LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

SOS pour la presse burkinabè : Un mécanisme d’évaluation par les pairs s’il vous plait !

Publié le mercredi 7 février 2007 à 08h14min

PARTAGER :                          

Beaucoup d’observateurs des métiers de la presse ont un avis favorable sur les médias burkinabè. La presse, pour ne prendre que cet exemple, s’exprime librement dans une démocratie respectable à tout point de vue. Quand on la compare à celle d’autres pays du continent, plus particulièrement à celle de pays de la sous-région, elle se défend bien du point de vue de la pluralité des lignes éditoriales qui la composent mais aussi de la qualité de son contenu.

Malgré une formation professionnelle souvent déficitaire, voire totalement absente, les journalistes qui animent nos médias font montre d’une culture générale au-dessus de la moyenne nationale mais surtout, font preuve de courage évident. On ne sait toujours pas ce qui s’est réellement passé le 13 décembre 1998 sur la route de Sapouy, mais Norbert Zongo passe désormais pour un martyr de la plume aux yeux de beaucoup de personnes ici et ailleurs. Paradoxalement, c’est en voulant prendre son exemple que des plumes se fourvoient, donnent des aspérités à certaines publications qui prétendent poursuivre le combat qui a été le sien. C’est là que le bât blesse.

C’est à se demander si Norbert Zongo, encore vivant, ne ferait pas autrement le journalisme d’investigation. On n’écrit pas l’histoire avec des si tout comme on ne se blanchit pas avec la boue d’autrui.

C’est-à-dire que nous ne devons pas nous satisfaire au niveau de la presse à cultiver ou à nous auto-féliciter de n’avoir pas les tares qui sont celles des médias sous d’autres tropiques.

Nous devons rechercher l’excellence, encore et toujours l’excellence.

Dans cette optique, tout procès intenté contre un confrère est une bataille de perdue. Tout procès perdu est une régression dans la crédibilité de l’ensemble de la presse. 2007 sur ce plan commence plutôt mal avec deux procès dont un de perdu avec un écho retentissant.

Galilée n’a rien à y voir et il ne sied pas de faire la politique de l’autruche au point de refuser de voir nos propres responsabilités dans l’abus que fait une certaine presse de sa liberté en dissertant et diabolisant tous azimuts contre le pouvoir et tout ce qui se rattache d’une manière ou d’une autre à lui. Il faut le redire, le combat de la presse est ailleurs.

C’est pourquoi nous en appelons à nos structures associatives : l’Association des journalistes du Burkina, la Société des éditeurs de la presse privée, la section Burkina de l’UPF, de la SODEMA etc., à se pencher plus que de par le passé sur la mise en place d’un mécanisme d’évaluation par les pairs.

En d’autres termes, apprenons à nous dire la vérité entre confrères, à prendre nos responsabilités en interne pour éviter les procès de la honte.

Autrement la presse court le risque d’un délitement de sa crédibilité et nos journalistes à perdre tout sens de leur responsabilité sociale. Personne ne voudrait de cela. Alors agissons pendant qu’il est encore temps.

Le Conseil supérieur de la communication, le ministère de l’Information, des associations professionnelles de la presse de pays tiers pourraient éclairer notre lanterne dans cette quête d’un plus grand professionnalisme. Appel lancé à qui de droit.

Djibril TOURE

L’Hebdo

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique