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Burkina-Maroc : les résultats de la deuxième commission mixte de coopération

Publié le samedi 10 février 2007 à 07h37min

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Youssouf Ouédraogo et Mohamed Benaïssa

Le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale, Monsieur Youssouf Ouédraogo et le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Maroc, Monsieur Mohamed Benaïssa, ont coprésidé les 7 et 8 février 2007 à Rabat au Maroc, les travaux de la deuxième session de la commission mixte de coopération entre leurs deux pays.

Depuis la tenue de la première session en 1996, beaucoup d’actions ont été menées, qui ont permis de renforcer et de consolider les relations entre les deux pays.

UN PARTENARIAT AGISSANT

Depuis 1989, la signature à Ouagadougou de l’Accord Cadre de coopération entre les deux pays, a servi de base à l’identification de secteurs prioritaires et à la coopération dans les domaines politique, scientifique, économique et culturel.

De 1996 à 2007, l’intervalle entre la première et la deuxième session, plus d’une dizaine de d’accords spécifiques ont été conclus. Des accords qui ont permis aux deux parties de coopérer dans divers secteurs ; tels l’agriculture, l’hydraulique, la santé, la culture, la justice, la défense, la sécurité, la formation professionnelle, l’éducation (notamment l’enseignement supérieur), l’aéronautique.

Les deux parties ont à l’occasion de la tenue de cette deuxième session, salué le dynamisme et la vitalité de leur partenariat. Ainsi il ressort que depuis la tenue de la première session, le Burkina Faso et le Royaume du Maroc ont su tisser d’intenses échanges politiques, réaliser de multiples projets socio-économiques, en un mot, renforcer les relations d’amitié et de coopération entre eux.

Une brève évaluation du chemin parcouru par les deux parties depuis la première session en 1996, permet de dire que le partenariat entre Ouagadougou et Rabat est dynamique et « fécond ».

A titre d’exemples, en matière de formation, le Royaume du Maroc accueille par an au moins 40 étudiants burkinabè dans les différentes universités et les instituts de formation. Depuis 1994, plus de 400 lauréats, bénéficiaires d’une bourse de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale, sont sortis de ces structures de formation. Des établissements universitaires privés marocains accueillent également des étudiants burkinabè.

Concernant l’agriculture et l’hydraulique, secteurs vitaux pour notre pays, les résultats de la coopération sont également évidents. Pour atténuer les déficits pluviométriques, le Burkina Faso, depuis 1997, a, grâce à l’expertise marocaine, expérimenté et adopté le système de pluies provoquées à travers le Programme Saaga. Aussi, l’Office national de l’eau potable du Maroc octroie régulièrement des bourses pour la formation des responsables de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso.

Depuis 1997, un Accord tripartite entre la FAO, le Royaume du Maroc et le Burkina Faso, met à la disposition de celui-ci les moyens financiers et l’expertise en vue de la mise en valeur des périmètres agricoles par les techniques de la petite irrigation. Pour poursuivre et renforcer ce programme, un Accord quadripartite entre la FAO, la BADEA, le Maroc et le Burkina Faso, permet de mettre à la disposition de ce dernier, deux ingénieurs et dix techniciens marocains.

La reprise de l’expérimentation de la culture irriguée du blé dans la vallée du Sourou est également à mettre à l’actif de l’expertise marocaine.
Lors de la visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Ouagadougou 2005, une Convention sur les évacuations sanitaires, ainsi qu’un Accord de coopération culturelle ont été signés entre les deux pays.

Ainsi la partie marocaine a déjà financé la construction de la Direction Régionale du Centre Nord, Kaya, la réhabilitation du palais de Naaba Zittinga de Tikaré, de la mosquée de Bogodo avec des aménagements de salles en cours. Elle apporte aussi un appui à l’Association Nationale des Professionnels des Arts Plastiques.

