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Journée nationale du paysan : "J’invite les paysans à une participation active" (Noumbié Sourabié)

Publié le jeudi 8 février 2007 à 07h59min

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Noumbié Sourabié

Les paysans du Burkina seront à Dori pour échanger directement avec le chef de l’Etat sur leurs responsabilités dans la bonne gestion des ressources naturelles. A 24 heures de ce rendez-vous le président du comité national d’organisation, Noumbié Sourabié fait le point de l’organisation et de la mise en œuvre des engagements de la Xe édition.

Tout est-il fin prêt pour la tenue de la XIe édition de la journée nationale du Paysan à Dori ?
N.S : La commission chargée de l’accueil et l’hébergement à travaillé avec la commission régionale. Elles ont identifié des villas de particuliers, certaines ont été louées. D’autres ont été attribuées gracieusement par leurs propriétaires. Tous les hôtels, ont été réquisitionnés. Au jour d’aujourd’hui,(NDRL : l’entretien a eu lieu le dimanche 4 février) nous sommes fin prêts.

Le problème d’hébergement ne se posera pas. La commission alimentation prendra en charge tous les participants. Les repas seront préparés au niveau de chaque site d’hébergement. Les Editions passées, ceux qui arrivaient en retard ne trouvaient rien à se mettre sous la dent. Cette fois-ci, des dispositions ont été prises pour pallier ce déficit. La commission santé s’installera en fonction des sites d’hébergement. La sécurité également est garantie. Tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité des participants.

Comment va se dérouler la présente XIe édition ?

Les paysans arriveront le 07 février 2007. Dès la soirée, il y aura la projection d’un film en relation avec le thème de la XIe édition. Le lendemain se tiendra un forum sur le développement des filières agro-sylvo-pastorale et la gestion des ressources naturelles. C’est dire qu’en plus de la rencontre avec le chef de l’Etat, il ya d’autres manifestations au programme.

Quel est le bilan de la mise en œuvre des onze engagements pris lors de la Xe édition de la journée nationale du Paysan à Manga ?

Nous avons au sein du comité national d’organisation, des sous- commissions dont la sous-commission "bilan des réalisations". Cette dernière a reçu des ministères en charge de l’Agriculture, des Ressources animales et de l’Environnement, les bilans des techniciens qui étaient sur le terrain. Concernant les engagements à Manga, les résultats sont satisfaisants. 150 881 hectares de forêts ont été réalisés contre 100 000 prévus au départ, soit un taux de 150%. Pour la production céréalière, il était prévu 4 500.000 tonnes au cours de la campagne 2006-2007.

Si on tient compte du bilan prévisionnel du ministère de l’agriculture, on estime la production agricole de la campagne agricole 2005-2006 à 3 858 224 tonnes. Le bilan définitif est prévu pour courant mars avec un taux de plus 85%. Ce bilan céréalier permet de dégager un excédent céréalier d’un million quatre vingt dix neuf mille tonnes par rapport à la prévision de la consommation en céréales.

Les producteurs de coton, de leur côté, s’étaient engagés à produire 800 000 tonnes de coton graine. Ils ont atteint 810 000 tonnes soit 100,75% de réalisation. La semence améliorée n’est pas en reste. On a 73% sur une prévision de 7 500 tonnes toutes variétés confondues. Toutefois des efforts restent à consentir. Pour la production de poisson, 9 500 tonnes ont été produites sur 11 000 tonnes prévisionnelles. Selon les études techniques, ce résultat est dû à un problème de plan d’eau.

L’encadrement des producteurs est en train d’être renforcé. Un important projet a été lancé à Bagré. En ce qui conserne les fosses fumières, 601 280 ont été produites contre 600 000 prévues, soit 102%. Mais des disparités existent. D’une région à une autre, les résultats ne sont pas les mêmes. Le taux de réalisation le plus bas est de 57% alors que d’autres régions sont à plus de 120%. Les services techniques poursuivent l’encadrement dans les régions à faibles taux.

La production de la fumure organique constitue pour nous le garant de la productivité de façon générale. Les paysans ont des difficultés pour stabiliser les fosses. L’Etat les soutien avec du matériel pour la confession de ces fosses. Mais ce n’est pas suffisant. Les producteurs doivent s’investir davantage, sinon il ne sert à rien de construire des fosses qui s’éboulent au bout d’une année. Ce qui nous plonge dans un scénario d’éternel recommencement.

Sur les 1 000 hectares de gommes arabiques, seulement 150 hectares ont été amenagés, soit un taux de réalisation de 15%. Le taux a été particulièrement bas à ce niveau. 2557 hectares d’anacardiers et 1314 hectares d’arbres fruitiers locaux ont été amenagés. Il était prévu 500 hectares pour l’anacardier et la même proportion pour les arbres fruitiers locaux. On peut donc estimer leurs pourcentages respectifs à 516% et 263%. . Concernant, la production de 2 millions de bottes de foin de 10 kilogrammes au moins, le taux de réalisation est de 129% soit 2 579 491 bottes de foin. Les producteurs se rendent de plus en plus compte de son importance.

C’est une activité en plein développement à cause de l’élevage péri-urbain qui prend également de l’essor. Aussi, 6 183 583 volailles ont été vaccinées contre la grippe aviaire sur les 6 millions et demie, soit 95%. Pour le lait, il était prévu de collecter 1 800 000 litres de lait et de les traiter. Le taux est évalué à 133%. C’est au niveau de la gomme arabique que les objectifs ne sont pas satisfaisants. Seuls les résultats concernant la création de 100 zones villageoises d’intérêt cynégétique (ZOVIC) ne nous sont pas encore parvenus.

Quel appel lancez-vous aux producteurs qui feront le déplacement de Dori ?

La JPN est une occasion pour les producteurs de discuter directement avec les plus hautes autorités.
Je les invite à prendre part de façon active aux différents débats. Cette année, nous avons innové en organisant des sous-ateliers par région agro-écologique pour que les producteurs puissent percevoir les problèmes environnementaux de leur région d’origine de façon spécifique au lieu de les voir uniquement au plan global.

Ainsi, ils pourront cerner les contraintes de production selon les zones. Nous les invitons par ailleurs à prendre des engagements pour la préservation des ressources naturelles car il est de notre devoir de léguer quelque chose aux générations futures. Il va falloir adopter des techniques qui permettent de produire durablement sans détruire la nature. La zone du Sahel a une écologie fragile.
Dori et le thème sont par conséquent une occasion de montrer aux autres producteurs des zones moins dégradées, la nécessité de protéger l’environnement.

Hamadou TOURE
Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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