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Tournée de Mme Brigitte Girardin en Afrique de l’Ouest : « L’élection présidentielle peut être organisée en Côte d’Ivoire d’ici au 31 octobre 2007 »

Publié le vendredi 2 mars 2007 à 08h52min

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Brigitte Girardin

La ministre française déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, Mme Brigitte Girardin, a entrepris à partir de mercredi 28 février 2007, une tournée en Afrique de l’Ouest. Hier jeudi 1er mars, elle a été reçue par le chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré. Peu après, elle a animé un point de presse à la résidence de l’ambassadeur de France au Burkina Faso.

Ouagadougou, capitale du Burkina a constitué la première étape de la visite entreprise par la ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, Mme Brigitte Girardin dans trois pays ouest-africains : Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire.

Hier jeudi 1er mars, Mme Girardin a eu un entretien avec le président du Faso, Blaise Compaoré. Comme il fallait s’y attendre, les questions politiques ont éclipsé les débats culturels avec la XXe édition du Festival panafricain du cinéma et de télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui se tient actuellement.

Le dialogue direct interivoiriens qui se déroule depuis près d’un mois à Ouagadougou sous l’égide du président Compaoré et la crise en Guinée ont été des sujets abordés par Mme Girardin aussi bien à sa sortie d’audience qu’à son point de presse.
« Je suis venue apporter tout le soutien de la France aux efforts de médiation du président Compaoré en lui disant que le contexte est favorable pour que la Côte d’Ivoire puisse sortir de la crise », a-t-elle dit.

Selon elle, la médiation du président Compaoré doit permettre aux acteurs politiques ivoiriens de s’approprier tous les accords qui ont pu être conclus jusque-là. « C’est parce que les Ivoiriens ne se sont pas appropriés les accords que nous sommes toujours à là » a expliqué Mme Girardin avant d’ajouter que le président du Faso peut trouver les modalités concrètes et précises pour permettre l’organisation d’élections démocratiques, libres et transparentes d’ici au 31 octobre 2007. « Nous avons toute la chance d’avoir cette médiation du Burkina Faso qui est un atout tout à fait exceptionnel pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire », s’est-elle félicité.

Les avancées

La ministre française s’est également rejouit des avancées obtenues par la facilitation notamment sur la question cruciale de l’identification considérée par Mme Girardin comme le nœud de la crise. « J’ai perçu une très grande avancée sur des questions très importantes qui sont à l’origine de la crise ivoirienne : le problème de l’identification.

Le président Compaoré arrive à faire bouger les lignes, à faire avancer les choses et nous espérons que tout cela va se concrétiser par un accord. Nous faisons complètement confiance au président Compaoré et nous le soutenons du mieux que nous pouvons car il représente un espoir pour tous les Ivoiriens », a déclaré Mme Girardin. Le Burkina Faso fera le point des discussions directes entre les équipes du président Laurent Gbabgo et celles du leader des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro lors de la réunion du Groupe international de travail (GIT)qui se tient ce matin même à Abidjan.

« Franchement, je crois que si on a un accord rapide qui permet d’engager concrètement le processus sur le terrain (...), s’il y a de la bonne foi, de façon sincère et sans arrière-pensée de tous les partenaires ivoiriens, on peut tenir des élections d’ici à la fin de l’année. Cela ne paraît pas irréaliste », a-t-elle assurée. Interrogée sur l’éventualité de reviser la résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations unies qui n’a jamais été appliquée, Mme Girardin a indiqué que l’ONU entérine les décisions prises par la CEDEAO et validées par l’Union africaine.

« Les résolutions ne viennent pas ex nihilo, ce sont les Africains qui les proposent », a rappelé la ministre. Selon elle, toutes les résolutions peuvent être adoptées par le Conseil de sécurité, mais si les Ivoiriens ne se les approprient pas, rien ne marchera. « Le chemin actuel est de faire en sorte que les Ivoiriens retrouvent un minimum de confiance entre eux pour mettre en œuvre le processus. Rien ne se fera sans eux. On ne peut pas se substituer à eux ».

Soutien à Lansana Kouyaté

Pour faciliter le retour de la confiance, Mme Brigitte Girardin, a rencontré le leader des Forces nouvelles, mercredi 28 février dans la soirée à Ouagadougou. « Je rencontrerai M. Alassane Dramane Ouattara (le leader du Rassemblement des républicains) ce soir et le président Laurent Gbagbo, demain soir (c’est-à-dire aujourd’hui). Mais avant, j’irai à Daoukro pour y rencontrer M. (Henri Konan) Bédié, (l’ancien président de la République) ».

Selon Mme Girardin, la présence française coûte 250 millions par an au contribuable français et « nous voudrions que les choses soient définitivement réglées pour que nous puissions nous retirer de la Côte d’Ivoire ». Elle a ajouté que tant que la France sera là, elle fera tout afin de permettre à ce pays de retrouver la paix et mobiliser les Ivoiriens pour le développement de leur pays.

La France n’a pas de condition à poser aux acteurs ivoiriens, « nous souhaitons seulement qu’ils puissent s’accorder entre eux ». S’agissant de la Guinée où le président Lansana Conté a enfin accepté, sous la médiation de la CEDEAO de désigner un Premier ministre « non coloré » politiquement, Mme Girardin a indiqué qu’elle s’y rend pour apporter son soutien à Lansana Kouyaté, le nouveau chef du gouvernement qui a pris fonction hier à Conakry.

« Je me rendrai tout à l’heure à Conakry pour manifester la solidarité de la France au Premier ministre Lansana Kouyaté ». « Nous avons espoir que la Guinée évitera le pire », a-t-elle espéré, avant d’expliquer que la Guinée a réussi pendant des années, à maintenir sa stabilité malgré les crises du Liberia, de la Sierra Leone et de la Côte d’Ivoire. « Il ne faudrait pas que maintenant que ces pays règlent leurs problèmes, la Guinée sombre dans une crise grave ». Elle a estimé que l’arrivée de M. Kouyaté est un espoir pour les Guinéens. »C’est l’homme de consensus que la Guinée attendait pour se remettre sur les rails et je lui apporterai le soutien de la France pour qu’il réussisse sa mission », a-t-elle conclut.

Romaric Ollo HIEN

Sidwaya

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