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Dialogue inter-ivoirien : L’opposition souhaite des élections "transparentes et démocratiques"

Publié le jeudi 22 février 2007 à 04h01min

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Alassane Ouattara et Blaise Compaoré

Le président du Faso, médiateur dans le "dialogue direct" inter-ivoirien a reçu, mercredi 21 février 2007 au palais présidentiel, une délégation de l’opposition politique ivoirienne.

Une délégation de l’opposition politique ivoirienne dirigée par le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara et comprenant le secrétaire général de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire/Rassemblement démocratique africain (PDCI/RDA), Alphonse Djédjé Mady a été reçu en audience, mercredi 21 février 2007, par le président du Faso, Blaise Compaoré.

Par ailleurs, le conseiller politique de M. Ouattara, Amadou Soumahoro, le secrétaire général adjoint du RDR chargé de la Communication, Ali Coulibaly et un membre du bureau politique du PDCI/RDA et ancien président du Conseil économique et social (CES), Nemin Noël composaient la délégation.

Les entretiens entre les délégués du Rassemblement des houphouêtistes pour la démocratie et le progrès (RHDP) en Côte d’Ivoire auront duré de 17 heures 10 minutes à 18 heures 33 minutes.

A leur sortie d’audience, l’ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara a déclaré qu’ils sont venus à Ouagadougou sur invitation du président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui, depuis le 05 février dernier, conduit les discussions directes inter- ivoiriennes en vue de sortir le pays de la crise qu’il traverse voilà quatre ans maintenant.

"Le président du Faso, (Blaise Compaoré) nous a indiqué comment est-ce qu’il voyait son rôle de facilitateur et quels étaient les points essentiels à essayer de résoudre les prochains jours", a indiqué M. Ouattara.

Il a dit qu’ils ont expliqué au président du Faso que les protagonistes de la crise ivoirienne ont eu au total treize rencontres depuis Linas-Marcoussis, suivies de cinq autres sur le sol ivoirien entre les leaders politiques, sans oublier les nombreuses résolutions des organismes inter-africains mais aussi et surtout du Conseil de sécurité des Nations unies.

"...Nous souhaitons que cette fois-ci, ces discussions (de Ouagadougou) permettent de trouver un accord définitif qui soit réellement appliqué pour que la Côte d’Ivoire sorte de cette crise et que les Ivoiriens sortent de cette souffrance", a plaidé M. Ouattara.

L’ancien Premier ministre estime que pour parvenir à cette situation, il faut à la Côte d’Ivoire des élections "transparentes et démocratiques".
"...Et nous espérons que nous pourrons faire cela cette année", a-t-il conclu.

Romaric Ollo HIEN


Le G7 à Ouagadougou : L’échéancier politique en débat

Mercredi 21 février 2007 dans l’après-midi, Blaise Compaoré, médiateur du dialogue direct inter-ivoiriens, a reçu le président du directoire du G7 (qui regroupe les partis dits "houphouëtistes" et les partis politiques se réclamant des Forces nouvelles à savoir le MPCI, le MPIGO, le MJP) ainsi que le président du Rassemblement des républicains (RDR) Alassane Dramane Ouattara. Un bon signe, si tant est que ceux qui avaient des inquiétudes quant à "l’étroitesse" du dialogue direct, peuvent maintenant se rassurer.

Avec la présence des deux sus-nommés à Ouagadougou, aucune composante de la classe politique ivoirienne n’est désormais exclue du dialogue. Et, même si les deux hommes se sont contentés de déclarations diplomatiques et courtoises à l’endroit de la presse, le menu doit être copieux à l’instar de celui "dégusté" jusque-là avec les autres parties prenantes au dialogue. Lesquelles (opposition armée et pouvoir) ont réussi, nous l’espérons, à accorder leurs violons. L’identification, DDR, question des milices, bref, pacification du pays sont en bonne voie avec le concours de l’ONU qui doit apaiser certains esprits "troublés" par d’éventuelles sanctions.

Avec l’opposition politique, les débats tourneront autour de ces questions aussi, mais l’essentiel concernera l’organisation de la prochaine présidentielle (modalité du scrutin, dates...) et la liquidation de certains vieux contentieux existant avec les leaders de cette opposition. On sait que Alassane Dramane Ouattara (ADO) a beaucoup perdu dans cette crise tant matériellement (destruction et confiscation de ses biens) que moralement (profanation de la sépulture de sa mère, ostracisation, chasse aux sorcières orchestrées contre ses militants).

Il ne serait donc pas fâché qu’on lui fasse droit de ses droits sur le chemin de la réconciliation. Le plus dur a cependant été fait avec la reconnaissance officielle de son "état ivoirien", principal acquis de la médiation de Thabo Mbéki.

Quant à Henri Konan Bédié dont l’ombre se profile derrière Alphonse Djedjé Madi, il en a gros sur le cœur, lui qui estime qu’il n’a jusque-là pas droit aux honneurs que devrait lui conférer son statut d’ancien chef d’Etat.
Il a, du reste, dû se réfugier un moment en France pour dit-il se "préserver" des vicissitudes de la vie politique ivoirienne.

Et, même si le contentieux né des élections régionales de 2002 ne peut plus être vidé, Bédié comme Ouattara ne seraient pas fâchés que des élections législatives soient organisées dans la foulée de la présidentielle pour donner la vraie "couleur" politique de la Côte d’Ivoire. Les régionales puis les municipales viendront parachever l’édifice. Il y a donc un échéancier politique à mettre en place et les discussions avec les deux hommes pourront y contribuer grandement.

Aussi, le toilettage de certains textes (constitution, code électoral) devra être envisagé pour y extirper les dernières scories de l’ivoirité.

Ce volet politique clos, restera peut-être à rencontrer les autorités coutumières, religieuses pour demander leur "bénédiction" avant la mise en chantier de la normalisation politique et institutionnelle.

C’est donc un pas important qui vient d’être fait par la médiation Compaoré, laquelle loin d’être amnésique comme le croient certains, travaille plutôt "étape par étape". Et, dans cette démarche, il est difficile de demander à un "corps malade" (la Côte d’Ivoire) de soigner les maux qu’il a causés à d’autres, car, cet effort risque de provoquer une rechute. Ceux qui ont des oreilles comprendront.

Boubakar SY

Sidwaya

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