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Société de l’information de l’information : Une place relativement médiocre pour l’Afrique

Publié le mercredi 21 février 2007 à 07h55min

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L’Université de Ouagadougou accueille les 19 et 20 février 2007 un colloque international sur le thème : « L’Afrique et la société de l’information : promesse démocratique et problématique d’une éducation citoyenne ».

L’ouverture des travaux a eu lieu à la salle de conférences de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) sous la présidence du Pr. Joseph Paré, ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Le colloque international sur le thème « L’Afrique et la société de l’information : promesse démocratique et problématique d’une éducation citoyenne » est une initiative de l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC).

Ce colloque a réuni pendant deux jours d’éminents professeurs et chercheurs venus de la Belgique, du Sénégal, du Togo, du Cameroun, de la Tunisie et du Burkina. Ceux-ci ont été appelés à partager leurs réflexions sur le thème avec leurs confrères et les étudiants qui prennent part massivement à ce rendez-vous du partage des connaissances. Le thème, appelé à focaliser les débats, a vu son importance notifiée par tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture. Pour la présidente de l’Université de Ouagadougou, Pr. Odile Nacoulma, l’Afrique est encore à l’arrière-garde dans l’ère des technologies de l’information et de la communication. Le Pr. Joseph Paré, lui s’appesantira sur les causes de ce phénomène nommé « fracture numérique ». Pour lui, ce sont les coûts des équipements qui constituent un handicap pour l’intégration de l’Afrique dans l’ère des TIC.

A cela s’ajoute une disparité géographique et socioprofessionnelle selon que l’on réside en ville ou en campagne, qu’on soit du monde académique ou du secteur informel. Le Pr. Joseph Paré a émis l’idée que les participants au colloque puissent examiner la manière dont vont s’introduire harmonieusement les TIC dans la société africaine et leurs risques possibles.

La société mondiale de l’information ne serait pas pour demain

La communication (entendue le développement des TIC) est attendue comme pouvant apporter une grande valeur ajoutée au développement sinon un moteur de développement. Cette approche a cependant été relativisée par le Pr. Jacques Barrat, à l’Institut France presse et spécialiste de la géopolitique.

Dans l’approche du thème, Jacques Barrat est parti de trois constats : la place relativement médiocre de l’Afrique dans la société de l’information, les TIC et leurs impacts en Afrique, enfin, la conviction que la société de l’information ne serait pas pour demain. Jacques Barrat a avancé que l’Afrique a une place médiocre dans la société de l’information.

En effet, un Africain sur treize a une télévision, un sur quarante un téléphone fixe, un sur quarante un portable, un sur cent trente un ordinateur, un sur cent cinquante a accès à internet. Pour lui cependant, ces chiffres ne sont pas des indicateurs de développement mais plutôt de sous-équipement car le rapport entre média et développement n’est pas du tout démontré.

Jacques Barrat avance que compte tenu de la forte demande sociale et culturelle des TIC, il y a lieu de faire preuve d’une grande prudence dans leur usage pour savoir tirer profit et produire des contenus de qualité et des valeurs.

Plus d’une dizaine de communications ont été livrées. Elles ont porté sur les questions liées à la place de l’Afrique dans la société de l’information, aux mutations induites par la société de l’information sur les pratiques démocratiques et aux nouveaux enjeux d’une éducation citoyenne en Afrique.

Ismaël BICABA

Sidwaya

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