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Protection de l’environnement : Militaires et forestiers en rangs serrés

Publié le vendredi 23 février 2007 à 07h08min

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Un atelier national sur la contribution des Forces armées nationales à la gestion durable de l’environnement réunit à Ouagadougou les 22 et 23 février 2007 des militaires et des forestiers.

Les Forces armées nationales (FAN) se mettent à l’avant-garde de la protection de l’environnement. En effet, dans le souci de mieux impliquer les militaires à la gestion durable des ressources naturelles, le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie a initié au profit des officiers de l’armée nationale et des forces de sécurité, un atelier national sur leurs contributions. Aussi, le président du comité d’organisation, Justin Goungounga a salué la pertinence de cette initiative.

La présente rencontre entend conscientiser les militaires et les paramilitaires sur leur rôle dans la protection de l’environnement qui requiert une mobilisation de l’ensemble des forces vives de la Nation. Au cours de la rencontre, les participants vont examiner un projet d’axes de partenariat qui prend en compte la disponibilité des militaires en fin de carrière pour leur contribution à la surveillance et la protection des ressources naturelles. Ce processus va aboutir à la formulation d’un cadre formel de coopération entre les ministères de l’Environnement et de la Défense.

Pour cela, la rencontre va identifier et planifier des actions à mener pour l’opérationnalisation des domaines retenus, le développement et la validation des mécanismes de mise en œuvre et de suivi, de la collaboration, a souligné le ministre de la Défense, Yéro Boly. Pour joindre l’acte à la parole, le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie a offert aux FAN 100 000 pots plastiques, des semences forestières d’une valeur de 300 000 F CFA, des produits phytosanitaires et un important lot de matériel de pépinière.

Ce don, salué par le ministre Boly, va donner plus d’autonomie à l’armée et renforcer les actions de sauvegarde de l’environnement déjà entreprises par l’armée nationale. En effet, au cours des campagnes de reboisement 2004-2005, 2005-2006, elle a réalisé respectivement 37 ha et 39 ha de plantation d’arbres, a relevé Yéro Boly.

De son côté, le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Laurent Sédogo a justifié la tenue de l’atelier par le fait que l’armée est le bras solide de la Nation. Elle participe entre autres à la construction de routes, à la production agropastorale. « Il était important et opportun d’associer l’armée pour que chaque militaire s’engage dans la protection de l’environnement et donc la promotion de l’écocitoyenneté », a dit M. Sédogo.

La présente collaboration augure de bonnes perspectives dans la mesure où elle va contribuer à la fois à réinsérer les militaires « jeunes » admis à la retraite au service de la sauvegarde de l’environnement.

S. Nadoun COULIBALY


Réchauffement climatique : « La vérité est en train de rattraper les américains »

En marge du Forum de partenariat pour l’Afrique sur les changements climatiques, le Conseil national pour l’environnement et le développement durable (CONEDD) a organisé une conférence de presse le 20 février 2007 en vue de faire le point sur l’état actuel de la volonté des pays à réduire le taux de gaz à effet de serre (GES).

De l’avis du secrétaire permanent du conseil national pour l’environnement et le développement durable, M. Alain Eduard Traoré, le combat pour inverser la tendance du réchauffement climatique passe par la réduction des gaz à effet de serre.
C’est pourquoi les 189 pays signataires du protocole de Kyoto s’engagent à ramener le taux de leur émission de gaz à effet de serre à celui des années 1990. « Mais tous les pays ne polluent pas de la même façon », remarque-t-il. Les 35 pays les plus industrialisés, la Chine ou l’Inde émettent plus de gaz à effet de serre que les pays en développement.

Les engagements internationaux s’appuient donc sur des mécanismes de réduction des GES, d’où le mécanisme de flexibilité. Les pays développés, en compensation de leur quota d’émission, doivent aider les pays en développement en y développant des projets dans le secteur de l’énergie, l’agriculture, la foresterie... « Le mécanisme de flexibilité favorise également le transfert des technologies », a dit M. Traoré. Selon lui, les pays développés aident les pays en développement à mettre au point des unités de transformation moins polluante. Mais le secrétaire permanent regrette que le plus gros pollueur, les USA ne soit pas signataire du protocole de Kyoto.

« Un Américain émet 22 fois plus de GES qu’un Africain. D’ailleurs l’Afrique émet seulement 2,5% de GES à l’échelle mondiale », a-t-il constaté avant de laisser entendre que la vérité est en train de rattraper les américains.

Pour lui, ces derniers ont longtemps nié le lien entre le réchauffement climatique et leurs activités industrielles avant de se résigner.
M. Traoré estime par ailleurs que même s’il n’existe pas de mécanismes contraignants ce pays, tout comme d’autres, à ratifier le protocole de Kyoto, des lueurs d’espoir existent. « L’Etat de Californie aux USA, conscient de son taux de pollution élevé veut se conformer aux exigences du protocole de Kyoto », se réjouit M. Traoré.

En ce qui concerne le Burkina Faso, il a salué les efforts des autorités qui, à travers les opérations de boisement et de reboisement, contribuent à lutter contre la désertification. « Les arbres séquestrent le carbone et cela permet de réduire les GES », souligne-t-il. Le patron du CONEDD a aussi apprécié le fait que le Burkina Faso, à travers le Jatrofa, les graines de coton... produit du biocarburant, moins nocif à l’environnement que le pétrole. Pour finir, M. Traoré et ses collaborateurs ont tenu à rassurer les journalistes.

Aucune étude scientifique, selon eux, n’a démontré jusqu’à présent que l’opération Saaga à des effets néfastes sur l’évolution de la météorologie. « C’est une technique ancienne que les Américains utilisent encore », précise le secrétaire permanent.

A ceux qui croient que les pays africains à l’image d’autres pays industrialisés refusent de faire la promotion de l’énergie solaire, le secrétaire permanent pense plutôt que des progrès sont notables dans le domaine. « Ils existent déjà des courses de véhicules solaires, c’est possible qu’on ait des avions solaires donc il faut s’attendre à ce qu’à l’avenir, les villages les plus reculés bénéficient de l’énergie solaire, la source la plus proche d’eux », a prédit M. Traoré.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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