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BCEAO : Le retour du colon ?

Publié le mercredi 7 février 2007 à 08h08min

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Un fonctionnaire du Trésor français à la tête de la BCEAO ? Cela peut être perçu comme une fiction aujourd’hui, mais un tel scénario n’est pas du tout invraisemblable. Le manque de consensus au niveau de la désignation du gouverneur de la BCEAO et du président de la BOAD (les deux institutions spécialisées autonomes de l’UEMOA) pourrait nous valoir des surprises.

Si la divergence venait à perdurer, il n’est pas exclu, toute honte bue, que l’on fasse recours à un Gaulois (notre ancêtre commun) ou à tout autre technicien qui n’est pas de l’UEMOA pour occuper ces fonctions. Cela s’est déjà produit à la tête de la compagnie aérienne "Air Afrique".

En son temps, pour mettre fin à la guéguerre des pays membres pour l’occupation de postes dits juteux dans une compagnie en agonie, la France avait dépêché un administrateur de son trésor, Yves Roland Billecart pour sortir la compagnie de la zone de turbulence. Il est difficile de comprendre que trois sommets de chefs d’Etat n’aient pas permis un consensus quant à la désignation des hauts cadres pour diriger la BCEAO et la BOAD.

Toujours est-il que cette crise met à nu la persistance de l’approche des pays sur le chemin de l’intégration. Pendant que les peuples sur le terrain appellent de tous leurs vœux l’intégration, au sommet, on persiste à voir les choses à la dimension des pays. On ne raisonne pas encore en terme de région. Tout se passe comme si l’intégration tant prônée n’était qu’un leurre, de la poudre aux yeux.

C’est tout le paradoxe d’un processus d’intégration qui exacerbe les nationalismes. C’est aussi la preuve que ce n’est pas demain la veille du jour de naissance du citoyen UEMOA.

Au risque que la persistance de la crise ne finisse par discréditer ou ternir l’image de l’UEMOA, il va falloir trancher au plus vite. Peut-être que le prochain sommet extraordinaire qui se tiendra dans les trois mois à venir sera enfin le sommet du consensus afin de redorer le blason des institutions spécialisées autonomes de l’UEMOA. La guerre des postes ne doit pas avoir raison de cette belle initiative de l’intégration.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

Sidwaya

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