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Législatives 2007 : Votre carte d’électeur arrive par bateau

Publié le jeudi 15 février 2007 à 08h08min

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Moussa Michel Tapsoba

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a convié les médias, le 14 février 2007 à Ouaga 2000, pour une visite guidée du processus d’informatisation du fichier électorale, suite à la révision exceptionnelle des listes du 10 au 31 janvier 2007.

Au menu des échanges du point de presse qui a suivi, la reprise partielle des municipales à Pô, les législatives de mai 2007 et la nouvelle carte d’électeur qui fera peau neuve en virant vers le rouge.

Après l’arrivée du président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba, c’est aussitôt parti pour la visite des salles où s’effectue au quotidien le travail d’informatisation du fichier électoral.

Le guide est Nouridine Tall, le responsable informatique, qui a conduit les hommes de presse dans les différentes branches que sont le secrétariat administratif (lieu de vérification des enveloppes venues des différentes communes), la salle de gestion des listes électorales, la salle technique (serveurs, imprimantes, correcteurs) et enfin, les salles de saisies.

Dans le service informatique, travaillent 180 opérateurs de saisie qui se relaient en trois tranches horaires qui courent de 7 heures à 22h30. Et leur activité est d’autant plus intense ces derniers temps qu’il fallait au plus tôt finir d’intégrer les données de l’opération de révision exceptionnelle du 10 au 31 janvier passé.

A écouter le premier responsable de la CENI, Moussa Michel Tapsoba, ceux qui sont concernés par cette révision ne se sont pas beaucoup bousculés au portillon. En effet, sur 1.500.000 électeurs espérés, finalement 764.668 se sont présentés devant les agents chargés des inscriptions.

Une opération qui a aussi connu quelques couacs vite réglés, comme à Kaya où une dizaine d’agents avaient refusé de remettre les fiches de recensement, à la seule condition qu’on leur donne leurs perdiems. Ils n’avaient pas tellement tort car dans cette zone, l’on a finalement constaté que le responsable CEPI avait gardé par-devers lui le chèque qui devait servir à désintéresser les agents commis la tâche.

Néanmoins, l’opération de révision des listes électorales a été d’une grande utilité surtout qu’elle a permis de faire passer le nombre d’électeurs potentiels inscrits de 3 à 4 millions (4.568.000 plus précisément).

Visiblement, les travailleurs de la structure chargée des élections au Burkina semblent attendre les prochaines législatives de mai 2007 avec positivité et avec une ferme assurance. Un scrutin qui verra la naissance d’une nouvelle carte électorale de couleur rouge, remplaçant l’ancienne qui était bleue.

Explications du président de la CENI : « Pendant les municipales passées, nous avons reçu des plaintes selon lesquelles des cartes d’électeurs non distribuées auraient été utilisées pour d’autres fins. Ne pouvant infirmer ou confirmer les propos de ces plaignants, nos avons décidé purement et simplement de la confection d’une nouvelle carte d’électeur pour les législatives et probablement pour les autres élections qui suivront ».

Cet imposant colis, contenant le précieux document qui tient lieu de laissez-passer électoral, quittera bientôt le port du Havre (France) le 25 février 2007.

Mais en attendant ce bulletin, le challenge le plus proche pour la CENI, ce sont les élections municipales partielles à Pô (après une crise du conseil municipal) qui y auront lieu le 18 février 2007.

A écouter Moussa Michel Tapsoba, tout est fin prêt pour que ce mini -scrutin se passe dans de meilleures conditions. A propos de conditions et suite à des questions sur le nerf de la guerre, le président de la CENI a parlé aussi argent.

Les partielles à Pô coûteront 110 millions ; la confection des nouvelles cartes d’électeurs, 400 millions ; les législatives tourneront autour de 4 milliards. Comme quoi, une élection, c’est finalement une machine très lourde qui consomme naturellement beaucoup de carburant.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

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