servir »

Publié le lundi 5 mars 2007 à 08h45min

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Wilfried Sanou

Ancien pensionnaire de Planète Champion, l’ancien temple de la crème du football burkinabè, il est aujourd’hui le porte-flambeau du football burkinabé en Allemagne. Wilfried Sanou, qui depuis 2003 est sociétaire au Club Sportif de Fribourg en Allemagne, incarne la nouvelle génération de joueurs africains qui font d’abord du football, une passion, une identité et un tremplin pour le succès.

Depuis son arrivée dans ce club rouge et noir de Fribourg, le nom du Burkina Faso est encore plus facile á prononcer par les fans de la Bundesliga et surtout des chroniqueurs allemands. Ses talents dus à son ardeur et sa discipline au travail ont donné une autre image au football burkinabé.

Malgré un calendrier toujours chargé, il a accepté se confier á Lefaso.net, une occasion pour lui de lever le voile sur certains malentendus avec la fédération burkinabé, le racisme dans les stades, etc.

Lefaso.net : Depuis quand êtes-vous sociétaire de SC Fribourg ?

Wilfried Sanou : Avant dêtre là, je jouais à FC Sion, un club de foot en Suisse. Après de nombreuses observations et de nombreux contacts avec mon manager, SC Fribourg m’a sélectionné. J’avoue que cela n’a pas été facile vu les tractations suite à mon transfert. FC Sion ne voulait pas me laisser partir. Mais grâce á mon manager Nick, la volonté du club, j’ai pu intégrer le club de Fribourg en 2003 afin de commencer les entraînements et les compétitions.

Lefaso.net : Comment s’est passée votre intégration dans le club, et dans la ville de Fribourg ?

W.S Il est évident que l’intégration n’a pas été facile. Les tractations avec mon ancien Club on joué négativement sur mon moral, par la suite, la langue allemande qu’il fallait maîtriser afin de faciliter la communication avec les collègues. Avant mon arrivée, deux joueurs maliens, surtout Boubakar Diarra qui est là depuis 10 ans, m’ont beaucoup soutenu.
Le fait d’habiter chez lui au début, d’échanger en Bambara, de me mettre en relation avec les joueurs du Club, tous d’ailleurs très sympas ont facilité voire accélérer mon intégration dans le club.

Lefaso.net : Aujourd’hui nombreux sont les jeunes joueurs étrangers voire africains en Europe qui ont du mal à se trouver des clubs ou se font exploiter. Comment est gérée votre carrière en Allemagne ?

W.S : Je travaille depuis très longtemps avec un manager, d’origine autrichienne qui se nomme Nick. Il est chargé de la gestion de ma carrière et cela me fait plaisir. Sa bonté, sa franchise, son professionnalisme et sa connaissance du milieu footballistique soit en Afrique même au Burkina et ici en Europe me permettent d’être tranquille afin de mieux me concentrer sur mon travail. La preuve en qu’il est aussi le manager de Jonathan Pitroipa, l’autre professionnel burkinabè qui vient de se joindre à nous. Je tiens à souligner que le professionnalisme dans la gestion des joueurs dont jouit mon club actuel est aussi rassurant.

Lefaso.net : Le racisme dans les stades en Allemagne est devenu inquiétant. Avez-vous déjà été une fois victime de tels égards.

W.S Franchement, depuis mon arrivée, je ne l’ai jamais vécu à Fribourg ni sur d’autres stades. J’ai entendu parler des cas à Hambourg et cela est triste, déplorable et cela peut toujours nous arriver. C’est pourquoi en tant que joueurs africains, il faut avoir un moral très fort, se mettre au-dessus de certains égards afin de bien mener son travail.

Lefaso.net : À quels niveaux sont vos démêlés avec la fédération burkinabè de football ?

W.S : Effectivement, j’ai eu des problèmes avec les dirigeants de l’équipe nationale. A mon récent séjour au Burkina lors de mes vacances, j’en ai profité une fois de plus pour discuter avec les dirigeants de la fédération. Je suis fils du pays, et j’en suis fier. Ce qui revient à dire dès que je suis sollicité pour le servir, je n’hésiterai pas dès que la forme y est. La dernière fois que j’étais appelé à rejoindre les étalons, j’étais blessé. Je suis resté plus que deux mois dans mon club sans participer aux compétitions. Il est vrai que ma contribution était plus que nécessaire. Dans de telles conditions, comment vous voulez que je saute au premier appel, me retrouver sur le terrain et ne pas me donner le meilleur de moi-même. J’y étais tout juste pour motiver mes collègues. Je trouve cela déplorable qu’on répande des fausses informations selon lesquelles je boude l’équipe nationale. L’étalon ce n’est pas une affaire personnelle mais plutôt une affaire de tous, donc nationale. Il faut que je sois sincère de mon état et laisser la place aux plus aguerris.

