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Syndicalisme : Contre-pouvoir ou contre le pouvoir ?

Publié le lundi 5 février 2007 à 08h21min

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L’ambassade de France a animé un débat le mercredi 31 décembre dernier au Centre culturel Georges Méliès de Ouagadougou sur le thème :"Le syndicalisme : un contre-pouvoir ?"

Six panelistes ont participé à ce débat qui a été dirigé par notre confrère Rémi Dandjinou de la télévsion Canal3. Il s’agit de Tolé Sagnon, secrétaire général de la CGT-B, Célestin Sawadogo, représentant le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, du député Etienne Traoré du PDP/PS, de Mme Simone Zoundi, du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), de Baba Sidiki Kontogomdé, conseiller au CES et de Luc Ibriga, enseignant de droit à l’université de Ouagadougou.

Rappelant les étapes importantes de l’histoire du syndicalisme au Burkina, Rémi Djandjinou a d’abord évoqué les périodes fastes de 1966 à 1980 et la crise de mobilisation qui est intervenue plus tard. Se prononçant sur cette question, Tolé Sagnon a indiqué que plusieurs acquis ont été arrachés dans plusieurs structures à la suite des luttes des travailleurs.

Malgré donc "la période de reflux", les syndicats restent intransigeants sur la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Et c’est pourquoi, les différents pouvoirs ont voulu toujours leur fermer le débat politique quand cela ne les arrangeait pas. Pour Luc Ibriga, la faible syndicalisation des travailleurs à l’heure actuelle est due à la précarisation des emplois et à la vie chère. Sur ce point, le député Etienne Traoré a une autre vision. A l’entendre, de nombreuses personnes arrivent à se débrouiller autrement et ne veulent pas s’engager dans les luttes à cause de leurs relations privilégiées avec des barons du pouvoir.

Un autre point qui a fait objet d’échanges, c’est le code du travail. A ce propos, Tolé Sagnon, parlant de l’interdiction de la grève de solidarité, a relevé que l’Etat a, la plupart du temps, ignoré leurs amendements jusqu’à l’adoption de la loi. Pour se défendre, le représentant du ministère en charge du Travail, Célestin Sawadogo a indiqué que la loi querellée sera remise sur le tapis en concertation avec les partenaires sociaux. Le patronat s’est prononcé sur les augmentations de salaires décidées en 2004 par le gouvernement. Selon lui, le privé n’est pas tenu de l’appliquer si la situation économique de l’entreprise ou de l’unité industrielle ne le permet pas.

D’autres questions ont été abordées dans ce débat où à l’unanimité, il a été reconnu que les syndicats représentent un contre-pouvoir mais ne sont pas contre le pouvoir. Pour Luc Ibriga, le syndicalisme dans sa forme actuelle doit évoluer et acquérir une certaine autonomie économique qui permette à tous les militants de supporter les luttes.

Par D. Parfait SILGA

Le Pays

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