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Procès : 20 ans ferme requis contre le capitaine Ouali

Publié le samedi 17 avril 2004 à 09h01min

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L’accusation a requis vendredi 20 ans de prison ferme contre le capitaine Luther Ouali, "cerveau" présumé d’une tentative de putsch contre le président Blaise Compaoré et jugé depuis le 6 avril en compagnie de douze autre accusés par un tribunal militaire de Ouagadougou.
Le procureur militaire Abdoulaye Barry a requis 20 ans d’emprisonnement ferme contre le capitaine Ouali, qui a reconnu avoir voulu "enlever le président Compaoré de son fauteuil".

Les treize accusés doivent répondre de "complot" et "atteinte à la sécurité de l’Etat", le capitaine Ouali étant en outre accusé de "trahison" et "intelligence avec une puissance étrangère", notamment la Côte d’Ivoire voisine.

Il a avoué à la barre avoir reçu 50 millions de francs CFA (76.000 euros) "lors d’un séjour à Abidjan" de la part du colonel Raphaël Logbo, aide de camp du président ivoirien Laurent Gbagbo, "un ami de longue date" qu’il avait perdu de vue. Mais le capitaine Ouali a assuré que cette somme n’était pas destinée à financer le putsch.

Le procureur Barry a requis une peine de quinze ans de prison ferme contre trois autres militaires (le capitaine Boulédié Bayoulou, le sergent Babou Naon et le caporal Bassona Bassolet), d’anciens éléments de la sécurité présidentielle, "pour leur rôle très actif aupres de Ouali".

Le sergent Naon avait lui aussi reconnu les faits qui lui sont reprochés, avouant avoir recruté cinq militaires présents à ses côtés dans le box pour se "venger" d’avoir "été injustement chassé" du Régiment de la sécurité présidentielle, à la suite selon lui d’un "désaccord" avec François Compaoré, frère du chef de l’Etat, et le colonel Diendéré, son chef d’état-major particulier, à propos de l’assassinat du journaliste burkinabè Norbert Zongo en 1998.

L’accusation a demandé cinq ans ferme pour cinq autres personnes, dont les deux seuls civils poursuivis, l’opposant Norbert Tiendrébéogo, président du Front des forces sociales (FFS) et le pasteur instituteur Paré Israel.

Le pasteur, accusé notamment d’avoir accueilli dans son église des réunions des putschistes, a clamé son innocence, de même que Norbert Tiendrébéogo, qui s’est dit "victime d’une machination".

Le capitaine Bayoulou a de son côté déclaré avoir été "contraint sous la torture des gendarmes à charger M. Tiendrébéogo et le général Kouamé Lougué", l’ex-ministre de la Défense limogé peu après l’annonce par Ouagadougou de ce coup d’Etat en préparation, en octobre dernier.

Les réquisitions ont été plus clémentes pour deux sous-officiers (un an avec sursis) et le procureur a demandé l’acquittement d’un commandant et d’un soldat, jugeant que "les infractions ne sont pas suffisamment constituées" en ce qui les concerne.

L’audience se poursuivait vendredi après-midi avec les plaidoieries d’une quinzaines d’avocats de la défense.

AFP

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