Lefaso.net : Comment sont vos rapports avec Saboteur, l’entraîneur national ?

W.S : Il m’appelé une fois, malheureusement vu mon état de santé je ne pouvais pas rejoindre le groupe. Pendant mon dernier séjour en présence de mon coach de Fribourg, j’ai voulu le rencontrer, une chose qu’il n’a pas voulu avant tout match. Et je respecte bien sa décision. Et depuis lors, je n’ai plus eu de contacts avec lui. Je le ne connais pas très bien personnellement, et il ne m’a jamais entraîné. Tout ce que je sais de lui, c’est qu’il est un bon entraîneur et qu’il soit rappelé pour l’équipe nationale. Je n’ai aucun problème avec lui.

Comme je le disais, je trouve insupportable que la presse continue á me traiter de quelqu’un qui boude les matchs. Je répète que j’étais au Burkina et par manque de forme, j’ai refusé de participer et il faut que ceux qui calomnient sachent que je le fais pas pour moi mais plutôt pour le succès des Etalons donc pour le pays.

Lefaso.net : Etes-vous prêt á un appel pour les prochains matchs des Etalons ?

W.S : Actuellement, il vrai que je suis concentré sur mon championnat mais mon téléphone reste ouvert á tout coup de fil. On est tous en tant que joueur, fait pour contribuer au rayonnement de notre football. Cela revient à dire que je ne peux en aucun cas refuser une proposition de jouer pour mon pays à partir du moment que la forme y est. Je suis au né dans ce pays et qui m’a vu grandir, le servir est un devoir.

Lefaso.net : Avez-vous un espoir quant á une qualification certaine du Burkina á la prochaine CAN ?

W.S Notre chance est grande vu la qualité des joueurs qu’on possède. Et ces derniers, je les connais presque tous. Ils sont d’une grande qualité et de potentialités, surtout animés d’une volonté de donner une autre image des Etalons. Pour y arriver, la compréhension, la cohésion des joueurs doivent être de rigueur. Il y a très longtemps que je n’ai pas joué dans l’équipe nationale donc j’ignore d’autres facettes. Nous sommes ici en Allemagne et voir la qualification du Burkina á la CAN nous fait honneur en tant que Burkinabè même si on n’est pas appelé pour y participer.

Lefaso.net : Jonathan Pitroipa, votre compatriote et coéquipier de SC Fribourg a brillé lors du match contre le Sénégal, cela vous a-t-il surpris ?

W.S : En aucun cas, à voir le travail qu’il a abattu d’abord pour s’intégrer et ensuite se titulariser montre en quoi il est talentueux. Et cela me fait aussi plaisir car cela montre en quoi que le Burkina peut aussi avoir sa place et convaincre de nombreux recruteurs. L’arrivée de Moussa Ouattara á FC Kaiserlautern, un autre Club de la D2 est une preuve.

Lefaso.net : La dernière coupe du monde 2006 a eu lieu en Allemagne sans la participation du Burkina Faso comme d’habitude ? Quels étaient vos sentiments en tant que joueur burkinabè ?

W.S : Il est évident que cela est triste. On aurait aimé voir le drapeau des « hommes intègres » flotter mais hélas. Cela n’est qu’une partie remise. La coupe du monde pour les pays africains et surtout pour le Burkina n’est pas pour le moment de remporter. Elle est une porte ouverte pour de nombreux joueurs de montrer les talents des joueurs et de se faire recruter. La Côte d’Ivoire par exemple en profite actuellement. Et cela ne fait que renforcer la force de l’équipe et l’image du pays comme un pays de foot.

Lefaso.net Que faîtes vous si vous n’êtes sur le terrain d’entraînement ou en une compétition ?

W.S Je fais des balades avec Jonathan et d’autres copains un peu partout et dès que je suis dans mon appartement, j’écoute la musique comme Yeleen, Faso Kombat et d’autres afin de renouer avec le pays.

