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XXe édition du FESPACO : Le cinéma africain d’hier à aujourd’hui

Publié le mardi 20 février 2007 à 08h33min

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L’Etalon 2005 remis à Zola Maseko

Le cinéma africain s’est enraciné au fil des temps à véhiculer la culture africaine. Il joue un rôle de catalyseur dans la valorisation de l’identité africaine car dans la majorité des cas, c’est un cinéma qui conscientise, éduque et interpelle le public sur les bonnes mœurs.

C’est un cinéma militant d’une manière ou d’une autre qui contribue à l’essor du développement économique et social du continent. Avec un itinéraire qui connaît des succès et de dévouement continuel.

Dès les années 1969 - 1970, les cinéphiles africains ont manifesté leur espoir de voir le cinéma africain imposer ses marques.

Cette idée a évolué et a vite fait naître le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au cours de la même année 1969.

Au début annuel, le FESPACO est devenu biennal à partir de la sixième édition en 1979 et a commencé le dernier samedi de chaque année impaire.

Si au premier moment l’écho du FESPACO mobilisait timidement les cinéphiles et les partenaires de nos jours, il est devenu le plus grand carrefour des professionnels des cinéma d’Afrique et d’ailleurs. Mieux la festivité culture a pris progressivement l’allure des affaires avec le Marché international de la télévision africain (MICA).

D’édition en édition le FESPACO confirme ses objectifs qui visent la promotion du cinéma africain de toutes les œuvres du cinéma à l’intérieur comme à l’extérieur du Burkina.

Les contacts d’affaires et les échanges entre professionnels du cinéma et l’audiovisuel font la vitalité du FESPACO aujourd’hui. Il est d’ailleurs devenu la mémoire des œuvres cinématographiques du continent car il se charge d’archiver, des restaurer les films africains.

Une audience grandissante

Le premier festival en 1969 a enregistré la participation de cinq pays, de vingt-quatre films dont dix-huit films africains et environ dix milliers de cinéphiles.

Actuellement les statistiques montrent que l’audience du FESPACO va crescendo à chaque édition.

Après neuf éditions, des professionnels et cinéphiles accourent de tous les continents. Les récentes statistiques laissent apercevoir 46 distributeurs et acheteurs, quatre cent deux (402) réalisateurs, quatre vingt neuf (89) représentants de festivals, cinquante-deux (52) collaborateurs artistiques etc.

En 2005 par exemple le nombre des professionnels présents était estimé a environ quatre mille.

Le FESPACO a su également élargir la participation aux cinéastes de la diaspora noire d’Amérique, d’Europe et des Caraïbes. Cette ouverture sur les autres films du monde vise à faire du cinéma africain un havre de tolérance et de paix. Surtout faire du continent africain à travers le FESPACO le carrefour de toutes les cultures.

Théodore ZOUNGRANA


Bref aperçu de la légende de l’Etalon de Yennenga

C’est depuis 1972 que l’Etalon de Yennenga est devenu le symbole de la récompense de la meilleure œuvre cinématographique en sélection officielle. Le trophée est matérialisé par une guerrière montée sur un cheval cabré avec une lance à la main. Le sens de ce trophée est tiré du mythe fondateur de l’empire des mossé, ethnie majoritaire au Burkina Faso.

La légende raconte que le roi de Gambaga avec de nombreux héritiers. Obéissant à l une ancienne coutume, interdit le mariage à Yennenga. Au lieu du rôle de l’épouse, cette jeune fille se voit confier de guerre et placée à la tête d’une armée. Elle n’a donc dû renoncer au mariage qu’à contrecœur.

Son cheval s’emballe au cours d’un combat et l’emporte loin dans la brousse, si loin qu’elle se perd et rencontre Riâlé, un chasseur solitaire qui l’épouse. De leur union naquis Ouédraogo qui signifie cheval mâle.

Ouédraogo est le fondateur du royaume des mossés.Ainsi prendre l’Etalon de Yennenga comme premier prix de la fête du cinéma africain, reflète bien le symbole de l’identité africaine que les cinéastes à travers leurs créations doivent contribuer à rendre vivant. Au-delà de sa valeur symbolique de dix millions (10 000 000) de francs CFA c’est l’expression de l’histoire vivante des ancêtres qui se perpétue.

T.Z

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Les lauréats des Etalons de Yennenga de 1972-2005

1972 : Le Wazzou polygame Oumarou Ganda Niger

1973 : Les mille et une mains Souheil Ben Barka Maroc

1976 : Muna Moto Dikongué Pipa Cameroun

1979 : Baara, Souleymane Cissé Mali

1981 : Djeli Kramo Lanciné Fadika RCI

1983 : Finye Souleymane Cissé Mali

1985 : Histoire d’une rencontre Brahim Tski Algérie

1987 : Sarrounia Med Hondo Mauritanie

1989 : Héritage Africa Kwaw Ansah Ghana

1991 : Tilaï Idrissa Ouédrago Burkina Faso

1993 : Au non du Christ Roger Gnoan m’Bala RCI

1995 : Guimba Cheick Oumar Sissoko Mali

1997 : Buud Yam Gaston Kaboré Burkina

1999 : Pièces d’identités Mweze Ngangura R.D.C

2001 : Ali Zaoua Nabil Ayouch Maroc

2003 : Heremakono Abderrahmane Sissoko Mauritanie

2005 : Drum Zola Maseko Afrique du Sud

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