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Crise ivoirienne : Il n’y aura pas de dialogue direct Gbagbo/Soro

Publié le vendredi 2 février 2007 à 08h03min

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Gbagbo et Soro

Le 5 février, contrairement à une idée bien répandue, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ne se retrouveront pas au pays des hommes intègres pour entamer le dialogue direct. Une idée généralement admise et largement véhiculée par les médias veut que le dialogue direct entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro démarre le lundi 5 février à Ouagadougou. Ce n’est pas vrai.

Le 5 février, il n’y aura pas de dialogue direct entre les deux leaders, même si effectivement, cette date consacre le début des discussions bilatérales entre les deux ex-belligérants. Ce sont les lieutenants qui seront au front, pour le compte de leurs chefs. Pour les Forces nouvelles, c’est le Secrétaire général adjoint, Louis André Dakoury-Tabley qui conduira les troupes, tandis que Désiré Tagro sera à la tête des hommes de Gbagbo.

Les deux équipes vont déblayer le terrain, et après approbation de l’ordre du jour des négociations, entreront dans le vif du sujet. Gbagbo et Soro ne se parleront de manière directe qu’à des occasions ponctuelles, lorsque des difficultés réelles mettront aux prises, de manière irréductible, les deux délégations.

Pour éviter que cela n’arrive, il a été décidé entre les deux leaders que seuls les sujets sur lesquels l’on est certain d’aboutir à un accord, seront examinés en priorité. Les autres relevant de la dextérité du médiateur. Ceux qui pensaient donc que Gbagbo et Soro s’enfermeraient dans une salle, pendant des heures voire des jours, pour essayer l’un de venir à bout des arguments de l’autre, se trompent. Quand Gbagbo a rencontré Compaoré à Bobo-Dioulasso, selon nos sources, il s’est évertué à convaincre son interlocuteur de sa bonne foi et de ses bonnes dispositions.

Gbagbo a expliqué que contrairement à l’image de boulanger qui lui est collée comme une seconde peau, il est déterminé à obtenir un accord avec les Forces nouvelles. Un accord qui lui permettrait de déclarer officiellement la fin de l’état de guerre. Pour cela, il compte sur le président Compaoré pour rassurer les Forces nouvelles. Les Forces nouvelles également, qui affirment s’être préparées pour un conflit de très longue durée, savent malgré tout que, plus la guerre perdure, plus leurs chances de la gagner se réduisent.

Chacun des camps veut donc entrer dans un processus d’où il sortira la tête haute et au bout duquel ses revendications incompressibles auront été sauves. C’est la dure tâche qui revient aux lieutenants : sauvegarder au maximum les intérêts des blocs en présence, tout en préservant l’intérêt du peuple ivoirien. Assurément ces discussions s’annoncent palpitantes.

Touré Moussa

Nord Sud (Côte d’Ivoire)

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