Lefaso.net : Un mot á l’intention de vos fans et à tous les Burkinabè...

Je reste le même Wilfried Sanou que vous avez tous connu á Planète Champion, prêt á servir mon pays dès que le sélectionneur m’appelle et que la forme y est. Je les remercie de continuer á me faire confiance et de pouvoir se mettre au-delà des ragots en mon encontre.

Alex Moussa Sawadogo
Lefaso.net
Correspondant à Berlin (Allemagne)

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2007 à 16:26, par injuried time En réponse à : > Wilfried SANOU de SC Fribourg en Allemagne : « je suis Burkinabé, fier de l’être et prêt à le servir »

    Ce garçon est sans doute talenteux. Et chose sûre, il garde la tête sur les épaules. "Continue ainsi, ta route sera bien longue et radieuse inch’allah". Le seul point inquiétant, c’est que la sélection des joueurs pr les Etalons, se fait tjrs sans un vrai scouting comme doit l’exgiger une préparation professionnelle digne de ce nom. La majeure partie de l’effectif Etalon est constituée par un contingent de professionnels ; mais le staff technique et les dirigeants, si je ne m’abuse, fonctionnent sur des pratiques amateuristes. Il y’a comme un hiatus, qui n’est d’ailleurs pas propre au Burkina seul. Le Togo en a fait la triste demonstration lors de la coupe du monde.
    Bon vent !!!

  • Le 5 mars 2007 à 17:44 En réponse à : > Wilfried SANOU de SC Fribourg en Allemagne : « je suis Burkinabé, fier de l’être et prêt à le servir »

    nous aimons tous notre faso,mon frere il ne faut pas ecouter ces ragots,de toute les facons le pays est toujours pres a noircir tout ce qui brillent.
    les autres aiment leurs fils qui ont reussi a l’etranger.mais malheureusement chez nous au faso,quand tu essais de monter ils passeront par ces genres de betises pour te discrediter.le patriotisme est fini depuis 1987,joue ton foot en allemangne,occupe toi de ta famille,viens quand tu peux,ne sois pas obliger de faire quoi que ce sois.si un jour tu as des problemes, personne au pays ne t’aidera,il t’entereras comme tous les autres.
    si tu brille ailleurs,et tu decide de rentrer servir ton faso,tu es mort et enterrer,plus personne ne voudra de toi.dernier conseil,je sais de quoi je parle.
    "le faso noirci tout ce qui brilles."je sais que beaucoup dira que je n’aime pas mon pays,mais c’est le contraire,je suis seulement decu de voir que tous nos sportifs qui reviennent de la cote d’ivoire ou de l’occident sont enterer,nos artistes,nos inttelectuelsect...,il faut avoir le courage de dire certaines choses qui peut’etre peuvent choquer,mais appelent a refflechir et a changer,pas pour nous, mais pour le future,pour nos enfants de demain...merci,jean jacque.

  • Le 8 mai 2007 à 11:33 En réponse à : La situation du football et le comportement de la féderation au Burkina

    Willfried,

    Nous sommes tous fils de ce pays et en sommes fier. Mais c’est decevant ce qui se passse au pays l’ingratitude, l’égoisme et le centrisme dont fait l’objet les responsables de la Fédeartion de Football de notre pays. Regarder ce qu’ils font à Sboteur fils du pays et bon entraîneur. C’est revoltant et personnellement, depuis l’arrivée de Diakité notre football récule et il est là, toujours là.

    Avec Saboteur, nous avions l’espoir que quelque chose de bien et durable se ferait mais c’était sans compter avec ces machines à la recherche de graisse. Comment comprendre qu’un entraîneur comme Saboteur ne puisse pas disposer de 2 ans pour reconstruire une équipe nationale qu’ils ont eux defaite. J’espère que le Chef de l’Etat va agir pour le bonheur de notre football. Mais nous gardons un espoir dans la mesure ou le Ministre en charge du sport lui sait ce qu’il veut. Notre problème c’est la féderation qui ne sait rien faire de bon que diviser pour mieux bouffer. Notre football n’a pas d’avénir alors concentre toi et lorsque se levera un solei nouveau, tu pourras agir en patriote mais pas avec une telle féderation sans vitesse ni ambition patriotique.

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