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Championnat d’Afrique de supers welters : Le caïd a souffert, mais il a gagné

Publié le lundi 5 février 2007 à 07h31min

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On le prenait pour un fanfaron qui est venu en villégiature à Ouaga, mais on a découvert un boxeur expérimenté et déterminé à vendre chèrement sa peau. Ce pugiliste, c’est Balogoun Kokou, qui a fait trembler le caïd du Faso vendredi dernier à la maison du Peuple devant un public nombreux.

Le détenteur du titre, on peut le dire, a souffert avant de conserver sa couronne. L’essentiel a été fait, mais que de frayeur !

Ce match de boxe tant attendu entre Irissa Kaboré dit le caïd du Faso et Balogoun Kokou Mama Djolivi, comptant pour le championnat d’Afrique des poids superwelters, a tenu toutes ses promesses. Ce combat, à la suite de la déclaration du challenger et de l’optimisme du tenant du titre, sentait la poudre. D’un côté, le Togolais qui nourrissait le secret espoir de s’accaparer la ceinture que le Burkinabè avait ramené d’Abidjan le 31 mars 2006. Et de l’autre, le poulain de Jean-Pierre Mahé, qui était habité d’une volonté farouche certes de ne pas baisser pavillon, mais surtout de pouvoir se frayer un chemin dans sa quête du titre mondial. Face à ce double enjeu, il était quasiment certain que le spectacle ne pouvait qu’être à la hauteur.

Le premier boxeur à sortir du vestiaire, c’est Balogoun Kokou. Il est 23 h 30. Une minute plus tard, il est rejoint par Irissa Kaboré. Le public se met à scander son nom pour l’encourager. Après les hymnes nationaux du Bénin, du Ghana, du Togo et du Burkina Faso, place aux choses sérieuses.

23 h 40. Un coup de gong annonce le début du round. Les deux protagonistes se jettent corps et âme dans la bataille. Les coups partent de part et d’autre, mais c’est le caïd du Faso qui se montre plus entreprenant dans ses attaques. Balogoun, qui avait promis de casser la gueule à notre boxeur dès la première reprise, n’a pas atteint son but. Alors qu’on pensait qu’il avait réservé une carte dans ses gants, la deuxième reprise a été plutôt éprouvante pour lui. En effet, le caïd ayant répété le scénario d’Abidjan, passe à la vitesse supérieure. Acculé dans tous les sens, le Togolais est en difficulté et on a cru même un moment qu’il ne tarderait pas à faire connaissance avec le tapis. Mais comme Zorkot Khaled, Balogoun a su garder son calme et résister comme il peut. Passé la tempête, Balogoun ne va pas tarder à refaire surface.

Le caïd ayant temporisé, le Togolais a répliqué à la troisième reprise aux coups de son adversaire. Bien que mené aux points, on sentait que le challenger avait repris confiance. Au fil des rounds, il tient le choc en combattant à son aise. Bon encaisseur, il ne manquait pas d’atouts.

A la huitième reprise, il se lance dans une attaque tous azimuts. Le caïd, secoué, titube un peu et tient difficilement. Les spectateurs ont retenu leur souffle à un certain moment. Il aurait même pu être compté par le juge arbitre, le Ghanéen Daniel Nunoo Mensah, qui a séduit le public par sa façon de diriger le combat.

La suite des débats a vu Balogoun marcher sur le détenteur du titre, qui était obligé d’éviter le corps-à-corps. Le suspense a plané jusqu’au bout et l’incertitude a demeuré totale jusqu’à la 12e et dernière reprise.

Après quelques minutes d’attente, le verdict tombe. Irissa Kaboré avec 120 points contre 109 à Balogoun conserve sa ceinture. Mais que de frayeur n’a-t-il pas donné à ses fans ? On n’a pas vu du grand caïd à la maison du Peuple même si à sa décharge, sa préparation a été perturbée par les reports. Balogoun, qui a surmonté sa déception après l’annonce du verdict par le superviseur, le Béninois Barthélemy Adoukonou, a déclaré que Irissa est un bon boxeur, mais il a passé son temps à fuir le combat.

Signalons qu’au cours de cette soirée pugilistique, on attendait aussi Alexis Kaboré dit Yoyo et Boniface Kaboré dit le python qui devront défendre bientôt leur titre. Les deux boxeurs l’ont certes remporté respectivement face à Edi N’Dougou junior (Nigeria) et Bassey Epkenyong, mais ce n’était pas la grande forme.

Justin Daboné
Observateur Paalga

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