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Rapport mondial sur le développement humain 2006 : Le Burkina avance timidement

Publié le lundi 19 février 2007 à 09h04min

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Ruby Sandhu-Rojan du PNUD

Pour la XVIIe fois consécutive, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a rendu public, le jeudi 15 février 2007, son rapport mondial sur le développement humain 2006 intitulé « Au- delà de la pénurie : pouvoir, pauvreté et la crise mondiale de l’eau ».

Le Burkina Faso avance mais à pas de tortue. C’est du moins ce qui ressort du récent rapport mondial sur le développement humain 2006 titré « Au-delà de la pénurie : pouvoir, pauvreté et la crise mondiale de l’eau », rendu public le 15 février dernier à Ouagadougou par l’Agence onusienne PNUD.

Dans ce rapport de 422 pages consacré à l’eau, le Burkina Faso est classé au 174e rang sur 177 en progression d’un point. L’indice de développement humain du pays est en progression. Entre 1990 et 2004, il est passé de 0,308 à 0,342. Un progrès certes pas suffisant, qui se situe au niveau des performances économiques et sociales. Il met en relation l’eau et le développement et sonne l’alerte que si le rythme actuel est maintenu, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) seront atteints en 2040 pour l’accès à l’eau, et 2075 pour l’assainissement.

Le rapport souligne que la pénurie d’eau n’est pas due à une rareté de la ressource, mais plutôt à un problème de gouvernance et d’inégalité dans son accès. Subdivisé en six chapitres, il explique que 4 900 enfants décèdent par jour dans le monde suite aux maladies diarrhéiques, que 443 millions de jours de scolarité sont perdus à cause de la corvée d’eau. Pis, la disparité s’exacerbe entre les continents, entre les pays, entre les villes et les campagnes, entre les groupes sociaux et genres, entre les régions d’un même pays.

Dans le monde, plus d’un million d’individus sont privés du droit à l’eau salubre et 2,6 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à un dispositif d’assainissement adéquat. Face à la crise mondiale de l’eau, la directrice pays du PNUD, Mme Ruby Sandhu-Rojan a dit qu’il faut résoudre urgemment le défi de l’eau pour faciliter l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. « L’eau c’est la vie, l’assainissement, c’est la dignité retrouvée », a-t-elle plaidé. Car jusqu’ici, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement n’est pas inscrit comme une priorité dans les politiques de développement des pays (moins de 0,5% du PIB), martèle le rapport.

Pour inverser la tendance, le rapport propose de développer des stratégies nationales puissantes pour converger vers l’atteinte des OMD. Il faut augmenter l’aide internationale et construire un plan d’action mondiale comme c’est le cas du Sida pour prendre le problème à bras-le-corps. Certes, au Burkina Faso, des efforts ont été consentis, le taux de couverture en eau potable étant de 60,2%.

Pour le secrétaire général du ministère de l’Economie et du Développement (MEDEV), Olivier Sawadogo, le présent rapport met en exergue un contexte économique et social international actuel caractérisé par l’aggravation des inégalités entre pays riches et pauvres, entre populations d’un même pays. « L’inaccessibilité des populations comme le révèle le rapport engendre des coûts sociaux énormes pour les budgets nationaux, estimés pour l’Afrique subsaharienne à environ 5% du PIB », a-t-il souligné.
Aussi, pense-t-il qu’il est temps d’œuvrer à garantir l’accès de chaque personne à au moins 20 litres d’eau salubre par jour.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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