Sur le plan politique, le Burkina Faso et le Royaume du Maroc entretiennent un dialogue continu et une concertation permanente, à travers des consultations bilatérales et multilatérales sur les questions africaines et internationales. Plusieurs échanges et visites de haut niveau ont matérialisé ce dynamisme. Au plus haut niveau, en 1993, 1996, 1999 et 2001, le Président du Faso SEM Blaise Compaoré a effectué des visites d’amitié et de travail au Maroc. En 2005, il a reçu Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Ouagadougou

Visiblement, le bilan de la coopération entre le Burkina Faso et le Royaume du Maroc est très positif. Pour le Ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo « en choisissant d’axer la coopération sur le concret et le réalisme et en prenant en compte les programmes prioritaires de développement, nos deux pays ont démontré qu’il est possible avec peu, de faire beaucoup et bien.

C’est une démarche empreinte de solidarité bien adaptée aux réalités de nos Etats, un exemple de coopération sud sud que le Royaume du Maroc et le Burkina Faso sont entrain de façonner patiemment mais sûrement. Une coopération qui renforce les capacités dans la gestion des politiques de lutte contre la pauvreté dans un environnement de plus en plus hostile et qui requiert de la part de nos Etats une synergie dans l’action pour faire face aux multiples défis. »

Des défis tels que la mondialisation auxquels le continent africain reste vulnérable a relevé le Ministre Mohamed Benaïssa. « A cet égard (dira-t-il), l‘intérêt que voue le Maroc au développement du continent africain, se traduit d’abord par son engagement réitéré pour une coopération Sud Sud et interafricaine... »

DES RESULTATS POUR FRANCHIR DES ETAPES SUPPLEMENTAIRES

Les travaux de la deuxième session de la commission mixte de coopération entre les deux pays ont permis aux Burkinabè et Marocains d’évaluer leur parcours commun, de mieux orienter et unifier leurs efforts en vue d’affronter et de relever les défis actuels et futurs.

Au sortir des travaux, de nouveaux secteurs de coopération ont été identifiés, entraînant de fait un enrichissement du cadre juridique à travers la signature d’accords divers. Il s’agit :
-  d’un Accord sur la protection et l’encouragement réciproque des investissements ;
-  d’un Accord relatif au transport aérien ;
-  d’un Accord de coopération dans le domaine des infrastructures ;
-  d’un protocole d’Accord de coopération en matière de formation des cadres burkinabè au Centre d’Orientation et de Planification de l’Education (COPE).

De ces secteurs nouveaux, nous pouvons citer la promotion des échanges commerciaux à travers le secteur privé ; ce secteur étant un acteur fondamental dans la dynamisation des échanges commerciaux. L’accord sur la protection et l’encouragement réciproque des investissements, permettra de donner une impulsion à la coopération multiforme maroco-burkinabè. Les deux parties se sont félicitées à cet égard de la conclusion d’une opération de partenariat dans le domaine des télécommunications entre l’ONATEL et Maroc-Tlélécom.

Un accent particulier a été également mis sur le renforcement et la valorisation du capital humain, valeur essentielle et socle sur lequel le Président du Faso a fondé son programme quinquennal.
Les secteurs traditionnels de coopération connaîtront également un renforcement. Dans le domaine de l’enseignement, les deux parties invitent les structures compétentes des deux pays de procéder dans les meilleurs délais, à la signature de l’Accord de coopération entre l’Université de Ouagadougou et l’Université Mohammed V ; et de l’Accord de coopération entre l’Université de Ouagadougou et l’Université Hassan II.

Au niveau du commerce et de la santé, les structures compétentes devront également dans les meilleurs délais finaliser :
- la convention tendant à éviter la double imposition et à prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu ;
- le Protocole d’Accord daans le domaine de la santé ;
- le Protocole d’Accord dans le domaine de la Coopération Pharmaceutique.

Cette deuxième session de la commission mixte entre les deux pays s’est tenu au meilleur des moments dira Youssouf Ouédraogo pour qui l’axe Ouagadougou Rabat est exemplaire.
En marge des travaux, le Ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo a eu des entretiens avec plusieurs personnalités dont le Premier ministre Driss Jettou à qui il a remis un message d’amitié et de fraternité du Premier ministre, chef du gouvernement burkinabè, Monsieur Paramanga Ernest Yonli. Les échanges ont porté sur les relations bilatérales entre les deux pays, l’actualité africaine, internationale et les sujets d’intérêt commun.

Yolande Kalwoulé
DCPM / MAECR

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