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Audience des journaux burkinabè : Sidwaya, le journal N°1

Publié le lundi 5 février 2007 à 08h07min

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Dans une étude dénommée "Les médias, l’information publique et la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso" dont les résultats ont été restitués, vendredi 2 février dernier aux patrons de la presse nationale au cours d’un atelier, le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES) met à nu le fait que l’information publique est aujourd’hui un levier incontournable du développement.

L’étude accrédite le quotidien Sidwaya de la plus grande part de confiance des interviewés au premier rang des journaux les plus lus.

Pour la première fois, une étude établit le lien possible entre l’information publique, la communication et la pauvreté. 60% des Burkinabè interviewés (environ 1860 personnes réparties sur 7 régions) estiment en effet que l’information publique joue un rôle positif dans le processus de développement, que les médias sont de plus en plus démocratiques, que les citoyens ont de plus en plus la possibilité d’y exprimer des avis divergents.

C’est du moins ce que fait ressortir l’étude intitulée "Médias, l’information publique et la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso", réalisée en 2006 par le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES), en partenariat avec le ministre de l’Information, le Conseil supérieur de la communication et l’Université de Ouagadougou à travers le CERAM. En outre, elle plébiscite Sidwaya de la plus grande crédibilité parmi les quotidiens les plus lus (3,1%).

Dans la catégorie Télé, la Télévision se taille 34, 2 de taux d’accès suivie par les chaînes étrangères (1,0%), Canal3 (0,3%) et les chaînes locales (0,2%). Tandis que dans la catégories radio, les stations locales (FM )s’adjugent 44,1% de taux d’accès contre 7,5% pour la radio nationale et 1,5% pour les radios étrangères. En outre, 60,6% des enquêtés en milieu rural disent accorder une crédibilité aux animateurs de média contre 39,4% en milieu urbain. L’étudé montre également que seulement 5,4% des pauvres ont accès aux journaux contre 11,9%.

C’est le Pr Serge Théophile Balima qui a assuré la coordination scientifique de l’étude sous la supervision du Dr Victor Sanou, épaulé par trois consultants, à savoir le Dr Firmin Gouba, MM Hamado Ouangraoua et Justin Tionon. Le rapport comporte 94 pages réparties en cinq grands chapitres : contexte, objet de l’étude et méthodologie, accès aux différents médias, médias et expression citoyenne des populations, messages médiatiques et perceptions de la lutte contre la pauvreté, leçons, enseignements et recommandations.

Pour Serges Théophile Balima, la présente étude a permis de découvrir que la pauvreté n’a pas seulement une dimension socioéconomique mais légalement un visage humain. Il en conclut que plus on est sous informé, moins on est outillé à lutter contre la pauvreté quand bien même l’information publique a fait des progrès. En fait, à travers cette étude, le CAPES a voulu mesurer les formes de progrès social enregistré par les communautés grâce aux messages d’information publique relative’ à la lutte contre la pauvreté ainsi que son degré d’accessibilité.

Il s’est agi également de mesurer l’audience des différents médias (audiovisuels, presse écrite). Si l’enquête dévoile que 80% des personnes interrogées affirment que les messages diffusés par les médias influent sur les comportements contre 19,5%, par contre suivant le taux de compréhension des sujets traités par les médias, 34,7% des enquêtés citent à la fois les sujets sociaux, culturels, économiques et politiques. Cela donne dans un ordre d’importance décroissant respectivement 20,2%, 5,1% et 8,2%.

Des insatisfactions sur le contenu des médias

En outre, l’étude fait ressortir que la sous- information n’est pas perçue comme un facteur déterminant de la pauvreté. Elle s’explique, selon les enquêtés (36,3% des pauvres) par le manque d’aide et de soutien financier. L’un des mérites de l’étude est d’avoir donné la possibilité aux citoyens d’apprécier le contenu des médias qui, en réalité braquent leurs regards à longueur de journée sur la société.

Une grande majorité des enquêtés se disent insatisfaits du contenu des médias. "Beaucoup d’interviewés considèrent que les contenus des médias ne sont pas de nature à protéger la jeunesse des dérives (drogue, prostitution. etc.)", a souligné le Pr Serge Théophile Balima. Dans l’ordre de préférence, les populations souhaitent voir aborder par les médias des sujets relatifs à l’éducation et aux droits humains (13,8%), santé, éducation aux droits (12,7%), secteur agricole (9,2%).

Dans l’ensemble, les personnes interrogées pensent que les journaux offrent plus de possibilités d’expression démocratique que la radio et la télévision. Aussi, les animateurs des médias sont plus crédibles en zone rurale qu’en zone urbaine (60,6%) contre 39,4%). Mais cette crédibilité varie du simple au double selon le statut socio éducatif. En définitive, l’étude a demandé aux pouvoirs publics de faire de l’accès à l’information une priorité en rapport avec le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.

Il a été préconisé d’accélérer la mise en œuvre des recommandations de la politique nationale de communication pour le développement. Enfin, le ministère de l’Information devra veiller à ce que le contenu des médias soit en conformité avec les attentes exprimées par les populations.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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