Il n’y a pas que chez nous, dans les pays du tiers-monde, que sévit le grand banditisme. Ça, c’est connu de tous les inconditionnels des salles de cinéma où pendant longtemps les films westerns et les films policiers ont fait recette. Et il ne serait pas exagéré de dire que les nôtres ont pu être influencés, sinon inspirés, par leurs ancêtres de l’Occident, ses bandits-chefs et ses "bravos", qui semblaient être dotés d’une force surnaturelle.

C’est peut-être la triste image qui colle à Robert Poudou, un Corse (Français) spécialisé dans le braquage des banques, les attaques à main armée et les évasions spectaculaires. Un homme dangereux, récidiviste notoire, qui s’est évadé des prisons françaises depuis dix ans.

Depuis, l’on était sans nouvelle de lui, jusqu’à ce qu’il soit localisé, ce mois, au Burkina Faso. Oui, au "Pays des hommes intègres", où il exerçait dans un campement touristique de l’Ouest, sous l’identité de Joseph Ko.

C’est ainsi qu’en ce milieu du mois d’avril 2004, une escouade de policiers français a débarqué à Ouaga et, en collaboration avec le guide régional de police judiciaire, a réussi à capturer l’indélicat personnage.

Une fois entre les mains de la police, Robert Poudou alias Joseph Ko a été embarqué très discrètement en fin de semaine dernière, pieds et poings liés, vers l’Hexagone. Un autre blanc "teint clair", qui joue les proxénètes dans un hôtel à Kaya (Sanmantenga), devrait subir le même sort incessamment, si ce n’est déjà fait.

En tout cas, Français comme Burkinabè, on se félicite des fruits de cette coopération inter-polices, qui reste un bel exemple à imiter par d’autres pays. La victoire sur le grand banditisme passe par là, et nul ne l’ignore.

Jules Arnaud Tanga
L’Observateur