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Accords de partenariat économique : Pourquoi, il faut aller prudemment

Publié le jeudi 1er février 2007 à 08h08min

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Les Accords de partenariat économique (APE) en cours de négociations entre l’Union européenne et l’Afrique occidentale se trouvent à une phase cruciale. En dépit de la grogne des organisations paysannes qui estiment que les APE sous leurs formes actuelles, s’ils sont conclus, seront « suicidaires » pour la sous-région.

En fait, leurs préoccupations sont légitimes dans la mesure où l’économie d’un pays comme le Burkina repose essentiellement sur le secteur agricole occupant 80 % de la population avec une part importante du PIB. Il est plus que jamais nécessaire pour l’Afrique de l’Ouest de s’accorder sur l’essentiel pour parvenir à conclure un accord commercial équilibré, juste et profitable à la région qui constitue un marché d’environ 250 millions de consommateurs.

Le principe de précaution doit s’activer dès maintenant pour permettre aux Africains de cerner les contours, les enjeux de la libéralisation des échanges. Ce, d’autant plus que l’Afrique de l’Ouest subit une concurrence déloyale des pays industrialisés due aux subventions. Celle-ci rime avec distorsions des prix mondiaux des produits comme le coton, le sucre, les oléagineux, les produits de l’élevage.

Il faut prendre le temps qu’il faut pour établir une cohérence entre l’amélioration de la productivité et de la compétitivité de l’agriculture, l’intégration régionale des marchés et la politique commerciale aux frontières de l’espace CEDEAO, avant de se lancer dans une conclusion d’accords. Autant dire que la date butoir de fin 2007 que semble imposer l’Union européenne doit être repousée.

En réalité l’UE table sur le fait qu’une avancée dans les négociations du cycle de Doha à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) rendrait les APE caducs à son détriment. L’Afrique a besoin de coordonner les réalités agricoles, forestières, industrielles qui divergent d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre.

En somme, il est impérieux que la libéralisation des échanges, loin d’aller contre le bien-être des populations déjà vulnérables, se mette au service du développement. Elle doit se bâtir sur les principes d’un accord gagnant-gagnant, profitable donc à toutes les parties.

Sidwaya

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